Critique L'Assistant du vampire [2009]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 28 avril 2010 à 01h29

Juste une histoire de freak?

Darren est un adolescent modèle. Elève brillant, sportif accompli, fils respectueux, il est l'incarnation du parfait jeune homme de bonne famille. En fait, Darren n'a qu'un seul défaut: il est l'ami de Steve, un orphelin turbulent et irrespectueux qui est en quelque sorte l'incarnation de sa mauvaise conscience.

C'est d'ailleurs Steve qui va convaincre Darren de faire le mur, un soir, pour rendre visite au Cirque du Freak, un spectacle de monstres qui vient de s'installer en ville. Stupéfaits, les deux adolescents vont alors voir défiler devant eux un défilé de personnages incroyables, comme madame Truska, la troublante femme à barbe, le Loup-garou, Corma Limbs, la femme qui se régénère, Evra le rocker a peau de serpent, ou Ribs l'homme squelette. Plus que tout, ils sont particulièrement fascinés par Larten Crepsley, mais pour des raisons bien différentes : Darren parce que l'assistante du magicien n'est autre qu'une magnifique araignée, sa passion depuis toujours, et Steve parce qu'il a reconnu en ce sympathique et amusant prestidigitateur nul autre qu'un célèbre... vampire!

Scénarisé par Brian Helgeland et Paul Weitz, L'assistant du vampire est l'adaptation très libre (paraît-il, car je n’ai pas lu la série) d'un cycle de romans « jeunesse » écrits par Darren Shan (le héros porte d'ailleurs son nom). Si l'on devait présenter rapidement l'intrigue de ce film, on pourrait le qualifier de sorte de croissement entre La monstrueuse parade et Entretien avec un Vampire, mais revu à la manière d'un teen movie des années 80. En effet, l'influence du cinéma de Chris Columbus et de John Hughes, leur art pour exposer avec élégance et légèreté les difficultés de l'adolescence apparaissent comme l'une des principales composantes de Theatre du Freak (on peut y rajouter une petite touche de Joe Dante pour l’espiègle mise en forme des méchants). Ce qui peut paraitre d'ailleurs étonnant quand l'on sait que Paul Weitz (également réalisateur du film) a contribué, avec son frère, à la disparition de ce genre pour amener la comédie américaine pour ados vers un domaine plus "trash" (Paul et Chris Weitz sont en effet les réalisateurs d'American Pie).

L'assistant du vampire raconte donc l'histoire de deux adolescents aux profils antithétiques qui voient leur amitié exploser quand l'un, par haine et dépit, décide de quitter le droit chemin pour passer «du coté obscur » et devenir la Némésis de l’autre. En effet, manipulé par des forces maléfiques, Steve (Josh Hutcherson) croit trouver en compagnie des cruels vampiriques le foyer dont il a toujours été privé. A l'opposé, Darren (Chris Massoglia, excellemment choisi), lui, a décidé d'épouser la cause du Bien, celle des gentils vampires qui mordent les gens mais qui ne les tuent pas. Evidemment, les deux garçons vont être amenés à s'affronter, au cours d'un final se voulant dramatique mais un brin désamorcé par une issue courue d'avance.

Présenté comme cela, L'assistant du vampire pourrait apparaitre comme une œuvre puérile et ridicule. Hors, il n'en est rien. La raison principale est que la dégradation de la relation amicale entre les deux garçons n'est que l'une des composantes de l'histoire. Importante, certes, mais pas exclusive. Car ce film parle aussi d'une guerre faisant entrer en scène bon nombre d'autres protagonistes. Une lutte fratricide (et extrêmement manichéenne, hélas!) entre deux camps de vampires ayant adopté deux philosophies opposées. De plus, le fait d'avoir placé le déroulement de l'intrigue au cœur d'un univers composé de forains monstrueux amène une bonne dose de divertissements, via des effets spéciaux assez réussis. Il est évident que, sans cette galerie de monstres originaux, le film perdrait beaucoup en intérêt. Il est cependant dommage que la plupart ne soit que simplement survolés.

