Critique Lord Faureston #1 [2009]

Décidément, en France, ce début 2009 est propice aux canines vampiriques. Si le cinéma a droit à son « Twilight - La Fascination », la bande dessinée elle, aura droit à son « D ». Cependant, hormis la thématique du vampire et un même mois de sortie, ces deux œuvres n'ont rien en commun. Et il me reste à penser que « D, Lord Faureston » est certainement un meilleur exemple de réussite scénaristique, même s'il s'agit ici d'un autre support.

Tout commence lors d'une soirée dansante organisée par un général. Le capitaine Richard Drake, invité à celle-ci, tombe sous le charme de Catherine Lacombe, une jeune femme de très bonne famille, séduisante et ne manquant pas de caractère. Mais Drake va trouver un rival en Lord Faureston, un être intriguant, ayant un très fort pouvoir d’attraction sur les femmes et semblant cacher sa véritable nature.

Après la série « Garulfo », il semblerait qu’Alain Ayroles et Bruno Maïorana soient passés à un tout autre registre. Assez attendu, l'album est enfin disponible et rien que sa couverture intrigue autant qu'elle captive par son côté « classieux ». S'il ne s'agit pas ici d'une adaptation de Bram Stokerr, on y trouve quelques éléments conduisant à un rapprochement, comme la signature de l'album, constituée d'un simple « D »  - faisant irrémédiablement penser à ce cher comte Dracula. Une des réussites d'Alain Ayroles sur ce premier tome est qu’il est parvenu en un seul album à instaurer une ambiance d'époque et de lieux tout en introduisant des personnages intéressants - sans oublier un très bon rythme titillant la curiosité du lecteur. Soixante-quatre pages, cela n’est pas de trop, et les lecteurs auront d’autant plus l'impression d'avoir investi dans une bande dessinée qui ne se résume pas qu'a une impression de simple extrait, mais qui annonce bel et bien une véritable épopée vampirique.

Je n'irai pas jusqu'à dire que tout est parfait, ayant ressenti à deux reprises un léger sentiment de planche manquante, comme si j'avais raté quelques choses; qu'une page s'était collée à une autre. J'eu beau revenir en arrière, cette impression demeura, alors qu’il ne manquait rien. Hormis ce petit tracas, le plaisir de lecture fut total.

Si à l’occasion de quelques cases, j'ai trouvé le dessin de Bruno Maïorana un peu rigide dans la pose de quelques personnages (en fait, surtout sur les premières planches), globalement j'ai plus été conquis qu'autre chose. Paradoxalement, lorsqu'il lui faut donner des impressions de vitesse comme une danse ou une poursuite, le dessinateur est d'une efficacité redoutable. Sinon, que dire de plus, hormis des louanges ? Le dessin est détaillé, mais jamais noyé par le « trop », et les plans sont variés sans pour autant être trop tape-à-l’œil. À saluer aussi le remarquable travail de coloriste de Thierry Leprévost qui fait ici un sans-faute ; il est très difficile d'imaginer d'autres couleurs pouvant coller aussi bien aux traits de Bruno Maïorana.