Critique Frères ennemis #1 [2011]
Avis critique rédigé par Richard B. le mercredi 2 mars 2011 à 08h03
Quand le créateur de Spawn rencontre celui de Walking Dead...
Novembre 2009, le numéro 27 des chroniques de Spawn vient de paraître. Sa particularité ? Le lancement d'une toute nouvelle série nommée "Haunt" réunissant deux grands noms des comics : McFarlane et Kirkman.
Février 2011, ce titre débarque dans les librairies et boutiques spécialisées dans une édition cartonnée regroupant les six premiers volumes de la série, ainsi que le récit tiré de ".Image United #1".
« Haunt », c'est l'histoire de Daniel Kilgore, prêtre de profession, qui aime à vivre dans le péché en retrouvant aux mêmes heures une prostituée. Malgré tout, il reste un homme de paix réfutant toute forme de violence. Pourtant, il doit y faire face régulièrement, à chaque fois que son frère Kurt, un agent secret, vient à lui confesser le déroulement de ses missions. Au cours de l’une d’entre elles, Kurt se sent obligé de désobéir à un ordre direct. À la place de ramener en vie un scientifique, il décide de l'exécuter lorsqu'il découvre ses expériences. Pour conséquence, quelques jours après les faits, Kurt est kidnappé puis exécuté. Depuis, Daniel Kilgore qui ne pensait plus jamais revoir son frère, se voit hanter par son fantôme. Bien plus encore, quand lorsqu'il fusionne avec l’esprit de Kurt, il se transforme en une entité surpuissante, aux pouvoirs incommensurables.
« Haunt » fait office « d'événement » dans la mesure où il réunit toute une équipe, et pas la moindre. Tout d'abord, comme évoqué plus haut, l'oeuvre est co-créée par Todd « Spawn »McFarlane et Robert « Walking Dead » Kirkman. Ensuite si le scénario est écrit par le seul Kirkman, cette nouvelle série profite des talents de Greg « Spawn » Capullo et Ryan « Invincible » Ottley. Quant à l'encrage, il est assuré par McFarlane lui-même - cela se ressent d'ailleurs parfaitement. Pour conclure FCO Plascencia, un ancien de la série Invincible, en signe la mise en couleur. Une équipe de rêve, donc, qui va accoucher comme nous le verrons d'un titre globalement réussi, mais pas autant que l'on ait pu l'espérer en voyant de tels noms s'associer.
Du point de vue de l'intrigue, très vite les personnages se montrent suffisamment complexes et attachants pour que l'on y adhère. Le récit brasse des éléments d'espionnage, du gore à profusion, beaucoup de testostérone, du fantastique, avec une petite dose de psychologie pour le traitement des différents personnages. De plus, le fil du récit ne se montre pas linéaire, ce qui entraîne quelques agréables petites surprises. Scénaristiquement, cela aurait pu être parfait s'il n'y avait pas eu deux ou trois facilités. La première se situe dans l’entretien d’un conflit entre « Haunt » et un certain tueur du nom de « Cobra ». Afin de créer une des surprises, Kirkman évite de clore la confrontation, ce qui aura pour conséquence de perturber sur le moment la lecture et d’amener une impression assez désagréable. Ensuite, les influences de l'univers « McFarlane » sont parfois trop fortes, et il n'est pas rare que l'on fasse des rapprochements avec la créature mythique du dessinateur, d'autant que ce n'est pas qu'une sensation narrative, mais aussi visuelle.
On ne peut d'ailleurs pas aborder « Haunt » sans parler du traitement visuel tant celui-ci occupe une très grande importance dans le déroulement du récit. Les aspects positifs : les personnages sont expressifs, le dessin est un bonheur quasi constant pour les yeux et est parsemé de petits détails, un spectacle si agréable que l'on aime à revenir régulièrement sur les illustrations (particulièrement lors des séquences gores dans lesquels les auteurs semblent particulièrement s'amuser). Maintenant, le problème se situe autour du personnage de « Haunt » lui-même. Cette entité créée par l’union de deux frères fait bien trop penser à deux personnages qu'a illustré McFarlane par le passé : le Spider-Man noir et Spawn. Le croisement entre les deux se ressent fortement, et il est très difficile de l'ignorer ce qui, parfois, a pour conséquence de nous sortir de cet univers pour nous faire pénétrer dans l’un de ces anciens titres. Au final, on aurait aimé que McFarlane ignore un peu plus son passif, en se rappelant la surprise visuelle qu'il avait accomplie en son temps.
La conclusion de Richard B. à propos de la Bande Dessinée : Frères ennemis #1 [2011]
« Haunt » est un bon titre, même un très bon, mais il faut avouer que lorsqu'on voit les noms qui y sont associés on en attendait peut-être encore plus. Attendu comme un titre « phénomène », il est au final qu'un excellent moment de lecture, et un vrai plaisir pour les yeux. C'est déjà pas mal, non ?
On a aimé
- Des dessins classes,
- une intrigue qui fonctionne.
On a moins bien aimé
- Personnage trop influencé par Spawn et Spider-Man.
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