Critique Gantz, révolution #2 [2012]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 26 octobre 2011 à 23h18

Aliens, bastons et embrouillaminis

Toujours soumis au contrôle de Gantz, cette mystérieuse sphère noire, Kei Kuruno et ses compagnons continuent d’engranger des points en éliminant les extra-terrestres infiltrés sur Terre. Le but premier de Kuruno est de ranimer son ami, Masaru, afin que tous deux puissent enfin s’évader de ce cauchemar et retrouver une vie normale. Mais Gantz, qui montre quelques étranges signes de faiblesses, leur impose des défis de plus en plus difficile à relever, comme lorsqu’il désigne comme cible un puissant alien d’apparence humaine, bénéficiant de la présence d’une impressionnante garde rapprochée...

Deuxième volet d’un triptyque consacré à l’adaptation live d’un célèbre manga d’Hiroya Oku, Gantz 2 Perfect Answer débute son récit là où l’on avait laissé, à la fin d’une très intéressante première partie. Pour Shinsuke Sato, le réalisateur, il est temps de passer aux choses sérieuses et d’apporter quelques réponses et clarifications, notamment à tous les spectateurs qui n’ont pas eu l’occasion de lire l’oeuvre originelle... En fait, c’est ce que l’on aurait pu croire avant de visionner ce deuxième opus, qui se veut au final encore plus fumeux que le précédent (si, si, c’est possible). Ainsi, au lieu d’éclaircir la situation, Shinsuke Sato brouille les cartes, détruit les quelques pistes précédemment (et laborieusement!) tracées par des évènements surprenants, comme quand les chasseurs affrontent des extra-terrestres belliqueux au milieu d’une foule de badauds réactive. A la vision du premier volet, nombre de spectateurs avaient imaginé le monde de Gantz comme se situant dans une sorte d’univers parallèle, consacré exclusivement aux règlements de compte entre chasseurs et aliens (rues, bâtiments publics, routes, étaient tous complètement déserts). Ils vont se rendre compte ici qu’ils ont fait fausse route. L’espace temps des chasseurs est bien le même que le notre.

Bon, oublions un peu le manque de clarté de cette intrigue (tout cela s’éclaircira peut-être dans le dernier chapitre), et venons-en aux choses qui fâchent vraiment. Il faut savoir que cette deuxième partie est nettement plus bavarde que la première, avec un coté drama très prononcé. Et quand l’on se rappelle que cet aspect était le point faible du premier opus... En fait, cette prise d’importance aurait pu être moins préjudiciable si les quelques séquences d’action avaient présentées le même degré d’originalité que celles de la première partie. Malheureusement, c’est raté, avec la présence d’extra-terrestres qui pêchent par leur manque de fun (surtout si on les compare à ceux, géniaux, présents dans le volet précédent). Ceci combiné avec la disparition de l’effet de surprise causé par la découverte d’un univers étrange, on en arrive à un constat qui n’est guère enthousiasmant, du moins jusqu’au combat final qui, lui, est très réussi. Enfin, comme si l’on était pas assez perdu, Sato glisse dans le scénario des éléments ajoutant à la confusion, comme la présence d’un extra-terrestre doppelganger, d’un mini-Gantz, le rappel de certains chasseurs ressuscités et un Gantz qui verse dans les manoeuvres un peu fourbes (pour la bonne cause, toutefois).

Mais, ne nous trompons pas, tout n’est pas à condamner dans Gantz 2! Loin de là! Une nouvelle fois, le travail de Sato ne manque pas de qualité, notamment dans la réalisation, qui compense les carences narratives par une belle performance esthétique. Le cinéaste nous offre une fois encore de très belles images, fruit d’une grande application dans le choix des cadres et dans la photographie. Ainsi, si les passages intimistes peinent à nous intéresser de par la faiblesse de leur contenu dramatique, on ne peut pas leur reprocher d’être moches. Evidemment, c’est dans les séquences d’action que la cinégénie de Gantz donne toute sa mesure. A ces moments, devant ces très belles chorégraphies martiales, superbement cadrées, photographiées et montées, on oublie un peu que ce deuxième volet est un spectacle inégal, qui ennuie son audience autant qu’il l’enthousiaste.

Enfin, force est de signaler que ce deuxième volet est aussi lisse (sinon plus!) que le précédent. Les fans du manga vont donc une nouvelle fois crier à la trahison. Ils n’auront pas foncièrement tort car, à ceux qui ne connaissent par l’oeuvre d’Hiroya Oku, sachez que le gore et le sexe (très macho, d’ailleurs) en composent les fondements. Ils sont aussi essentiels que les éléments SF et action qui sont repris dans les deux films. Il est bon également de signaler que Sato a également adouci les caractères des personnages, afin de les rendre un peu plus «politiquement corrects". Enfin, pour en revenir à l’aspect sexiste du manga, on constate d’ailleurs que si le réalisateur n’a pas osé afficher les protagonistes féminins comme ils le sont dans la version originelle (des bimbos aux énormes nichons et aux fesses bien rebondies, au tenues très moulantes, cadrées de manière très subjective), elles conservent leur niveau d’intellect, à peu équivalent à celui d’un poisson rouge.

La conclusion de à propos du Film : Gantz, révolution #2 [2012]

Auteur Nicolas L.
60

Un petit peu décevant, ce deuxième volet. On pouvait s’attendre à un récital de révélations, mené tambour battant. On se retrouve au final devant un spectacle qui ajoute à la confusion, nettement moins riche en action, en fun et en surprises. Alors, certes, Hiroya Sato est toujours aussi appliqué dans sa réalisation (il fait montre d’un bon sens de l’esthétique) et certaines chorégraphies méritent vraiment le coup d’œil, mais force est d’admettre que ce Gantz 2 est souvent très brouillon et ennuyeux.

On a aimé

  • Une réalisation appliquée
  • Un univers intéressant
  • Des chorégraphies de combat réussies
  • Visuellement séduisant

On a moins bien aimé

  • Un scénario brouillon
  • Un rythme peu soutenu
  • Des personnages toujours peu accrocheurs
  • Bien plus sage que le manga

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