Critique Complexx [2008]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 4 novembre 2008 à 15h03
Con-Plexx
A l'issue d'une convention de jeu vidéo (les Online Games Awards), au cours de laquelle un célèbre concepteur a présenté son dernier bébé et reçu un trophée pour l'ensemble de son travail, quelques pro-gamers sont invités à rester sur place afin de participer à une toute nouvelle expérience vidéo-ludique; Complexx.
Ainsi, après que la foule ait quitté les lieux et que la sécurité ait bloqué tous les accès, ces mordus de jeu vidéo se retrouvent isolés dans le bâtiment.
Mais sont-ils vraiment seuls?..
Bon, dés le début, le cinéaste hollandais Robert Arthur Jansen annonce la couleur de son film, qui est la même que celles des pubs branchées et des spots MTV. On nage en effet en pleine effusion vidéo-clipesque avec un générique interminable calé sur des images nous exposant un groupe rock de pacotille (écoutez les paroles, cela en vaut la peine) qui va ensuite céder la place à une technodance débile (bonjour la continuité thématique), une foule de minettes en pantalons "taille basse" et une chromatique chiadée vidée de toute chaleur naturelle (format DV oblige "presque"). Une artificialité appuyée par des prises de vue aux cadrages mettant en valeur les formes des jeunes comédiennes et une photographie donnant la part belle aux ingrédients chamarrés des cocktails.
Puis apparaît Denis "j'sais plus qui", le concepteur tant attendu (une star si l'on en croit son arrivée en hélico, entouré de gardes du corps patibulaires), qui monte sur l'estrade et présente son nouveau projet dans une hystérie aux allures de Spring Break (sans les nichons à l'air). Suivent alors quelques images d'un teaser présentant des phases de jeu médiévales fantastiques numériques vraiment moisies, que l'on croirait issues d'un produit d'un autre âge programmé avec les pieds. "C'est ça le futur grand hit!" s'écrie-t-on avant de partir d'un grand fou rire. Même mon fils de douze ans s’est marré comme un bossu…
On y croit un peu quand un couple (selon toute évidence condamné d'avance) s'éloigne pour la bagatelle. En effet, l'amateur de film de genre se dit alors qu'il va pouvoir se rincer les mirettes. Hélas, mille fois hélas, si les deux coquins vont trépasser, cela sera dans l'obscurité la plus totale, et avant même que le couple n'ait enlevé le moindre de ses effets. Bon, en plus d'être con, on sait désormais que Complexx ne sera ni fripon, ni potache, ni gore.
Oui, car con, le film n'est assurément. Complexx, c'est un film où un fille plongée dans le noir s'illumine le visage au lieu de pointer son portable vers l'obscurité; c'est un film où des fuyards disposent d'un camion et ne pensent pas à s'en servir pour défoncer une porte; c'est un film où un protagoniste s'aventure dans des conduits d'évacuation en confiant le plan à un quidam (qui le guide par radio) au lieu de le prendre avec lui. Dans Complexx, on voit aussi un Centre High Tech archi-sécurisé mais dépourvu de système vidéo, on voit une future victime se cacher dans l'eau d'une piscine (si, si), on voit un psychopathe tatoué échouer à tuer une blondasse, on voit des pro-gamers bimbos (mais traité de manière très sérieuse), on voit des extraits de Jurassic Park et d'Alien...
... Et on finit par se demander où Jansen veut en venir.
Car, de plus, si Complexx prend comme base de départ le milieu vidéo-ludique, il abandonne complètement cette idée par la suite pour se présenter en fait comme un slasher très convenu, pas violent ni gore pour deux sous. Aussi, ce twist final qui est sensé nous surprendre ne fait finalement que nous désappointer, tant la supercherie est grossière, à la limite de la fumisterie.
Le seul aspect qui sauve Complexx du bûcher, c'est la réalisation, sans aucune originalité mais propre. Un travail très honnête qui peut amener le métrage à être considéré comme un travail de fin d'étude un peu plus friqué que la moyenne. A cela, on peut aussi ajouter, c'est vrai, les membres d'une distribution aux performances pas vraiment mauvaises (sauf une brune au jeu catastrophique, heureusement, elle ne fait pas long feu) malgré un script nul et des lignes de dialogue débiles, et une actrice principale (Kirsten Walraad) assez charmante. C’est bien peu…
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Complexx [2008]
Les gens qui me connaissent savent à quel point j'apprécie le cinéma indépendant et fauché, qui est pour moi un véritable creuset fusionnant les meilleurs matériaux artistiques qui sont l'avant-gardisme, l'anti-conformisme, l'original et souvent l'outrecuidant. Hors, si il ne fait aucun doute que Complexx est bel et bien un film fauché, il ne laisse apparaître dans sa composition (techniquement bien maîtrisée, il faut l'admettre) aucun de ces éléments structuraux. Complexx est donc un film vain, monotone et sans intérêt.
On a aimé
- Techniquement maîtrisé
On a moins bien aimé
- Scénario sans intérêt et souvent crétin
- Imagerie clippesque pleine de superficialité
- Un slasher sans originalité
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