Critique A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell [1992]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 5 juillet 2011 à 17h41

Léa et les monstres en mousse

Victime d’un holocauste nucléaire, le monde est redevenu une terre sauvage (en fait, un terrain vague, une vieille carrière, une grotte de carton-pâte, plus quelques rudimentaires peintures sur verre) où chaque jour est une lutte pour la survie. Trouver de la nourriture, échapper aux prédateurs, telles sont les principales préoccupations des ultimes représentants d’une race humaine vivant désormais sous la menace d’humanoïdes mutants trisomiques et de gigantesques dinosaures zarbis et arthritiques.

Léa est la fille de cette nouvelle ère créée par la folie des hommes. Bien mimi, la Léa d’ailleurs. Ben vi, elle est carrément nymphoid. Elle ne manque d’évoquer Raquel Welsh ou Victoria Vetri, bref, toutes ces babes sexy vues dans Quand les dinosaures dominaient le monde, Un Million d'années avant J.C. ou Les Pierrafeu (non, finalement, pas les Pierrafeu). Elle a même réussi, dans un monde où tout artisanat a apparemment disparu, à trouver un bikini soigneusement manufacturé, en peau synthétique tannée, et un bandeau qui la fait ressembler à la sœur sauvageonne de Bjorn Borg (sous-estimer les capacités d’une élégante à faire du shopping, même dans les conditions les plus extrêmes, serait en fait une grosse erreur). Bref, en plus du fait qu’elle semble être la seule représentante de la gente féminine présente dans le coin, Léa est assez aguichante, ce qui ne va pas manquer pas d’attirer l’attention de tous les machos du coin.



Léa va donc devenir l’enjeu d’une lutte entre un jeune barbare glabre, arbalétrier de bonne famille, et un trafiquant d’esclaves puant qui veut l’amener sur l’ancien site de Tromaville (représenté par une vieille sortie d’égout abandonné). En fait, bien qu’impressionnant - on le croirait sorti tout droit d’un opus de Conan le barbare (ou plutôt de l’un de ces ersatz spaghetti des années 80) -, le trafiquant d’esclave a beau se la péter avec sa belle armure en latex, il passe le plus clair du métrage à courir après sa jolie prisonnière. Pour sa décharge, il faut dire qu’il n’est pas très bien secondé par ses serviteurs, des versions dégénérées des hommes des sables de Tatooine qui affichent une réelle incompétence en qualité de gardien de harem. Et le boss a beau les rosser, jusqu’à les faire couiner comme des porcs, rien n’y fait. Ce sont d’indécrottables crétins congénitaux incapables de tenir une fille (aussi nymphoid soit-elle) en laisse.

Au cours de l’une de ses escapades, Léa va rencontrer une sorte d’ermite justicier portant un masque à base de pizza trois fromages. Celui-ci, grand sage, va lui faire découvrir quelques reliques des temps anciens; un vieux bouquin, un ours en peluche, un briquet (encore en état de fonctionnement!)... La séquence durant laquelle Léa admire l’inconnu allumer un feu de camp au moyen de cet artefact des temps anciens est d’ailleurs un grand moment d’émotion. Par contre - petite remarque en passant -, on peut noter que les radiations ont eu un effet incontestable sur la libido masculine car pas un seul des mecs rencontrés par Léa ne tentera d’abuser d’elle, même lorsqu’elle dévoile ses nibards. Même pas une main aux fesses. Rien. Drôles de barbares, n’est-ce pas?.. Moi, à la place de la fille, j’aurai carrément été vexé.

De son coté, lancé sur la piste de la «colonne d’esclaves», le bellâtre va également faire une rencontre étonnante alors qu’il erre dans les dunes: le cousin décrépi d’Obi-Wan Kenobi.  Ce vieux sage aux propos sibyllins (le film étant quasiment muet, l’on est très surpris de découvrir que certains de ces survivants aient du vocabulaire) va finir par lui confier une arme surpuissante: un revolver! On remarque d’ailleurs, non sans surprise, que l’arme est aussi bien conservée que le briquet. Evidemment, vous l’avez deviné, le climax du film se produit à l’occasion d’un affrontement final entre le vil esclavagiste aux dents pourris (qui se sera entre-temps débarrassé de face de pizza aux cours d’un épique combat livré à deux à l’heure sur fond de musique Bontempi) et le gentil chasseur qui, lui, affiche un sourire Pepsodent.

C’est bien beau tout ça mais vous n’allez pas manquer de me faire remarquer: ok pour la Nymphoid Barbarian, mais c’est quoi cet histoire de Dinosaur Hell? Et bien, sachez que Brett Piper (un cinéaste certes potache mais également fripon, puisqu’il collabore régulièrement avec le studio Seduction Cinema), peut-être conscient qu’assister durant une heure et demi à l’affrontement entre quelques gugusses en peaux de bête n’allait pas manquer de lasser le spectateur, a eu la bonne idée de piquer la collection de jouets articulés de son petit frère pour s’en servir dans le film. Donc, histoire d’animer le métrage, la poignée de personnages va se retrouver régulièrement importunée (les seconds couteaux vont même être dévorés) par des sortes de dinosaures mutants en plastique, qui surgissent de derrière une colline, jaillissent de l’eau pour saisir leurs proies. Il y a même des moments où ces monstres se mettent sur la tronche, essayant vainement de percer de leurs crocs en caoutchouc le simili-cuir de leur adversaire. Vraiment terrifiant. Heureusement, soumis à l’adversité, l’humain possède des ressources insoupçonnées, surtout dans les séries Z…

La conclusion de à propos du Film : A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell [1992]

Auteur Nicolas L.
25

On ne peut pas trop en vouloir à Brett Piper pour les effets spéciaux pourris. Un film construit à partir de bouts de ficelle ne peut pas rivaliser avec un blockbuster de Michael Bay. Par contre, on peut lui reprocher d’avoir si peu soigné son scénario, complètement inepte, d’avoir oublié qu’il ne suffit pas d’allumer une caméra pour faire un film et, surtout, de ne pas avoir abordé le sujet de manière plus fun. Au final, Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell n’est pas la pire des séries Z - ce qui lui a valu d’atterrir dans le catalogue Troma – mais force est de dire que l’on s’y amuse peu.

On a aimé

  • Quelques séquences amusantes

On a moins bien aimé

  • Absolument moisi

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