Critique Feast 3 [2009]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 30 mars 2009 à 16h20

Planquez vos culs, les monstres lubriques sont de retour!!


Dans Feast, troisième du nom, on retrouve les survivants à l'attaque des monstres cannibales et pervers toujours coincés sur le toit d'une maison. Mais, même là, ils ne sont plus en sécurité, la porte étant sur le point de céder et... Bah, tiens, d'ailleurs, elle craque, cette satanée porte, sous les coups de butoir d'une créature en rut.
C'est alors que, exaspérée par cette intrusion, la reine des bikeuses empoigne son Harley Davidson et règle définitivement le compte du monstre dans des gerbes de sang et de viscères. Born in the USA!, comme le braille si bien The Boss.

Néanmoins, malgré cette brillante démonstration de puissance, nos amis savent - même si l'espèce de saloperie à l'impressionnante rangée de dents et à la queue toujours fièrement dressée est désormais réduite à l'état de chili con carne - que leur position va devenir vite intenable. Il faut donc évacuer et trouver une échappatoire...

Suite directe du précédent volet (et d'ailleurs, il fut tourné dans la foulée), Feast 3 se veut bien sûr en être la continuité, tant par l'intrigue que par l'esprit. Ce troisième et dernier opus démarre donc très fort (Feast 2 s'achevait sur un cliffhanger de show TV), avec des monstres baveux ayant pris le contrôle total de ce bled texan, et des héros bien mal en point, mais - grosse surprise concernant certains! - pas encore morts.

Toujours aussi speed et ludique, Feast 3 nous embarque dans des situations rocambolesques faisant apparaître - toujours à la manière d'un jeu vidéo - des personnages aux profils issus de la culture pulp ou bis. Décidemment très potache, le réalisateur John Gulager et le scénariste Patrick Melton s'amusent à écraser les conventions par l'introduction de séquences gags aux conséquences inattendues. Il nous montre aussi beaucoup plus les monstres, une grande partie du récit se déroulant de jour. Des créatures craspec, puantes et lubriques finalement assez réussies grâce au talent de l'équipe de Gary J. Tunnicliffe.

Le métrage récupère donc les personnages principaux - les plus réussis étant la reine des bikeuses (Biker Queen), le barman et le vendeur à la tête empalée par une barre de fer -, se débarrasse de ceux égarés dans les rues de la ville (Honey Pie, le Hobo, Thunder, de façon souvent très craspec) et en introduit trois nouveaux: Jean-Claude Seagal, l'as des arts martiaux; le Hero; et Prophet, le mystique à la prothèse auditive. Trois nouveaux personnages ridiculisés et utilisés à contre-emploi, dans le pur style Monty Python (les fans de Sacré Graal comprendront) à travers un script totalement imprévisible.

L'humour est donc toujours aussi gras, flirte volontiers avec la blague de salle de garde, John Gulager n'hésitant pas à mettre en scène des plans très évocateur... et très sales. Dans le domaine craspec, le "viol" de Slasher, tué par la sauvage pénétration du pénis de l'un des monstres dans le dos, est peut-être le moment le plus trash du film. A moins que cela ne soit lorsqu'un monstre bouffe la tête d'un femme pour la chier (gros plan sur son cul béant à l'appui) dans la foulée.

Ainsi, contrairement à Feast 2 qui présentait une narration bordélique à trames parallèles, le troisième volet se discipline et concentre son récit sur les faits et gestes d'un seul groupe de fuyards. Des fuyards qui, après avoir échoué dans une tentative de fuite en autocar, se retrouvent à arpenter un réseau d'égouts à la taille démesurée - si on le compare à l'importance de la ville située au-dessus.

Cette aventure souterraine va nous amener quelques éléments de réponse sur l'origine des créatures, tout en introduisant de nouveaux ennemis: des bêtes hybrides sanguinaires. Un nouvel élément qui va orienter le métrage vers le thème du zombie movie. Un choix étonnant, qui prive ce Feast 3 d'une partie de l'originalité qui fait la force des précédents opus. Le film reste très sanglant, parfois assez drôle (cette galerie de crétins reste toujours aussi réjouissante), mais on ne peut s'empêcher d'être un peu déçu par cette sensation de déjà-vu, comme si John Gulager n'avait, soudainement, plus grand-chose d'intéressant ni de fun à nous présenter.

Techniquement, John Gulager persiste à filmer ses séquences d'action de manière désordonnée (j'ai détesté la séquence de combat au "stroboscope"), comme s'il pensait qu'agiter la caméra comme un hystérique pouvait donner plus de rythme au métrage. C'est vraiment dommage car, à coté de cela, il n'y a pas grand chose à reprocher au film, tant au niveau de la photographie (vraiment très réussie) que de la mise en scène, nettement plus carrée que dans le deuxième volet. Mais, personnellement, je trouve qu'en s'assagissant, en perdant de son esprit barré, le métrage perd de son charme bis et devient parfois un peu poussif.

 

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Feast 3 [2009]

Auteur Nicolas L.
60

Feast 3 s'inscrit dans la continuité du précédent et il est à la fois mieux maîtrisé techniquement, mieux structuré et moins intéressant, car moins fun. Le film est très gore, très craspec, certes, on ne peut le nier, mais en perdant un peu de cet esprit barré dans lequel baigne Feast 2, il en devient parfois un peu poussif. Un dernier opus moyen, qui clos de manière très drôle (la fin est bien déjantée), une trilogie finalement bien sympathique.

On a aimé

  • Un scénario grindhouse toujours aussi imprévisible et irrévérencieux
  • Une galerie de personnages vraiment délirante
  • Très gore, bien craspec, et plutôt fun

On a moins bien aimé

  • Absolument débile
  • Une deuxième partie plus conventionnelle
  • Quelques passages un peu poussifs

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