Critique L'ange de Satan [2011]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 30 mars 2011 à 18h03

Sauterelle en string

Le jeune Marcus Galan, ambulancier de son métier, n'est pas un gars en veine. En même temps, il donne aussi l'impression de se complaire dans les situations désastreuses. J'aurai donc tendance à ajouter un tant pis pour lui. Ainsi, il continue d'entretenir une relation avec sa femme infidèle et suicidaire alors que sa jolie collègue n'attend qu'un signe de sa part pour lui ouvrir la porte de sa maison - et plus si affinités. A coté de cela, quand l'on se penche sur son déroulé de carrière, on peut également constater que le bilan n'est pas terrible tant le personnage semble porter la poisse à ceux qu'il essaie de secourir. Il est d'ailleurs en passe d'être suspendu pour une erreur de diagnostic qui a couté la vie à une jeune prostituée diabétique et sidaïque. Bref, étant donné que, pour Marcus, les choses vont de mal en pis, sa rencontre programmée avec le Démon apparait carrément comme la suite logique des choses...

Si vous êtes amateur de légendes et de récits fantastiques, vous devez sans aucun doute connaitre le personnage hébraïque de Lilith, la première épouse d'Adam et, par la même occasion, la première femme répudiée de l'Histoire de l'Humanité. Femme volontaire, rusée et séduisante, Lilith est la face opposée d'une Eve soumise et un peu cruche. Durant sa période conjugale, elle refusait d'être couverte par l'Homme durant leurs rapports, ce qui, évidemment, n'a pas manqué de poser quelques problèmes de couple et entrainer un certain manque de variété dans leurs ébats. Le torchon (si torchon il y a avait en ces temps lointains) finit par brûler et le divorce, comme souvent, ne se fit pas à l'amiable. Malheureusement pour elle, Lilith ne fut pas soutenue par la loi divine, alors assez sexiste. Condamnée par Dieu à ne donner que des enfants morts-nés, au port d'ailes de chauve-souris (oui, ce jour-là, Dieu avait abusé de nectar) et au bannissement, elle ne gagna dans l'histoire qu'une bonne dose d'amertume. Plus tard, elle se vengea en prenant l'apparence du serpent qui encouragea la cruche (Eve, suivez un peu, s'il vous plait) à croquer la pomme du Jardin d'Eden. Et toc.

Aujourd'hui, des millénaires plus tard, si Lilith s'obstine toujours a chevaucher des hommes, elle a sacrément revu ses ambitions à la baisse. Si l'on était méchant, on pourrait même se moquer de sa déchéance. Sa nouvelle existence? Trainer dans les bas-fonds et prendre possession de corps de femmes en EMI pour les transformer en mantes religieuses aux allures de pétasse (mais que fait Samaël?!). Devenue sauterelle (ben vi, c'est comme ça que l'on qualifie un démon qui saute de corps en corps, dixit le spécialiste maboul rencontré dans le film), Lilith exprime sa haine des hommes en filant le SIDA à des tocards où en les allumant jusqu'à qu'ils en explosent leurs slips. Souvent, elle s'aide d'objets tranchants. Pathétique destinée pour une créature qui réussit jadis à créer des légions de démons rien qu'en recueillant dans le sable le sperme d'un Adam en crise masturbatoire (ce qui, avouons-le, est quand même vachement balaise). Oui, c'est triste à dire mais même la mieux gaulée des démones peut devenir has been et cacher sous des épidermes botoxés un visage au teint de poisson avarié. Elles peuvent même finir comme models nues dans des productions érotique M6, se titillant quelques zones érogènes dans une ambiance à la photographie chiadée. C'est en tout cas ce que l'on pense pendant un moment à la vue du générique d'introduction d'Evil Angel, et c'est un moindre mal, parce qu'après c'est moins classe avec des exhibitions en porte-jarretelles dans des chiottes de night-club ou des caves de squat.

