Critique Orbital [2011]
Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 5 février 2012 à 18h13
Pas de quoi se mettre sur orbite...
Critique de la VOST
Fumihiko Sori est un nom important dans l'univers de l'animation en images de synthèse à la japonaise. Après avoir travaillé sur les bonnes adaptations d'Appleseed et réalisé le sympathique Vexille, il nous propose l'OAV Orbital.
Ce projet un peu spécial est l'adaptation d'une grande œuvre littéraire de la science-fiction japonaise intitulée To. Enfin, c'est ce que dit la bande-annonce française parce qu'il faut avouer que ce nouveau travail de Sori n'est pas des plus réjouissant. Il s'agit de deux moyens-métrages d'environ 40 minutes indépendants l'un de l'autre mais se déroulant dans le même univers. Nous plongeant dans une ambiance proche du space opera, ces deux histoires se déroulent durant la seconde partie d'un 21ème siècle où l'humanité à colonisé la Lune mais aussi des planètes très lointaines. Malheureusement, l'homme continue d'exporter la guerre et les tensions sont palpables partout dans l'espace. L'idée de conquête spatiale et de guerre sont les éléments qui rapprochent le plus ces deux histoires, qui sont plus distinctes dans leurs synopsis.
La première histoire se passe dans la station Midnight Bazooka, qui sert de plate-forme entre la Lune et la Terre. Elle doit par ailleurs accueillir unmystérieux vaisseau, le Hollandais Volant, qui revient d'une lointaine planète avec comme cargaison un combustible révolutionnaire. La capitaine du vaisseau est d'ailleurs liée au passé de Dan, le commandant de la station orbitale. Alors que les deux protagonistes essaient de recoller les morceaux, la station est prise en otage par un groupe terroriste bien décidé à utiliser le combustible pour réaliser un attentat. La seconde histoire est un peu plus posée puisqu'on assiste à la prise de contrôle d'une étrange planète entre les deux factions se tirant la bourre sur la bonne vieille Terre. L'ONU a d'ailleurs décide d'envoyer des émissaires afin d'éviter que la situation ne s'envenime entre les Américains et les Eurasiens. Mais on suit surtout l'histoire de deux jeunes personnes, Eon et Alina, sortes de Roméo et Juliette de l'espace, se voyant en cachette car travaillant tout deux pour des camps différents. La situation semble aller de pire en pire quand Eon fait une étrange découverte montrant que l'homme ne peut pas faire partout ce qu'il veut.
Reprenant donc des thèmes classiques de la conquête dans l'espace, ces deux histoires proposent de suivre la destinée d'un homme et d'une femme confrontés à des évènements politiques qui les dépassent. Malheureusement, il semblerait que le studio Oxybot en charge du projet ait eu les yeux plus gros que le ventre en adaptant des scénarios trop complexes pour des durées de 40 minutes. Cela passe naturellement par des simplifications trop fréquentes concernant trop d'arcs narratifs. Une suppression de quelques personnages aurait été une idée plus judicieuse. On s'attache difficilement aux personnages principaux car les secondaires prennent trop de place. De même qu'on a du mal à se passionner pour ces deux histoires car le trop-plein d'informations est trop difficile à digérer. Ainsi, quand cela bouge enfin, on a du mal à se réveiller pour apprécier ces combats stellaires ou extra-terrestres que l'on a l'impression d'avoir vu tant de fois. Et comme le premier segment, le plus faible des deux, ne propose rien de bien palpitant, on s'ennuie parfois franchement durant une bonne partie de l'histoire, et ce n'est pas les combats finaux qui sauvent l'affaire.
La seconde histoire souffre des mêmes défauts expliqués plus haut tout en étant plus intéressante. Cela tient qu'elle est bien plus posée et plus réfléchie que son binôme. Cette histoire d'amour sur une planète exotique se révèle parfois touchante et sa conclusion est plus originale et aboutie. L'idée est que les hommes ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent sur les planètes qu'ils investissent même si elles semblent dénuées d'espèces dominantes. Et ce sans qu'il y est de véritable ennemi exterminateur sans scrupule. C'est d'autant plus appréciable que la direction artistique de la planète est assez réussie avec une faune et une flore bien caractéristiques. L'œuvre dans son ensemble offre par ailleurs de beaux paysages pour tous les amateurs de voyages spatiaux. Au final, si l'on est guère emballé par les histoires, il demeure quelques prouesses graphiques flattant grandement les rétines.
Le véritable point fort d'Orbital est donc sans conteste le travail sur les images de synthèse. On reste ici proche des pâtes graphiques des Appleseed et autres Vexille qui ne cherchent pas à tout prix le photoréalisme. S'il s'agit bien d'images de synthèse, le style se positionne proche d'une approche dessin avec la force du trait se retrouvant sur les personnages. On appréciera aussi les magnifiques approches sur les vaisseaux et combinaisons qui en jettent pas mal, combinées à l'immensité de l'espace pouvant parfois contenter les amateurs de science-fiction - si on est indulgent sur les histoires racontées. En revanche, on sent que Sori n'a pas eu les mêmes moyens que ses précédentes œuvres, OAV oblige. Cela se ressent surtout dans les animations des personnages qu'on peut trouver rigides, et entrainant des scènes de combats un peu mollassonnes car clairement dépassées techniquement.
La conclusion de Bastien L. à propos du OAV : Orbital [2011]
Orbital reste donc une œuvre partant d'une bonne idée mais se concrétisant très moyennement. Les histoires sont peu intéressantes, si ce n'est la deuxième qui réussit à offrir quelques originalités dans sa seconde partie. On est clairement loin des canons des industries américaines au niveau technique mais l'approche "science-fiction assumée" pourra plaire. Une petite déception en somme.
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