Critique Alone in the Dark II [2009]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le dimanche 24 mai 2009 à 17h04
La sorcière de Central Park
A l’occasion d’une récente interview, le réalisateur allemand Uwe Boll nous avouait qu’Alone in the dark restait pour lui une expérience douloureuse, presque un traumatisme - si cela peut le rassurer, qu’il sache que c’est également notre cas. Ainsi, fortement échaudé par le souvenir d’un tournage difficile et par un très tiède (pour ne pas dire houleux) accueil du public , Uwe Böll a pris désormais prit comme parti de ne plus s’attaquer en personne aux adaptations cinématographique basées sur cette licence.
Et c’est donc principalement pour cette unique et simple raison que le duo de scénaristes Michael Roesch et Peter Scheerer se vit confier la tâche de mettre en forme une séquelle à un premier volet de triste mémoire. Remarquez, dans un premier temps, l'on s'est dit: pas bien grave, ce changement de réalisateur peut nous laisser espèrer un épisode digne de la célèbre licence de jeu vidéo. Malheureusement - même si il faut bien dire que cet Alone in the Dark II est bien moins mauvais que le premier-, on remarque très rapidement, dés l'entame du film, que ce couple de réalisateurs (presque) débutants s'est carrément pris les pieds dans le tapis. Ils n'étaient tout simplement pas à la hauteur de la tâche. En effet, mal montée et truffée de séquences d’exposition peu explicites, cette pourtant très simple histoire de sorcière avide de vengeance finit par sombrer dans la confusion la plus totale, avec des scènes qui s’enchaînent sans grande logique, laissant le spectateur perplexe face à des protagonistes et des évènements qu’il ne peut analyser sans se perdre dans l’extrapolation. Bref, c’est chaotique et brouillon.
Le scénario est d’autant plus navrant qu’il accumule les incohérences qui entraînent le film vers les frontières du ridicule (il les franchit même parfois), la plus grossière étant l’attitude stupide des chasseurs de sorcières, qui s’acharnent durant toute la durée du film à truffer de plomb un ectoplasme qui, bien entendu, reste insensible aux balles. Quand à ceux qui seraient fans de la licence vidéo ludique, sachez qu’Alone in the Dark II, tout comme le précédent volet, présente une trame totalement indépendante et bien moins spectaculaire. Seuls quelques détails, comme la très sympathique séquence des toilettes publiques de Central Park, nous rappelle qu’il s’agit là d’une « adaptation » de jeu vidéo.
Heureusement pour la qualité générale de l’ensemble, les déficiences de la réalisation et l’incohérence de l’intrigue sont un peu compensées par une bonne photographie de Zoran Popovic, quelques très belles prises de vue aériennes sur Central Park et de bons effets visuels signés STEELE Studio. La musique, signée Jessica de Rooij, est également de qualité (elle nous fait, par la même occasion, oublier sa médiocre composition de FarCry).
Si Uwe Böll n’était pas directement de la fête, sa position de producteur exécutif a permis au film de pouvoir bénéficier d’un casting d’habitués. On retrouve donc, pour souvent des rôles éclairs, la « Uwe Böll Team » avec le monolithique Ralf Moeller (toujours seulement deux expressions à son registre), l’amusant Zack Ward, la jolie mais peu talentueuse Natassia Malthe et le vieux briscard (qui a dit "has been"?) Michael Paré. A coté d’eux, quelques figures de la série B américaine interprètent des rôles plus ou moins importants et servent surtout à essayer de donner une crédibilité au film : Lance Henriksen, Jason Connery, Danny Trejo et Bill Moseley sont donc sous-exploités. Quand au rôle principal, il repose sur les épaules de Rick Yune (le Johnny de Fast and Furious). Le jeune comédien s’essaye dans un registre proche de celui de Jet Lee, mais, hélas pour lui (et pour nous), il ne parvient à nous offrir qu’une performance atone, dans le pur style « Keanu Reeves des mauvais jours ».
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Alone in the Dark II [2009]
Largement supérieur au premier volet réalisé par Uwe Böll, Alone in the Dark II n’en est pas pour autant un bon film. Le métrage de Michael Roesch et Peter Scheerer pèche en fait par son scénario vraiment brouillon et sa réalisation trop confuse. On a même parfois le sentiment que certaines séquences indispensables à la cohérence de l’ensemble ont été supprimées au montage. Reste une photographie de bonne qualité, quelques effets visuels sympathiques et la présence de quelques personnalités marquantes du cinéma de série B.
On a aimé
- Une belle photographie
- Des effets visuels convenables
- La présence de quelques « gueules » de cinéma
On a moins bien aimé
- Un scénario brouillon
- Une réalisation confuse
- Bien moins spectaculaire que les jeux vidéo de la licence
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