Critique Le Choix du Gémeaux #3 [2012]

Zodiaque est une série composée de douze récits indépendants et d'un treizième album « révélation ». Un concept qui, en mars dernier, s’est traduit par la sortie simultanée des deux premiers tomes.  Faisant suite au "Défi du Bélier", avec son intrigue policière, et au Secret du Taureau, qui se penchait sur le monde des marchés financiers, voici "Le choix du Gémeaux " dans lequel  il sera question, cette fois, de présage et d'avenir.

"Le choix du Gémeaux " nous ramène au premier tome, dans lequel on pouvait suivre une enquête criminelle menée par l'inspecteur Stephen Aries. Il était aidé dans ses investigations par une voyante du nom d’Agatha Mercury. Dans cette almbum, une semaine après avoir aidé la police de Chicago, nous retrouvons  l'extralucide de retour chez elle à Los Angeles. Cette fois, elle va devoir aider une femme touchée par la leucémie. Seul son frère jumeau, porté disparu, pourrait lui sauver la vie en lui faisant don d'une partie de sa moelle osseuse.

Comme sur les deux premiers albums, Eric Corbeyran construit son récit autour d'un conflit entre deux personnes et un mystère à résoudre. Dans le cas présent, une brouille entre un frère et une sœur qui a entrainé à une séparation irrémédiable et un mystère tournant autour de la cause de cette rupture. Cependant, ce troisième tome amène du neuf dans que le fait que ce conflit ne concerne pas directement le personnage clé de l’intrigue et que le voile du mystère sera levé non pas par le principal concerné, mais par un intermédiaire. De plus, l’histoire évolue plus dans un contexte de "mélodrame" que dans une intrigue composée de conspiration ou de meurtre. Si la lecture se montre facile et ludique, il faut avouer qu'on accroche plus au récit par le croisement des personnages (on y découvre certainement le futur signe du Scorpion) et le développement de la mythologie créée autour de ces médaillons que par le drame familial qui nous y est conté. Et si on peut se trouver satisfait de voir que Corbeyran essaie de nous raconter autre chose, il peut ressentir une déception, avec une histoire aux aspects mélodramatiques plutôt facile - même si on doit lui accorder le mérite d'avoir réussi à construire des personnages attachants.

Côté dessin, Le limougeaud Sébastien Verdier prend la suite de Goethals et Horne au trait et Catherine Moreau, si elle n’avait pas signé les couleurs du premier tome, conserve ici le poste qu'elle occupait déjà sur le second. Le dessinateur d’Ultimate agency (chez Glénat) et Marathon de Safia (chez Emmanuel Proust) signe ici un ouvrage au visuel propre, à la lecture facile, avec peut-être une dominance de l'encrage noire qui n'est pas toujours du plus bel effet, mais assez détaillé et riche en informations pour que l'on apprécie toujours le travail. Puis, reconnaissons que l'on reconnait bien des personnages pourtant déjà illustrés par Sébastien Goethals. Deux choses peuvent amener aussi des - petits- regrets. Tout d'abord, Verdier n’amène pas une touche de personnalité, ce qui entraine que son dessin présente un côté un peu trop passe-partout Ensuite, la mise en couleur de Catherine Moreau semble un poil en retrait par rapport au travail qu'elle avait fourni sur le deuxième tome.