Critique Lost Boys 3: The Thirst

Avis critique rédigé par Nicolas L. le dimanche 24 octobre 2010 à 02h20

Edgar Frog, Vampire Hunter

Malgré de multiples déconvenues, Edgar Frog continue sa lutte contre les vampires. Alors qu'il vient de perdre l'un de ses rares compagnons de lutte, il reçoit la visite d'une belle romancière de bit-lit qui lui demande de l'aider à délivrer son frère, prisonnier de DJ X, un maitre vampire...

Après un calamiteux deuxième volet, on ne donnait plus très cher de la peau de la licence Génération PerdueLe résultat à l'écran fut si pathétique qu'à peine ressuscitée, on la voyait déjà de nouveau enterrée. Mais c'était oublier l'affection  que lui porte l'acteur Corey Feldman. Désireux de faire perdurer une mythologie qui lui tient particulièrement à cœur, l'ancien enfant-star chouchou de l'Amérique, revenu devant les caméras après une carrière musicale, récupère cette licence moribonde en 2009 et commence en Afrique-du-Sud la production d'un nouveau volet avec une sincérité qui, il l'espère, compensera des moyens très limités.

La première option choisie par Corey Feldman, en collaboration avec les scénaristes Evan Charnov  et Hans Rodionov, est de mettre un grand coup de balai sur les erreurs du second opus et de réviser complètement le concept. Ainsi, ils décident d'appuyer le coté anti-héros d'Edgar Frog et optent pour un traitement plus décontracté, prenant pour exemples les longs métrages pulp de la série Les Contes de la crypte (n'oublions pas que Corey Feldman faisait partie du casting de La Reine des Vampires). Un choix qui, on peut désormais le vérifier, s'avérera être le bon car collant parfaitement à une exploitation direct-to-DVD. A coté de cela, ils se penchent à donner aux vampires un look plus moderne, avec des créatures qui ne cherchent plus à vivre dans le rejet de la société mais qui, au contraire, cherche à la dominer.

La principale conséquence de ces changements artistiques est que Lost Boys : The Thirst s'éloigne grandement du matériau originel, abandonne le thriller romantique pour la comédie horrifique boostée aux punch lines. Certes, les frères Frog sont toujours là (Jamison Newlander récupère son rôle d'Alan Frog), le script n'est pas avare de clins d'œil - avec un hommage assez touchant à Corey Haim (le numéro 14 de Superman) -, et l'action se déroule toujours dans une ville balnéaire (ici, San Cazador au lieu de Santa Clara) mais ce sont bien les seuls éléments qui subsistent d'une œuvre originale qui, finalement, ne méritait peut-être guère mieux.

Sous la caméra du réalisateur italien Dario Piana, Corey Feldman transforme le personnage d'Edgar Frog, lui donne une deuxième jeunesse... en le vieillissant et en le transformant en un anti-héros loser et maladroit. Le terrible chasseur de vampires que rencontre Gwen Lieber n'est finalement pas si redoutable que sa réputation le laisse entendre et ses combats contre les créatures de la nuit, il ne les remporte souvent que grâce à d'avantageux concours de circonstances. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Corey Feldman s'amuse (et nous amuse tout autant) comme un petit fou dans ce rôle de Rambo de pacotille, armé de grenades à l'eau bénite et de kits de pieux en bois. Ridicule dans le deuxième volet car absolument pas en phase avec le reste du traitement adopté par P.J. Pesce, Edgar Frog devient ici le personnage le plus sympathique.

L'intrigue, sans être exceptionnelle se laisse gentiment suivre. La réalisation n'atteint jamais des sommets d'inventivité (Dario Piana copie consciencieusement l'esthétique gothique vampirique des univers de Blade et autres Underworld)  mais certaines séquences (comme la séquence de vol des vampires et la scène pré-générique) sont d'une vision vraiment agréable, d'autant plus que le B.O est de qualité et colle parfaitement bien aux ambiances. Il n'y a pas plus à redire sur la photographie,  Stefano Morcaldo (Les Faucheurs) arrivant parfaitement bien à restituer  les ambiances dark exigées pour ce type de métrage. Même constat pour les effets spéciaux. Tom Savini n'est plus là mais force de reconnaitre que le travail prosthétique et les effets visuels sont tout à fait corrects (même si tout cela manque un peu de gore).

Pour s'attaquer aux vampires sur leur propre terrain - une île sur laquelle DJ X organise une rave « vampirique » -, Edgar s'entoure d'une équipe de volontaires. L'occasion de découvrir Casey B. Dolan - une présentatrice sud-africaine de show TV devenue actrice pour l'occasion - qui interprète avec fraicheur Zoe, une timide bibliothécaire qui se montrera  très utile car finalement plus douée que le célèbre Edgar Frog ! A leurs cotés figurent Lars von Getz, une star de télé réalité, et son cadreur ballot, et bien sûr leur employeur, la belle Gwen Lieber (le top model Tanit Phoenix). Bref, une équipe de rigolos aussi impressionnants que les héros de Scoubidou.

  

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Lost Boys 3: The Thirst

Auteur Nicolas L.
65

Au final, Lost Boys : The Thirst est une excellente surprise. C’est exactement le type de direct-to-DVD apte à animer une soirée entre amis amateurs de séries B fantastiques. Bien entendu, tout ça ne vole pas très haut et n’est qu’un simple produit de divertissement, mais force est de reconnaitre que l’ensemble tient plutôt bien la route et remplit parfaitement son humble mission. En partie d’ailleurs grâce à la performance d’un Corey Feldman enthousiaste et très drôle.

On a aimé

  • Une série B pulp, fun et bien rythmée
  • Corey Feldman, excellent
  • Un humour qui fonctionne
  • Techniquement satisfaisant

On a moins bien aimé

  • Un changement de traitement pouvant déplaire aux inconditionnels
  • Peu horrifique
  • Une réalisation qui suit des sentiers balisés
  • Une intrigue peu surprenante

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