Critique Blood Bride: les noces de sang [2011]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 2 février 2012 à 18h16

Lune de sang

Paul devrait être le plus heureux des hommes. Il vient en effet de convoler en justes noces avec Kathryn, une splendide rousse au sourire irrésistible. Et peu importe qu’elle ait voulu attendre, pour consommer leur mariage, de se retrouver dans un lieu romantique, celui de leur voyage de noces, un petit hôtel situé sur la côte de l’Oregon. Tout d’abord, cela prouve qu’il a épousé une femme aussi vertueuse que sensible et, de plus, l’attente ne pourra que rendre leurs étreintes encore plus passionnées, n’est-ce pas? Seulement, une fois le couple arrivé sur les lieux de son séjour, Paul va progressivement déchanter et se rendre compte que sa jeune épouse adopte parfois des comportements étranges, qui vont bien au-delà de l’expression d’une grande foi religieuse...

Ecrit et réalisé par David O'Malley, un scénariste spécialisé dans le thriller légèrement sulfureux, Blood Bride met un scène un étrange couple de jeunes mariés dont l’union apparait comme un peu précipitée; les deux concernés n’ont en effet pas l’air de très bien se connaitre. Le récit est construit sur le témoignage de Paul, interrogé par la police. L’homme, en état de choc, a  été interpellé, quelques heures auparavant, alors qu’il conduisait un véhicule avec un cadavre dissimulé dans le coffre. L’histoire ne nous est donc connue que prise de son unique point de vue, ce qui va avoir son importance dans la nature de d’intrigue et être à l’origine d’un twist assez intéressant. Bref, détenu comme témoin dans les locaux de la police, fortement traumatisé, Paul se confie à un agent du FBI, décrivant sa brusque descente aux enfers quand sa femme va brusquement sombrer dans une démence meurtrière.

Pourtant, au début, tout semblait absolument normal. Oh, Paul avait bien remarqué que Kathryn cédait parfois à quelques excentricités, comme son refus à se laisser porter dans ses bras pour franchir le seuil de leur chambre d’hôtel. Mais rien ne laissant entendre qu’elle était une sorte de pendant féminin de Norman Bates. Puis, au fil des jours, tout s’accélère. Ces jolies lèvres commencent à laisser filer quelques propos menaçants. Rapidement relayées par des mains assassines. Prenant tous les propos de son entourage direct comme des offenses à Dieu et à la moralité, Kathryn adopte alors le parfait comportement de la tueuse psychopathe, qui peut passer, en quelques secondes, du sourire gracieux au rictus haineux. A ce sujet, on ne peut que saluer la performance de Lindy Booth (Détour Mortel, L'Armée des morts Behind the Wall...), une comédienne canadienne qui arrive à donner du relief à un personnage à la psyché assez torturée. Néanmoins, si l’on peut apprécier l’application de la jolie comédienne, force est d’avouer que son personnage adopte parfois une attitude excessive qui rend peu crédible certaines circonstances, comme l’ignorance de Paul dans le domaine.

Assez linéaire et finalement assez commun (même si, en règle générale, c’est plutôt la femme qui découvre avec horreur la véritable nature de son horrible mari), le scénario de Blood Bride se contente d’accumuler les victimes comme l’on enfile des perles, sans réel suspense, à un rythme métronomique. L’antipathique client d’un drugstore (petit cameo d’Eric Roberts!), un couple adultère, une lesbienne, des jeunes amants et le patron du motel, tous passent ainsi sous le fil du couteau de Kathryn, sans que l’on ne soit à aucun moment surpris ou impressionné. La faute à une réalisation terne, opérée par un cinéaste qui a oublié que l’efficacité d’un thriller ne repose pas uniquement sur son intrigue mais aussi sur sa manière de nous la faire vivre. Ici, question tension, Blood Bride évoque plus ces ennuyeux téléfilms policiers diffusés sur M6 en fin de soirée qu’un véritable thriller moderne, avec son lot de rebondissements et de jump scares. Et comme le métrage évite scrupuleusement les démonstrations graphiques (que cela soit dans le domaine du gore ou de l’érotisme), on se retrouve au final avec un spectacle aussi aseptisé que monotone.

Le seul véritable intérêt de Blood Bride se situe au niveau de son casting. En effet, en plus de la talentueuse Lindy Booth citée plus haut, le film de David O’Malley se voit bénéficier de la présence de Roy Scheider (absolument impeccable dans le rôle du patron du motel) et, dans des rôles moins importants, Daryl Hannah et Tia Carrere. Les deux actrices, aujourd’hui quadragénaires, parviennent en quelques plans, à rendre leurs personnages vivants et intéressants. Tia Carrere est d’ailleurs particulièrement séduisante dans la peau d’une femme sensuelle et ambigüe. Seul Nick Cornish, qui interprète le rôle principal (Paul) pourrait apparaitre comme un peu trop fade. Heureusement, la nature «naïve» de son personnage fait que cet aspect n’est finalement guère gênant.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Blood Bride: les noces de sang [2011]

Auteur Nicolas L.
40

Avec son traitement morne (la réalisation manque cruellement d’imagination et de punch) et son intrigue mollement tarabiscotée, Blood Bride apparait comme à peine plus passionnant qu’un vulgaire téléfilm policier. Heureusement, la qualité du casting, qui réunit quelques comédiens aussi consciencieux que talentueux, élève le niveau d’intérêt, pour en faire finalement un spectacle acceptable, à défaut d’être captivant.

On a aimé

  • Pas de gros défauts techniques
  • Un casting de qualité

On a moins bien aimé

  • Un scénario sans gros intérêt
  • Une réalisation sans relief
  • Un traitement assez terne

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