Critique The Tribe [2009]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 29 octobre 2009 à 18h27

Descent tropical sans piquant

Bon, concernant la description de l’intrigue, je vais être aussi bref que longue est l’introduction mise en place par ce cinéaste en manque d’inspiration qu’est Jorg Ihle. The Tribe raconte l’histoire de cinq fêtards qui, suite au naufrage de leur yacht, se retrouvent coincés sur une île peuplée de primitifs anthropophages.

Ainsi, on se trouve dans une version exotique de The Descent (le danger ne venant plus des recoins obscurs d’une caverne mais de la canopée des forêts tropicales) à base de monstres humanoïdes et furtifs qui rappelle à la fois les vieux films de cannibales (Cannibal Holocaust and co.) et les survival du type « touristes vs dégénérés psychopathes » (La colline a des yeux). Cependant, avant d’assister à cela, il va falloir que le spectateur se coltine vingt premières minutes de présentation absolument insipides et supporter les démonstrations infantiles de fils à papa sous les yeux d’une caméra obéissant à une réalisation « clippesque ».

Enfin, au bout de ce qui m’a semblé durer une éternité, les naufragés se retrouvent sur une plage. Aucun ne s’est noyé, une finalité contraire à la violence des images illustrant le naufrage. Puis, faisant totalement fi de la logique, n’expliquant pas comment il puisse être possible que cette île, située seulement à une nuit des côtes floridiennes, ne figure sur aucune carte, le scénario va finir par emporter ces jeunes décérébrés dans la jungle. Pour qu’ils y crèvent les uns après les autres, bouffés par ce que les « gens du coin » (oui, mais lesquels ?) appellent les Oubliés. Si le scénario s’obstine d’ailleurs à ce moment à accumuler les incohérences (la radio qui fonctionne, le jeune abandonné par les monstres dans un lit de rivière), l’on se dit que ce défaut va être compensé par d’impressionnantes démonstrations gore. Cela ne sera même pas le cas.

En effet, si j’ai évoqué, pour illustrer l’ambiance de The Tribe, les films gore italiens de la fin des années 70 et du début des années 80, la comparaison s’arrête là. Oh, bien entendu, les créatures primitives du film de Jorg Ihle sont des cannibales chassant en meute. Mais là où les shocker de Ruggero Deodato et Joe D'Amato faisaient dans le démonstratif craspec, The Tribe reste curieusement très prude, avec un grand nombre de plans larges (supprimant ainsi l’oppression claustrophobe de The Descent) et une caméra au regard bien trop pudique. Au final, il ne reste pas grand-chose pour accrocher le spectateur au métrage, mis à part la curiosité d’en savoir plus sur ces mystérieuses créatures.

En fait, ces Oubliés et leur apparence sont les seuls arguments convaincants du film. Plutôt réussis, ces créatures simiesques, au faciès léonin, sautant d’arbres en arbres mais vivant (bizarrement) dans des grottes, se sont vues dotées de comportements tribaux évoquant un peu ceux des grands singes; gorilles, babouins, ou orang-outangs. Elles ont aussi la particularité d’être aveugles, ce qui fait que, avec leurs coupes rastas, elles évoquent un peu les Predators. D’ailleurs, comme Arnold Schwarzenegger, qui se cache du Predator en se couvrant de boue, l’héroïne du film (la grand mode, en ce moment, les Ripleys !) va se dissimuler sous une couche d’onguent végétal et pénétrer ainsi dans leur antre pour y récupérer un canot pneumatique.

Le film finit de manière désopilante, une séquence qui, à elle seule, illustre la misère du script : une pauvre comédienne, montée dans ce fameux canot, qui, au moyen d’une pagaie en plastique, tente en vain de faire avancer vers le large sa pitoyable embarcation.

La conclusion de à propos du Film : The Tribe [2009]

Auteur Nicolas L.
35

Je l’avoue, j’ai été abusé par le séduisant teaser de ce film, diffusé à l’occasion du dernier festival de Cannes. The Tribe, que beaucoup ont comparé au moyen Dying Breed, est nettement inférieur, graphiquement et dramatiquement, au film de Jody Dwier. Le scénario est bourré d’incohérences, met en scène des personnages crétins, et est finalement très sobre dans ses démonstrations gores. Restent des créatures aux maquillages convaincants et aux comportements assez crédibles. C’est trop peu.

On a aimé

  • Les maquillages des créatures

On a moins bien aimé

  • Scénario indigent
  • Personnages creux
  • Peu démonstratif

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