Critique The Machine Girl [2011]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 23 février 2009 à 10h57

Lolita vs yakusas

The Machine Girl raconte la vengeance d'une jeune fille (ou plutôt de deux) qui a perdu son frère, victime de la cruauté d'un clan de yakusas. Engagée dans un combat sans pitié contre la pègre japonaise, elle va y perdre de nombreux amis, mais aussi quelques parties d'elle-même... remplacées par des armes redoutables!

Le V-Cinema a le vent en poupe. Parti pour remplacer dans le coeur des fans de films gore la vague faiblissante du gore allemand, c'est certain. The Machine Girl s'inscrit dans cette mouvance de cinema d'exploitation totalement décomplexé qui n'est pas sans rappelé les oeuvres de Peter Jackson (BrainDead, Bad Taste), James Muro (Street Trash) ou Frank Henenlotter (Elmer, le remue-méninges). On retrouve la même potacherie que dans les meilleures productions Troma, le même esprit bon enfant, avec ce petit plus qui fait l'exotisme de ces produits made in Japan.

Je dois bien admettre que ce film (comme beaucoup d'autres estampillés V-Cinema) peut laisser le non-initié plus que perplexe, avec cet étonnant mélange de romance niaise et d'explosion de violence. Mais c'est justement cette folie, cet enchaînement incongru de séquences à l'eau de rose totalement ridicules et de massacres Grand Guignol qui fait la force de ces productions destinées exclusivement au marché de la vidéo nippone. A cela, il ne faut pas manquer d'ajouter deux éléments incontournables de la culture du Pays du Soleil Levant, à savoir les aspects sentai - pour les chorégraphies martiales - et kawaii - pour ses jolies lolitas. Deux éléments qui font de ce cinéma d'exploitation un genre vraiment à part et facilement identifiable.

Des lolitas, il y en a dans The Machine Girl. Des très jolies et des très sauvages! En effet, dans le domaine du gore, le film de Noburu Iguchi va très loin et ces filles en panoplies d'écolière se montrent d'une grande férocité et d'une incroyable habilité martiale (mention spéciale à Minase Yashiro, tout simplement géniale et absolument craquante!). Le gore y est ici peut-être moins inventif que celui de Meatball Machine ou moins pervers que celui de Attack Girls Swim Team vs the Unliving Dead, mais il est cependant aussi explosif... Tout en étant aussi perfectible avec des effets numériques parfois très approximatifs (petit budget oblige) mais compensés par une grande générosité dans les rendus.

Au niveau du ton, on évolue en plein "esprit grindhouse", avec l'omniprésence d'un second degré très jouissif bâti sur un scénario alibi. Prothèses improbables greffées sur des membres amputés, soutien-gorge à foreuses, personnages stéréotypés et très hauts en couleurs (avec des méchants d'un sadisme absolu), démesure cartoonesque dans les effets sanglants. Seul le sexe est absent du traitement faisant de ce film un produit plus "accessible" au grand public que la plupart des produits estampillés V-Cinema. Attention, cela ne veut pas dire que vous pouvez autoriser votre petit frère de huit ans à le visionner, la vision de ces jolies minois aux regards haineux, couverts de sang humain, pourrait le traumatiser un peu!

Parmi les meilleurs moments, je citerai un sauvage empalement dans la nuque, la victime vomissant alors des litres de vomissures sanglantes(accompagnés de la langue!) sur la tête de son fils décapité flottant dans un potage; un bras plongé dans la friture et transformé en beignet; la très violente séquence d'ouverture avec un gang de voyou littéralement mis en charpie par les balles crachées par la prothèse-gatling d'Ami. En fait, les moments très forts ne manquent pas, bien mis en valeur par un montage cut très abrupt et des mouvements de caméra dignes des japanim les plus hystériques.

La conclusion de à propos du Film : The Machine Girl [2011]

Auteur Nicolas L.
60

The Machine Girl est peut-être moins piquant que Meatball Machine ou Attack Girls..., mais, de par son coté parodique et sa retenue dans le domaine du sexe, il est également plus accessible au spectateur non initié au genre. Le film de Noburo Iguchi peut donc faire office d'initiateur pour tous ceux qui désirerait explorer le V-Cinema, cet univers totalement déjanté et décomplexé. Mais, attention, car une fois que l'on a goûté à ces produits fortement épicés, on en arrive souvent à trouver les autres cinémas bien fades.

On a aimé

  • Décomplexé, fun et très gore!
  • Minase Yashiro, absolument craquante
  • Réalisation inventive, débauche d'effets spéciaux

On a moins bien aimé

  • Scénario alibi
  • L'aspect romance niaise, qui peut agacer
  • Les effets numériques perfectibles

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