Critique Summer Wars [2010]
Avis critique rédigé par Lionel B. le lundi 8 mars 2010 à 17h12
Des vacances d'été pas comme les autres...
Trois années ce sont écoulées depuis que Mamoru Hosoda nous ait surpris avec La Traversée du Temps. Ce réalisateur japonais qui été abonné au rôle d'animateur clé sur des séries d'animation et qui débuta sa carrière de réalisateur sur un long métrage de Digimonétait parvenu à se faire un nom dans le milieu grâce au succès, tant public que critique, du film. Autant dire que son nouveau film d'animation, intitulé Summer Wars, été attendu au tournant...
Imaginez un monde dans lequel existerait une plateforme communautaire multi support appelée Oz. Cette plateforme reliée à Internet vous proposerait différents services tels que l'achat de musiques, regarder des films, jouer, ou même simplement parler. Cela à travers un avatar que l'utilisateur personnalise à sa façon.
Voilà donc un univers qui ressemble à s'y méprendre au notre ! Certes, Oz est bien une fiction, mais nous ne sommes pas si loin de créer ce genre de plateforme. Il n'y a qu'à voir les réseaux sociaux tels que facebook et autre twitter que nous retrouvons désormais aussi bien sur nos pc que sur nos consoles de salon et nos téléphones portables. Regardons également le X-Box Live et le Playstation Network qui sont deux outils communautaires offrant différents services multimédia pour leurs consoles respectives. Les administrations n'ont toutefois pas encore rejoint ces systèmes, et c'est sur ce point que Oz devient une fiction.
Kenji, un jeune lycéen timide et doué pour les mathématiques, se voit embaucher par la jolie Natsuki pendant les vacances d'été. Sa mission sera de l'accompagner à Nagano pour l'anniversaire de sa grand-mère et de se faire passer pour le petit ami de Natsuki auprès de sa famille. Malheureusement, l'apparition d'un virus dans Oz vient perturber la fête et il appartiendra à Kenji, Natsuki et sa famille de sauver le monde virtuel de cette attaque.
C'est après avoir rencontré sa belle famille que Mamoru Hosoda eu l'idée de réaliser un film d'animation qui évoquerait de façon humoristique la famille japonaise dans un film d'action. Le résultat est concluant car les scènes de combats sont bien présentes et les liens familiaux traditionnels occupent une place prépondérante tout au long du film en mettant souvent en scène les différents protagonistes dans des situations particulièrement drôles afin de garantir au spectateur de passer un moment convivial en famille. Ainsi il paraît difficile de s'ennuyer dans ce japanime tant les personnages sont attachants et l'ambiance dynamique et particulièrement joviale. Voilà donc un film qui vous donne la patate pour la journée !
Si Summer Wars captive autant, c'est aussi grâce à son histoire dont il est facile de faire une parabole avec l'actualité. En effet, avec le développement des réseaux sociaux et des administrations sur Internet, il est pensable qu'un hacker puisse un jour parvenir à perturber l'ordre public. Ainsi le réalisateur nippon semble vouloir nous prévenir des risques potentiels du développement d'Internet tout en indiquant les bienfaits de cette technologie dans la société d'aujourd'hui.
D'un point de vue technique c'est tout aussi réussi. L'animation signée Mad House à la production (Paprika, La Traversée du Temps, etc.) est très fluide. Tout bouge : du premier au second plan. La scène la plus impressionnante à ce niveau reste le repas de famille qui apparaît très complexe avec chaque individu animé de façon personnalisé rendant la séquence particulièrement vivante. Seul Hayao Miyazaki avait réussi à rendre une animation aussi complète (cette comparaison risque d'en choquer plus d'un, mais je l'assume entièrement).
En revanche, Hosoda se distingue complètement de Miyazaki en ce qui concerne la technique puisque, si ce dernier est réticent à utiliser l'imagerie numérique, il n'en va pas de même pour le réalisateur de Summer Wars. En effet, celui-ci a recourt à l'image de synthèse lorsqu'il s'agit de scènes dans le monde virtuel. La transition animation traditionnelle et 3d ne choque en rien puisque le rendu utilisé est exactement le même que dans Superflat Monogram, un court-métrage qu'il réalisa pour Louis Vuitton en 2003. Dans ce mini film de 5 minutes, Mamoru Hosoda avait eu recours au Cell-Shading, un procédé qui donne un aspect dessiné à la 3d.
Si la technique s'avère différente selon qu'il s'agisse du monde virtuel ou réel, le style graphique subit également une transformation avec un côté "chibi" plus prononcé dans Oz et un dessin plus traditionnel accompagné d'une palette de couleurs plus étoffée dans le monde réel.
En revanche, la musique de Akihiko Matsumoto (Goemon, The Returner) ne parvient pas à se démarquer. Celle-ci s'avère sans âme et peu originale avec cette symphonie très enjouée qui rappelle certaines niaiseries familiales américaines. Toutefois quelques musiques sortent du lot mais sans jamais créer de véritable mélodie enivrante comme sait si bien le faire Joe Hisaishi lorsqu'il travail avec son compère Miyazaki.
La conclusion de Lionel B. à propos du Film d'animation : Summer Wars [2010]
Drôle, émouvant, intelligent, dynamique... Tels sont les mots qui me viennent à l'esprit pour qualifier Summer Wars. Voilà donc un film d'animation très réussi qui apporte la bonne humeur en nous transportant dans une famille japonaise attachante dont la quête s'avère saisissante. Il s'agit là d'un vrai coup de cœur.
On a aimé
- Une animation particulièrement complète
- Une excellente ambiance de famille
- Des personnages attachants
- Une réalisation efficace
On a moins bien aimé
- Une musique totalement effacée et peu originale
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