Critique Dive ! Diver ! Die ! [2010]
Avis critique rédigé par Amaury L. le vendredi 4 mars 2011 à 11h31
Octopus vs plongeuses cupides...
Une course contre la mort commence. Une épave recelant des montagnes d'or végète depuis de longs siècles au fond de la mer. Quelques plongeurs chanceux, embarqués sur le même rafiot, ont retrouvé sa trace et se frottent les mains devant la promesse de jours heureux et riches. Malheureusement, l'entraide ne dure que le temps de rejoindre la carcasse abandonnée et il faudra survivre aux péripéties sous-marines comme aux viles attaques de vos compagnons... Devenir riche comporte des risques, allez-vous être à la hauteur ?
Une plongée en apnée pour découvrir le matériel
La boîte de dimension modeste contient un matériel conséquent. Un plateau de jeu composé uniquement de sept cases représente un embarcation légère (première case) et une épave échouée au fond de la mer (les autres cases). Cent dix cartes (Player, Events, Oxygenator) conserve un esprit graphique proche de celui du plateau même si les Events card, toutes avec du texte en anglais, demeure en retrait esthétiquement avec une absence de couleur et un crayonné épuré. Énormément de pions en carton, plus d'une centaine (doublons, marqueurs Durée, Personnage...) parachève un ensemble agréable auréolé de quatre dés (deux dés à dix faces et deux spéciaux). La règle en anglais de douze pages dénote une certaine inexpérience des éditeurs dans sa conception (peu d'exemples, présentation à revoir).
Une plongée dans le matériel de D3.
Des règles qui plongent dans l'incertitude...
Dive ! Diver ! Die ! n'est pas l'exemple à suivre pour la clarté des règles. Beaucoup d'imprécisions règnent et l'interprétation logique de celles-ci sera requise afin de lever toute incertitude. Très simplement, le plus riche au bout de quatre expéditions l'emporte.
Les joueurs entament la phase Préparation de la plongée en choisissant secrètement deux cartes Player (numérotées de 1 à 10), une qui s'ajoute à la réserve d'oxygène commune, l'autre qui détermine la durée maximale (en tour de jeu) qu'ils resteront sous l'eau. Le premier joueur lance les deux dés à dix faces qui indiquent la quantité d'or disponible pour l'expédition en cours. On prend le chiffre le plus élevé en dizaine.
Avec son marqueur Plongée, dans l'ordre du tour, on choisit une des six profondeurs que l'on souhaite atteindre. Plus on plonge profondément, plus les les gains augmentent, les risques aussi. On révèle la carte Oxygenator ( de 1 à 10) du dessus de la pile, c'est la base de la réserve commune d'oxygène. La phase Plongée démarre.
Plongez dans les eaux troubles de la richesse illusoire...
On progresse d'une case par tour, aussi bien pour la descente que pour la remontée vers la surface. Systématiquement, on lance le dé Oxygène (de – 3 à + 1). On est obligé d'atteindre la profondeur choisie lors de la phase Préparation.
Quand on atteint sa profondeur, on révèle sa carte qui indique combien de temps on fouille au plus. On peut prospecter moins longtemps, alors le surplus est reversé à la réserve d'oxygène commune. De même que pour la descente, on lance le dé Oxygène. Pour mettre en sûreté les doublons récoltés, le joueur doit remonter sain et sauf à la surface. Si jamais, la réserve d'oxygène passe en dessous de zéro, on tire une carte Player mise de côté (lors la phase Préparation). Si on dépasse ou atteint zéro, rien ne se passe, sinon le joueur perd tout.
L'expédition se termine quand tous les joueurs sont remontés ou éliminés.
Une guerre sans pitié, et entre nanas uniquement...
On plonge dans l'aléatoire... sans se noyer.
Dive ! Diver ! Die ! surnommé par ses auteurs D3 est un jeu de dés et de prise de risque intéressant. Ses créateurs s’inspirent d’aventures en eaux profondes et parviennent à bien retranscrire la dangerosité d’une existence de chercheurs d’épaves. La vie ne tient qu’à un fil, à un coup du sort.
D3 s’appuie sur deux phases distinctes, la préparation et la plongée en elle-même. On évalue dans un premier temps les risques que l’on va faire encourir à son plongeur en déterminant une profondeur à atteindre obligatoirement. On connaît seulement ses paramètres personnels et on calcule les probabilités de réussite, sans toutefois maîtriser complètement son destin. En effet, lors de son tour, on lance le dé Oxygène qui impacte positivement (une chance sur six) ou négativement (quatre chances sur six) la réserve commune. Avec une succession d’évènements contraires, un joueur misant sur une plongée lucrative mais dangereuse risque d’être rapidement en difficulté et de devoir abandonner les précieuses pièces d’or récupérées au fond de l’océan.
Les doublons à récupérer et les pions des joueurs.
Par contre, la prudence est une vertu délicate à gérer dans D3, ce qui rend l’ensemble attractif. Si jamais, on ne prend pas de risque et que finalement, la configuration s’y prête, les autres joueurs vont s’enrichir conséquemment à votre grand désespoir. Les tours suivants, s’aventurer profondément devient une nécessité pour concourir à la victoire et vos adversaires le savent, donc on vous balance quelques crasses, par le biais de cartes Evènement, histoire de vous faire boire la tasse. Les coups fourrés pleuvent, mais toujours dans une ambiance conviviale. D3 est un jeu conçu pour divertir, pas dans un esprit compétitif.
Un robot intelligent peut vous aider...
Avec l’enchaînement des parties, un équilibre s’instaure et on appréhende mieux les plongées et le taux de réussite s’améliore, avec un suspens toujours présent, au moins entre deux participants. Il arrive que la victoire se décide au dernier jeter de dé, avec toute la pression retombant sur ce frêle artifice ludique. Les mimiques ou les gestuels presque incantatoires occasionnées lors de tels moments de tension approuvent de la qualité globale de D3.
On regrettera un matériel moyennement pensé qui, en cours de partie, s’éparpille sur la table et gêne la lisibilité et une bonne visualisation de ce qui se passe. De plus, la variante experte qui consiste à récupérer le joyau de Zakarra, de part la difficulté à l’obtenir (aucune réussite lors des tests), ne bonifie pas réellement l’ensemble, le jeu de base se suffisant à lui-même.
Et surtout, ne pensez jamais que l’expédition sera couronnée automatiquement de succès, tant d’imprévus vous menacent, un attaque de requin géant, un tremblement de terre, une pieuvre géante vous aspirant vers les profondeurs, tout est possible dans D3 sauf survivre à chaque fois.
... Ou pas...
La conclusion de Amaury L. à propos du Jeu de société : Dive ! Diver ! Die ! [2010]
D3 n’est pas franchement un jeu d’apéritif qui se joue en quelques minutes (environ 60 minutes la partie,) malgré des mécanismes reposant sur des paramètres aléatoires. Toutefois, on apprécie sincèrement de jouer occasionnellement à ce petit jeu sympathique avec quelques astuces amusantes. Sans exceller, D3 procure du plaisir et cela suffit à notre bonheur. Apte à la plongée !
On a aimé
- Jeu de dés assez riche.
- Amusant.
- Tension permanente.
On a moins bien aimé
- A sortir occasionnellement.
- Très hasardeux.
- Variante Zakarra inutile.
Acheter le Jeu de société Dive ! Diver ! Die ! en un clic
Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Dive ! Diver ! Die ! sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.