Critique La Cave aux atrocités [1987]
Avis critique rédigé par Guillaume C. le vendredi 21 août 2009 à 10h47
La Maison de la Bête... Attraction ou réalité ?
« Il va falloir que tu apprennes à reconnaître les conneries quand tu t’y retrouves confronté. Les monstres, c’est de la connerie. Les fantômes, les gobelins, les sorcières ? De la connerie. Et c’est pareil pour la bête. »
Très peu édité en France, Richard Laymon n’en reste pas moins l’un des maîtres de la littérature Noire. Après Le Jeu, Bragelonne décide de rééditer sous son label Milady, un second titre de l’écrivain et choisi La Cave.
Anciennement sorti dans la collection mythique Gore (Fleuve Noir – 1987) sous le titre la cave des atrocités, l’éditeur offre enfin la possibilité aux amateurs du genre de découvrir ou redécouvrir, dans un format poche digne de ce nom, ce grand Monsieur de l’horreur.
Mais voilà, l’éditeur a t-il choisi le bon titre ?
Donna Hayes vit seule avec sa fille Sandy. Roy, son ex-mari, a été emprisonné quelques années auparavant pour le viol de la petite. Au moment de son incarcération, le pédophile a juré qu’il les retrouverait et les tuerait toutes les deux.
Le jour de la libération arrive et Donna décide de tout quitter pour fuir le plus loin possible avec sa fille. Leur voyage les amènera à Malcasa Point, site de la tristement célèbre Maison de la Bête. La légende raconte qu’une créature horrible vit dans cette demeure et n’hésite pas à violer et tuer tous les intrus qui y pénétreraient la nuit.
Bloquées dans la petite ville à cause d’un accident de voiture, elles feront la rencontre de deux "touristes" : Jud et Larry. Deux hommes qui sont là justement pour cette bestiole…
La chasse est ouverte mais l’heure tourne, Roy approche à grands pas et la bâtisse redevient depuis peu le théâtre de nouveaux meurtres atroces…
Mais quelle bête sera la plus redoutable ? Le monstre à l'existence douteuse ou le pédophile sanguinaire ?
Dès le départ, on comprend très vite pourquoi Richard Laymon est considéré comme l’un des meilleurs "Page-turner". L’auteur développe dans ce livre deux histoires qui accrochent rapidement le lecteur. D’un côté on a peur pour Donna et Sandy et de l’autre, on suit avec entrain la chasse de Jud et Larry. Le style, sans être très original, est très efficace. Mêlant descriptions et action, le texte est rythmé par de nombreux dialogues. Le roman est divisé en courts chapitres qui aèrent considérablement le récit et permettent de suivre chaque évènement quasi simultanément. Sachant très bien que les deux intrigues vont se rejoindre tôt ou tard, on se laisse prendre dans la spirale du suspense et les pages se mettent alors à tourner à une vitesse folle…
Alors tout est bien dans le meilleur des romans ? Malheureusement non et ce pour deux raisons.
La première étant que la réputation de l’auteur et la quatrième de couverture laissent penser que l’on a entre les mains un bon livre d’horreur, gore à souhait. Seulement rien ou presque rien à ce niveau. Même si l’action est bel et bien présente, les scènes sanguinolentes se font très rares et quand il y a en a enfin une, elle est peu décrite. L’histoire se transforme alors rapidement en thriller.
Le deuxième problème se trouve au niveau du personnage de Roy. Véritable maniaque-pédophile, ce ne sont pas ses meurtres qui sont détaillés mais ses relations forcées avec les enfants. Gratuits et inutiles, ces passages ne servent strictement en rien l’histoire. Un simple tueur aurait très bien fait l’affaire. On se retrouve donc au final avec un personnage plus dérangeant que le sujet principal du livre : la maison et sa bête.
On ne peut qu’applaudir l’initiative de l’éditeur de remettre en librairie ces auteurs trop longtemps absents des étagères. Seulement ce livre n’est pas un bon choix.
Je ne vais pas mentir, j’ai passé un bon moment de lecture mais ce n’était pas à cela que je m’attendais. Je voulais de l’horreur, des tripes et du sang, le tout monté sur une intrigue, même classique, qui m’aurait fait frémir.
Seulement le manque d’horreur et les scènes pédophiles m’ont sincèrement dérangé, le gore m’a manqué et j’ai fermé le livre en restant réellement sur ma faim.
La conclusion de Guillaume C. à propos du Roman : La Cave aux atrocités [1987]
Un peu comme Graham Masterton, Richard Laymon n’en reste pas moins un bon écrivain contemporain. Seulement sa production est si inégale qu’elle oblige les lecteurs à faire le tri. Du coup, si vous cherchez un thriller qui ne prend pas la tête, je préfère vous conseiller la lecture du Jeu du même auteur chez Bragelonne. Par contre, si comme moi vous cherchez un bon livre d’horreur, passez votre chemin. On préfèrera un Barker ou un Lumley en attendant une autre ré-édition plus intéressante du maître…
On a aimé
- Le style simple mais très accrocheur
Les deux intrigues
On a moins bien aimé
- L'horreur quasi inexistante
La pédophilie gratuite
Le personnage de Roy qui devient plus important et dérangeant que la Bête elle-même
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