Critique Les guêpes mutantes [2009]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 5 mars 2009 à 02h26

Guêpes dopées et zombies soldats

Les guêpes mutantes… Une histoire dans laquelle une petite communauté de la côte est des Etats-Unis se voit attaquée par des guêpes de dix centimètres de long, capables de défoncer des pare-brises et de projeter des humains sur cinq mètres comme de simples chiffons ! Ouah, si cela n’annonce pas de la série B décontractée et bien divertissante !…

Voilà quelle a été ma première réaction quand j’ai saisi ce DVD de la « trilogie David Winning » distribuée chez Aventi en ce début d’année 2009. Les deux autres films, que j’ai également visionnés et dont je vous causerai prochainement sont La créature du sous-sol et Le monstre du marais. Titres alléchants, n’est-ce pas ? Mais est-ce que le résultat est à la hauteur de l’attente ? Suite au prochain épisode… Je sais, je suis dur, parfois.
Mais tout d’abord, avant de commencer ma chronique, il y a un point que je me dois d’éclaircir pour vous, chers lecteurs ; mais qui est donc ce David Winning ?

En fait, s’il est peu connu du grand public, ce cinéaste canadien œuvre dans le métier depuis une trentaine d’années. Il faut dire que jusqu’alors il se consacrait essentiellement à la réalisation d’épisodes de séries TV. On le voit ainsi au générique (pour le genre qui nous concerne) des séries Vendredi 13, Fais-moi Peur !, Chair de Poule, Invasion Planète Terre, Dinotopia, Stargate : Atlantis, Andromeda et Dinosapien. Bref, en tout, près de cent épisodes dans diverses séries – de tous types. Avouez que cela n’est pas rien. Par contre, du coté des longs métrages, c’est un peu le néant. Juste un Power Rangers 2 de triste mémoire (les yeux m’en piquent encore) et Une légende de Merlin (1998) que je ne me souviens pas d’avoir vu - ce qui est plutôt mauvais signe.  Bref, pour conclure cette brève présentation, on peut dire que si David Winning n’est pas un débutant, il a peu d’expérience dans le domaine du long métrage, qui demande un esprit d’initiative plus développé que dans le secteur balisé des shows TV.

Venons-en maintenant au film.

Le script des Guêpes Mutantes part d’une idée qui m’a semblé sinon excellente, du moins assez intéressante. En effet, prendre comme postulat de départ des insectes génétiquement modifiés qui peuvent s’emparer des corps humains pour les transformer en zombies m’a semblé digne des idées les plus folles jamais pondues par un scénariste. Il y avait donc, à mon avis, matière à nous offrir un spectacle bis plus que réjouissant. Hélas, il ne suffit pas d’avoir une bonne idée de départ, il faut aussi avoir les capacités (et les possibilités) de l’exploiter. Ce qui ne fut pas le cas de David Winning.

Passons outre la présence de nombreuses incohérences narratives (notamment ces « possédés » qui se déplacent dans la rue comme des zombies devant l’indifférence totale des passants). Elles auraient en effet pu être négligeables si la réalisation n’avait pas été si fade, si conventionnelle et si… hum… chiante. Le film paie en effet cash son label « grand public » avec une absence totale d’effets sanglants et un manque de rythme assommant. Seuls quelques petits maquillages horrifiques destinés à montrer des visages boursouflés par les piqûres d’insectes viennent égayer ce métrage autrement bien sage.

Le film est également plombé par une romance à deux balles entre un shérif adjoint de charme (d’ailleurs, maintenant que j’y pense, que fout le shérif alors que sa ville part en quenouille zombiesque ?) et un beau-frère chevalier servant. C’est mièvre, horriblement lassant et finalement horripilant.  De plus, ces deux personnages sont incarnés par deux comédiens (Sebastien Roberts et Sarah Allen) aux plastiques intéressantes (parfaites pour un spot pub L’Oreal) mais manquant singulièrement de charisme et de personnalité.

Tout cela est dommage, car de temps à autres, David Winning parvient à nous éveiller avec quelques personnages secondaires assez intéressants qui, traités avec plus de nerf et de folie, auraient pu amener des interventions plus captivantes. Je pense bien entendu à Giles, ce savant un peu zinzin interprété de manière impeccable par Robert Englund, et miss Randall, cet agent de charme et de choc travaillant pour le compte d’un groupe gouvernemental obscur (interprétée par la belle Jayne Heitmeyer). Malheureusement, le scénario et le réalisateur se contentent de traiter Giles comme un simple faire-valoir et, pire, se débarrasse de miss Randall, une bad girl extrêmement charismatique, de matière presque inconvenante. Personnellement, j’aurai bien vu un énorme crêpage de chignon entre la gentille et la méchante.

Enfin, dans le registre des effets spéciaux, les inserts CGI d’insectes sont assez convaincants et le décor final, qui représente un nid de guêpe taille XXXL, est si marqué du label « série B » qu’il m’a rappelé un certain organe central du remake de L'Invasion vient de Mars. Dans le registre technique, donc, il n’y a pas grand-chose à reprocher à ces Guêpes mutantes. Un constat qui ne fait qu’accentuer ma déception.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Les guêpes mutantes [2009]

Auteur Nicolas L.
40

Les guêpes mutantes, malgré un script prometteur, ne se démarque finalement que peu de tous ces médiocres téléfilms mettant en scène des agressions animales diverses. L’idée des soldats zombies est excellente, mais elle reste sous-exploitée, tout comme la présence dans la distribution d’une gueule de la série B comme Robert Englund. Bref, si le film de David Winning n’est pas absolument mauvais, il est en tout point décevant.

On a aimé

  • Idée originale
  • Effets spéciaux corrects

On a moins bien aimé

  • Réalisation sans relief
  • Manque de rythme
  • Personnages principaux inintéressants
  • Pas horrifique pour un sou

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