L'efficacité de L'assistant du Vampire repose en effet en grand partie sur ses personnages et sur ses interprètes. On peut apprécier notamment le choix de nous présenter un vampire atypique, très loin des clichés habituellement croisés dans les films fantastiques. Cette originalité est d’ailleurs parfaitement exploitée par John C. Reilly (excellent acteur, soit dit en passant), qui nous propose avec ce monsieur Crepsley un personnage plus proche du goguenard tenancier de pub irlandais que du vampire bicentenaire. Le vampire classique c'est plutôt Willem Dafoe qui l'incarne. Gavner Purl colle en effet plus à l'image - le dandy un brin sarcastique - que l'on se fait du vampire.

Comme dans La monstrueuse parade, Cirque du Freak nous propose de séjourner un temps dans une foire aux monstres. Cependant, contrairement à Tod Browning qui avait employé de vrais « monstres » et des personnages crédibles (comme dans La Caravane de l'étrange), Paul Weitz verse nettement plus dans le fantastique et le « grotesque ». En effet, ici, bon nombre des « anormaux » apparaissent comme non viables (l'homme squelette) ou présentent des pouvoirs dignes de super héros (mis Limbs, la femme qui se régénère). Pousser si loin la "monstruosité" des personnages a pour effet d'amener un aspect imaginaire « dédramatiseur ». Appuyé par la présence d’un humour omniprésent, cet élément contribue à donner au film un cachet bon enfant, plus digeste pour le jeune public. Enfin, pour ce qui est de leur variété, certains sont assez communs (la femme à barbe) ou en évoquent d'autres (les nains sont un mélange de Gollum et des jawas de Star Wars), alors que d'autres sont vraiment originaux (l'homme squelette, l'homme aux deux estomacs) ou simplement amusants (l'homme serpent, la fille singe).

Du coté des méchants, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent (le comble pour un film de vampires). Cependant, les deux seuls vilains mis en avant abattent leur part de travail. L'un est la force brute, un assassin cruel, avide de sang, l'autre est un sorcier au look évoquant Aleister Crowley, manipulateur et machiavélique. Deux personnages sans équivoque, véritables émanations du Mal, construits dans la pure tradition de la littérature jeunesse, mais finalement assez charismatiques et convaincants.

Techniquement, Paul Weitz, s'il ne fait pas des miracles, démontre une fois encore (il l'avait déjà fait avec La boussole d'or) qu'il arrive assez facilement à maitriser les projets conséquents. Avec un budget de 40 millions de dollars et son casting de seconds rôles prestigieux (Salma Hayek, Ken Watanabe, Willem Dafoe, Orlando Jones, Jane Krakowski), L'assistant du vampire était une affaire délicate à gérer et, même si le public n'a pas suivi (après La boussole d'or, ce film est le deuxième flop de Paul Weitz, même si la catastrophe est moins grande), il n'y a finalement pas grand chose à lui reprocher, à part peut-être l'absence d’une véritable patte artistique... et peut-être un manque de culot.

La conclusion de à propos du Film : L'Assistant du vampire [2009]

Auteur Nicolas L.
60

L’assistant du vampire est une production jeunesse de bonne facture. De par son écriture soignée (script sympa et personnages attachants) et une technique mise au service de l’histoire (et non l’inverse), le film de Paul Weizt évoque même les meilleurs teen-movies des années 80 (Les Goonies, Monster Squad, etc),. Il manque au métrage juste un peu de force dans le développement des enjeux (on vibre très peu quand même) pour pouvoir être considéré comme plus qu’un aimable divertissement.

On a aimé

  • Une réalisation correcte
  • Des personnages attachants, un casting de qualité
  • Un spectacle jeunesse tout a fait honorable
  • La technique au service de l'histoire
  • Une très agréable atmosphère "eighties"

On a moins bien aimé

  • Un scénario calibré pour les ados
  • Un manque de force dans le développement

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