Critique Cyclope [2010]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 1 octobre 2010 à 19h12
La chute de l’empire roumain (ou Bulgare)
Dans la campagne ro(u)maine, un cyclope infirme vêtu d'un slip en satin brillant sème la terreur. Massacrant indifféremment rois mages, braves paysans californiens, bimbos de la mer Noire, poulets fermiers et moutons de Panurge, ce colosse dont la taille varie grandement au gré des plans finit par mettre en péril l'économie de Rome. Tout ça parce qu'on lui a piqué un mouton. Inquiet, l'empereur Tiberius - un Eric Roberts déguisé en folle du Latium - envoie sa légion de dix pinpins, commandé par le centurion Marcus, éliminer cette créature de CGI moisi doté d'un insatiable appétit.
Après un âpre combat de protagonistes mous comme des chiques - au cours duquel on s'aperçoit que les cohortes romaines, tels les poilus de 14, marchaient au sifflet -, Marcus et ses hommes parviennent à neutraliser ce cousin dégénéré de Polyphème et le ramènent à Rome pieds et poings liés. Après la parade triomphale, Tiberius, conseillé par Falco, équivalent antique de Langue de Serpent, convoque et récompense son centurion - accusé d'insubordination - en l'envoyant mater une rébellion de gueux sous le commandement de Falco le perfide. Mais cela ne se passe pas bien est le centurion est condamné à mourir dans les arènes. Des arènes où il va retrouver le cyclope, qui ne pense toujours qu'à bouffer, et son ami Gordien (un expert en nœuds). On lui offre aussi une copine, probablement pour qu'il puisse s'entrainer convenablement au glaive, ancêtre du braquemard. Elle s'appelle Barbara, et l'on apprend qu'en navajo cela veut dire "sauvage et indompté".
Puis vient le temps des jeux! Une vingtaine de figurants agitant mollement les bras, une ambiance composée de captures sonores effectuées dans un stade de football, une arène grande comme un bac à sable, un empereur assis sur un tabouret Ikea posé devant un rideau de douche; voilà le colisée de Rome vu par Roger Corman et Syfy! Cyclope, ou quand Declan O'Brien revisite Edward D. Wood Jr. en version digitale! Entre alors dans l'arène le fier centurion disgracié. Comme cité plus haut, il se nomme Marcus (c'est bien connu, tous les centurions se nomment Marcus et les ânes Martin) et est interprété par un Kevin Stappleton bedonnant au brushing impeccable. Avec son regard bovin, il a l'air mollasson, le centurion Marcus, mais dés qu'il s'énerve, le sang numérique gicle comme autant de geysers écarlates. Nul ne peut lui résister et le peuple l'aime. "Marcus! Marcus!, crient hors caméra les machinos, la scripte, les costumières et le service de sécurité du plateau.
Pendant ses pauses, Marcus essaie de réveiller l'intellect du cyclope. Lui et ses amis veulent en effet se servir de lui pour parvenir à s'échapper. Malheureusement, ce rejeton trisomique de Poséidon, fruit probable de multiples coïts divins consanguins, est con comme un manche. Assis sur sa paillasse, il ne sait que répéter inlassablement le mot "viande", la bouffe étant son seul centre d'intérêt (il est encore plus morfal que Scoubidou et Sammy réunis, c'est dire...). Obstiné, voulant à tout pris s'attirer la sympathie du cyclope, Marcus sort alors une cage à oiseaux de sa manche, lache un volatile, ouvre la cage, ferme la cage...
- Liberté, non, pas liberté! Tu comprends cylope? Liberté, non, non, pas liberté!" dit-il en continuant sa démonstration. "Tu vois, cyclope, toi pas liberté, jamais liberté!! Tu comprends?" C'est long. On baille.
- Viande", répond le cyclope.
Il n'est pas comme Rodolphe, le cyclope. Il n'a rien compris.
Comme l'on s'y attendait, arrive le jour où Marcus doit affronter le cyclope (le tirage au sort a été truqué par les villains Tiberius et Falco). On lui adjoint alors une alliée: Barbara, revêtue pour l'occasion du bikini que portait Victoria Vetri dans Quand les dinosaures dominaient le monde. C'est débile, mais ça a au moins le mérite de me réveiller un peu. La foule est en délire. "Ouaiis!!!" crient les dix figurants. Le cyclope, menaçant et claudiquant, s'approche du couple de gladiateurs en mousse.
- Liberté, non, cyclope! lui crie l'ex-centurion. Le cyclope cligne de son œil au regard idiot.
- Viande?
- Non, pas viande! Liberté! insiste Marcus, un brin exaspéré.
Soudain, dans le cerveau du cyclope, ses deux neurones s'entrechoquent, déclenchant une illumination! La créature, prise d'une violente crise d'arenophobie, cherche à quitter l'enceinte du cirque. Pour ce faire, il se met à massacrer quelques légionnaires mollassons en survêtement rouge et aux pilums en balsa. Le sang jaillit, des membres sont arrachés, des têtes roulent dans le sable de l'arène. Une véritable boucherie de jeu vidéo. C'est rigolo. Puis après avoir grimpé dans la loge impériale et tordu le cou d'Eric Roberts, la créature s'écroule et, tel King Kong au pied de l'Empire State Building, meurt de ses blessures.
- Vive la république! crie Marcus sans oublier de décapiter Flaco le puant.
- Ouais!!!" répondent les dix figurants.
Barbara, dans son bikini, se trémousse d'aise.
La vie est belle.
Carpe Diem.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : Cyclope [2010]
Produit par Roger Corman pour le compte de la chaine Syfy, Cyclope est le bon exemple du film tellement nul qu'il en devient hilarant. Rien n'est en effet à sauver - artistiquement parlant - dans ce métrage qui peut être considéré comme une sorte de spoof movie "involontaire". Traité au premier degré, le scénario de ce film réalisé par Decan O'Brien accouche donc d'un film absolument lamentable mais désopilant en de nombreuses occasions. Effets spéciaux pourris, monstre mal foutu, Eric Roberts ridiculisé, casting en bois, décors cheap, rien n'est à sauver de cette bouse hormis la présence de nombreux et réjouissants effets gore cartoonesques. Pour amateurs de nanars uniquement.
On a aimé
- Si nul que cela est devient hilarant
On a moins bien aimé
- Une grosse bouse Eric Roberts, pathétique
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