Critique Porn Shoot Massacre
Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 3 mai 2012 à 01h15
Pornstar killer
On l’a déjà maint fois rabâché, le gore et le porno sont deux genres qui, de par leurs composantes subversives et immorales, sont aisément assimilables. C’est une évidence, et depuis les provocations sixties d'Herschell Gordon Lewis (qui venait d’ailleurs du milieu du « nudies ») où le cinéaste ne se contentait plus de montrer des filles à poil mais allait jusqu’à explorer leur anatomie en profondeur, on ne compte désormais plus le nombre de films, pornographiques ou horrifiques, introduisant dans sa structure des éléments spécifiques à l’autre genre. Maintenant, force est également d’admettre que, contrairement au cinéma érotique, plus nuancé, le X utilise le plus souvent l’élément horrifique comme un vulgaire atout cosmétique. Il suffit en effet de visionner un ou deux métrages de porno-gore, comme ceux de Rob Rotten ou Roman Nowincki, pour réaliser le peu de bénéfices qu’apporte l’ajout de litres de sang sur une banale répétition de scènes de sexe. A coté de cela, d’autres réalisateurs ont décidé de se positionner aux frontières des deux genres. Plus mesurés, ils adoptent une démarche plus accessible au « grand public » (le porno-gore reste un produit de niche) en mariant les deux genres de manière mesurée, et en y ajoutant souvent un aspect parodique (les films de Fred Olen Ray, ceux de Seduction Cinema…), faisant de leurs métrages des spectacles divertissants et finalement assez innocents. Porn Shoot Massacre fait partie de cette dernière catégorie. Du moins, s’y essaye…
Réalisé en 2009 par l’acteur-réalisateur Corbin Timbrook (The Belly of the Beast), Porn Shoot Massacre est un slasher à la structure assez classique mais dont la trame dévie progressivement vers le snuff movie, en faisant ainsi une œuvre abâtardie. Un aspect qui fait d’ailleurs son originalité. L’intrigue se déroule principalement sur un plateau de cinéma où l’on tourne un luxueux film pornographique. Malfini, un réalisateur nouvellement arrivé sur la scène du X, a réussi à réunir autour de lui les stars du moment, sept magnifiques hardeuses qui se sont fait une joie d’accepter de participer à cet ambitieux projet. Le problème - car problème il y a - est qu’un mystérieux tueur masqué s’est donné pour mission d’éliminer les uns après les autres tous les comédiens du film. Bon, si vous êtes familiarisé avec le genre, vous avez compris ; Porn Shoot Massacre se compose principalement de pétasses dénudées s’envoyant en l’air dans des séquences évitant les plans trop explicites, avant d’être rapidement éliminées via des scènes détaillant leur mise à mort.
La principale force de ce type de film à l’intrigue minimaliste et aux budgets limité se situe toujours, on le sait, dans la plastique de ses babes. Ici, dés l’entame, avec un générique défilant sur une séquence de douche mettant nous dévoilant la magnifique Shelly Martinez (model et catcheuse professionnelle) dans son plus simple appareil, Corbin Timbrook met les points sur les i : si Porn Shoot Massacre ne marquera pas les mémoires pour son efficacité dans le registre du thriller, il n’en sera pas de même en ce qui concerne ses arguments esthétiques. Les amateurs d’opulentes poitrines DDD et de croupes généreuses seront, c’est certain, pleinement comblés. Sept filles superbes, au top de la mode (tatoos, silicone et maillot intégral) et franchement pas farouches qui poussent même le zèle à nous offrir une ou deux séance de saphisme. Pour le reste, c’est une autre histoire…
Car, c’est vrai, Porn Shoot Massacre se pose comme une succession de plans sexy pas désagréables à l’œil et met en scène une belle brochette de comédiennes - dont certaines affichent une belle réputation dans le milieu du X (Naomi Cruz, Kasey Poteet) - mais, à coté de cela, on constate qu’il est vraiment dommage que Corbin Timbrook n’est pas été aussi inspiré lorsqu’il s’est consacré à la mise en forme de l’aspect horrifique – voire, plus simplement, au traitement de l’histoire (aussi ténue soit-elle). Certes, le métrage revendique son étiquette slasher et nous offre une série de meurtres sanglants mais la plupart sont peu originaux, assez vite expédiés, et ils manquent singulièrement de force graphique (un chouia de maquillage et quelques barbouillages au sang artificiel composent la plupart des effets spéciaux). Et si la situation s’améliore dans le dernier tiers du film, quand Malfini dévoile ses véritables intentions, avec notamment une séquence d’éventration sur une actrice crucifiée, force est de dire que cela reste peu impressionnant, en raison d’une réalisation mollassonne et d’un manque de prise de risques dans les choix de cadrage. Au final, le récit est aussi captivant qu’un débat exposant l’importance du rôle de la chenille du bombyx disparate sur la défoliation des chênes. Cependant, ici, les bombyx ont de gros nichons…
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Porn Shoot Massacre
Malgré son titre, Porn Shoot Massacre n’est pas un porno-gore. Non, Corbin Timbrook nous offre ici un gentil slasher mettant en vedette une jolie brochette de babes topless. Cependant, à trop modérer les aspects érotiques et horrifiques, il échoue complètement à nous intéresser, d’autant plus que la réalisation manque singulièrement de punch. Comme quoi, de belles paires de miches ne suffisent pas à faire un bon film…
On a aimé
- De jolies filles
On a moins bien aimé
- Un scénario peu intéressant
- Une réalisation fade
- Des meurtres peu originaux
- Un traitement très sage
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