Critique Against the Dark [2009]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 13 mars 2009 à 16h23
Quand le ridicule tue les mutants... au katana
- Et si nous étions les derniers survivants? Nous serions alors les monstres et nous n'aurions plus notre place sur Terre." Cette tirade, lancée par l'une des réfugiées de Against the Dark, démontre que le scénariste de cette série B a mieux interprété les propos de Je suis une légende que les scénaristes du film du même nom.
C'est déjà ça.
A coté de cela, Against the Dark reprend également les principes du chef d'oeuvre de Richard Matheson. Une humanité dont la masse des représentants a fondu comme peau de chagrin suite à un virus ayant transformé les contaminés en monstres assoiffés de sang. Vampires ou mutants, peu importe, l'essentiel est que ces créatures n'ont qu'un seul objectif: vous bouffer tout cru! On se rend même rapidement compte qu'elles sont encore plus sauvages que les possédés de Ghosts of Mars, car en plus de se limer les dents, elles vont jusqu'à les remplacer par des vis à bois et des clous. Si, si.
Invités dans cet univers post-apocalyptique cauchemardesque (et nanardesque), nous accompagnons un petit groupe de rescapés réfugié dans un hôpital désaffecté. Parallèlement à ce récit, on peut assister aussi aux agissements d'une petite bande de mecs et nanas sapés en gothic: les Chasseurs - des mercenaires employés par l'armée pour nettoyer les zones infectées en transformant les mutants en rondelles de salami ou en hachis Parmentier. Evidemment, vous vous doutez bien que ces deux groupes vont finir par se rejoindre et s'entraider.
En fait, produit et interprété par Steven Seagal, Against the Dark aurait pu être une série B sympa s'il n'avait présenté deux gros problèmes:
1. Un scénario débile
2. La mise en vedette de Steven Seagal!
Du coté du script, on baigne en effet en plein n'importe quoi. Par exemple, on voit des survivants qui veulent fuir (en vitesse) leur abri avant qu'une panne de courant ne leur coupe l'unique voie de sortie (ah bon, et celle par laquelle sont entrés les Chasseurs, alors?), mais qui s'arrêtent toutes les cinq minutes pour chier, visiter un couloir sans intérêt, s'attabler pour casser la croûte ou, pire, s'échanger des lignes de dialogue débiles portant sur l'existence (ou non) de Dieu. De plus, ces six crétins passent leur temps à se séparer, ne s'arment même pas (il est pourtant facile de se fournir en scalpels dans un hosto, non?) et s'assoupissent dans les couloirs sans prendre aucune précaution. Il y en a même une qui va aller jusqu'à tendre la main pour se faire mordre, dans le sens propre du terme. C'est absolument crétin.
Puis il y a Steven Seagal et ses trois chasseurs (un balaise et deux bimbos gothic). Engoncé dans un trench-coat trop étroit dont le cuir est tendu à craquer par la pression de son imposante bedaine, panda agile devenu bouddha pataud marche dans les couloirs de l'hôpital raide comme un poteau (s'il se baisse, c'est simple, tout craque et il se retrouve à poil), son katana sur l'épaule comme un bûcheron allant au bois. Quand il croise des mutants, il est si peu mobile s'il doit se battre comme le faisait le Bud Spencer de la grande époque: sans bouger, les coups de katana remplaçant les mandales. De toutes manières, il ne peut faire mieux, c'est un peu comme si vous demandiez à Jabba d'exécuter des exercices de gymnastique rythmique. Impossible. De plus, il est tellement imposant qu'il nous masque la vue des deux gonzesses, qui ont pourtant l'air bien girondes. Le con.
Du coté de la réalisation, le pauvre Richard Crudo, dont c'est le premier film, fait ce qu'il peut. Comme il ne peut rien tirer de positif de la présence d'un Steven Seagal bouffi et monolithique, il se contente accumuler les plans, en variant quelque peu les angles de caméra, où il marche dans un couloir, suivi de ses trois faire-valoir. Il ose même parfois le ralenti. Le fou.
Cependant, s'il est un peu dingue, Crudo n'est pas complètement stupide. En effet, conscient de la médiocrité du script et de l'absence de personnages crédibles, il tente de compenser en agrémentant son film par l'introduction de nombreux effets horrifiques. Le film est donc bien gore et, même s'il a tendance à recycler en permanence les mêmes plans d'éventration, le cinéaste a eu là une bonne idée, qui pourra au moins priver les amateurs de gore (en plus, donc, des amateurs de nanars) de l'envie de fracasser le DVD contre un mur.
Notons aussi que les chorégraphies martiales sont très rapidement expédiées, avec beaucoup de gros plans et un montage cut qui nous empêche d'en discerner les lacunes. Zip, zip, zip, sushi de zombies... et c'est reparti pour dix minutes de marche dans les couloirs...
Petite subtilité: le "suspens" se veut appuyé par l'introduction d'un double péril. En effet, en plus de devoir évacuer rapidement l'hôpital sous peine de se voir coincés avec les créatures (de plus en plus nombreuses, ils sont un chouia champignons ces mutants), les "héros" sont sous la menace (ils ne le savent pas mais nous, oui) d'un bombardement tactique dit de désinfection. Une opération qui sera menée par l'aviation militaire, malgré les contestations d'un observateur civil présent sur les lieux. Tout cela donne d'ailleurs lieu à de ridicules querelles exécutées par des acteurs au jeu calamiteux.
Il est à noter qu'en raison d'un montage étrange, l'on ne parvient pas réellement à comprendre comment les quatre survivants aient pu survivre à un tel déluge de feu.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Against the Dark [2009]
Je m'attendais à un nanar désopilant, je n'ai pas été déçu... en partie. Car Against the Dark n'est pas aussi désopilant qu'espéré. Il est même parfois un peu chiant. Steven Seagal, comme prévu, peut apparaître comme risible ou pathétique (suivent vos sensibilité du moment), il assure donc bien son rôle d'acteur has been. Le problème vient essentiellement d'un scénario con mais absolument pas fun. A noter l'aspect gore, plutôt bienvenu.
On a aimé
- L'aspect gore
- Steven Seagal, absolument ridicule (pour l'amateur de nanars)
On a moins bien aimé
- Scénario bourré d'incohérence
- Steven Seagal, absolument ridicule (pour les gens normaux)
- Ses amis gothic ne valent guère mieux
- Un réalisateur à la peine
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