Bon, Lilith, malgré tout, n'en pas moins une dangereuse serial killer qui aime éclabousser les murs du sang de ses proies. Dans Evil Angel, elle s'est lancée dans une croisade vengeresse, massacrant tous ceux qui s'en sont pris à ses successives enveloppes terrestres qui, en trainant dans les milieux interlopes, ne font jamais long feu. Cette quête va finalement l'amener dans le corps de la femme de ce crétin de Marcus, quand celle-ci décide de soulager le spectateur (qui en a un peu marre de ses tentatives de suicide) en prenant son bain en compagnie d'un téléviseur branché. Le brave infirmier, qui croit voir en sa femme la réincarnation d'Emma, une jeune femme qu'il n'a pas réussi à sauver, ne sait pas qu'en fait il fait crac-crac avec la reine des démons. Bon, je sais, mes explications sont un peu brumeuses, mais c'est les conséquences d'un scénario brouillon. Ce n'est donc pas ma faute. D'ailleurs, pour ne pas trop vous embrouiller, ,je ne vais pas dire qu'intervient dans cet histoire un détective black (Ving Rhames, qui cachetonne sans vergogne) qui cherche à retrouver le meurtrier de son fils, assassiné par Lilith pour avoir commandité le meurtre de l'un de ses hôtes, et qui va se retrouver le protecteur d'un jeune prostituée qui a échappé à un règlement de compte. Ha, ben si, finalement, je l'ai dit...

En fait, si l'on devait résumer Evil Angel, on pourrait dire que c'est un film de fesses avec quelques geysers de sang et un peu d'humour involontaire. Parce que des plans sur les chutes de reins féminines, il y en a un toute les cinq minutes, à croire que Richard Dutcher, le réalisateur, fait une fixation sur les charmantes parties charnelles de ces demoiselles. Heureusement, ce sont toujours de très jolies fesses (surtout celles d'Ava Gaudet). Mon épouse a trouvé cela répétitif. Moi pas. Le sang, il y en a aussi un peu, lorsque Lilith déchaine sa colère. L'amateur aura même droit à quelques plans gore assez réussis (décapitation, éventration, éviscération). Mais, dans l'ensemble, force est de reconnaitre que l'ensemble est plutôt sage, notamment dans le registre de l'érotisme où Richard Dutcher n'ose pas assumer sa démarche sulfureuse jusqu'au bout transformant, par conséquent, sa démone en une banale allumeuse.

L'humour, lui, vient principalement de la stupidité des dialogues, débités via une réalisation qui appuie les effets dramatiques (ce qui rajoute un délicieuse touche décalée). La réplique finale est d'ailleurs un bon exemple du niveau général et, à elle-seule, encourage à mater ce film (elle nous a tellement comblé de joie que l'on a visionné la scène deux fois). Je vous raconte. Marcus découvre que Lilith n'a pas été détruite et s'est désormais incarnée dans le corps de sa nouvelle copine ambulancière (oui, je vous l'ai dit, ce mec est un poissard). "Pourquoi restes-tu dans notre monde?" lui demande-t-il en affichant un air de chien battu. L'on s'attend alors à avoir enfin une explication qui pourrait justifier ses actes, une vraie chute, quoi. Grand Dieu, non! Lilith se retourne, et dans un rictus moqueur et démoniaque, déclare fièrement "il y a pire". Avant de disparaitre dans la foule. Et le spectateur d'éclater de rire.

La conclusion de à propos du Film : L'ange de Satan [2011]

Auteur Nicolas L.
42

Difficile de détester Evil Angel. Parce que dans le fond, il n'est pas trop mauvais. Il est juste médiocre, son scénario brouillon, ses dialogues ridicules, sa démone à deux balles et son histoire abracadabrante étant compensés par une réalisation décomplexée, un humour souvent involontaire et quelques effets gore sympathiques. Ah oui, j'oubliais; et quelques jolies paires de fesses.

On a aimé

  • Une réalisation décomplexée
  • Quelques séquences amusantes
  • De l’humour (parfois involontaire)
  • Des effets gore sympathique

On a moins bien aimé

  • Un scénario brouillon
  • Une histoire invraisemblable
  • Finalement assez sage
  • Des dialogues stupides

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