Critique Tokyo Species

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 12 juin 2012 à 20h28

Alien Schoolgirl

Une jolie adolescente, le cœur brisé par un chagrin d’amour, décide de mettre un terme à ses souffrances en se jetant du haut d’un pont. Un geste aussi fatal que désespéré qui ne manque pas d’attirer l’attention d’une créature extra-terrestre qui prend alors possession du corps sans vie de la malheureuse. Et voilà que, suite à cette étrange symbiose, se dresse dans les eaux usées d’un réseau d’évacuation des eaux tokyoïtes une nouvelle forme de prédatrice; une superbe hybride alien au fort appétit sexuel... et au caractère peu commode...

Les plus avisés d’entre vous ne manqueront pas de remarquer que le pitch de ce Tokyo Species ressemble assez fortement à celui de la Mutante, le film d’horreur SF qui a contribué à lancer la carrière de la sculpturale Natasha Henstridge - en l’exposant dans son plus simple appareil. Normal, car cette petite série B mise en boîte par Kasagi Nozomu (l’intéressant Incubus), qui exploite jusqu’à l’extrême le mythe de la femme fatale, se veut une sorte d’œuvre hommage à l’un des plus sexy films d’horreur jamais tourné. Au fil du visionnage, l’on notera cependant quelques digressions et raccourcis, qui découlent soit de restrictions budgétaires, soit de choix scénaristiques plus ou moins discutables (qui le font parfois ressembler à Hidden).

Tout d’abord, fi de la culture d’un ADN extra-terrestre. Dans Tokyo Species, une entité alien prend possession d’un corps féminin, un peu comme s’il agissait comme un démon. Cela évite à la fois à la production un investissement trop important dans des débauches de décors et d’effets spéciaux tout en permettant au cinéaste d’entrer rapidement dans le vif du sujet, en zappant toute la phase d’éducation qui avait été celle de Sil dans Species. La plupart des spectateurs trouveront que ce raccourci amène une introduction débile et réductrice. L’amateur de V-cinema et de séries Z en général, qui attend plus une œuvre directe et jouissive, jugera la manœuvre efficace et bienvenue. Question de point de vue.

Une fois en possession du corps de Michiko, la créature entreprend de reprendre les habitudes de son hôte. Sil, en quête d’un male fécond, se rendait dans les foyers interlopes d’une grande ville américaine pour y trouver chaussure à son pied, si j’ose dire. Michiko, elle, retourne à l’école. Elle va y trouver quelques proies faciles mais aussi un adversaire de choix: une autre lycéenne, armée d’un étrange pistolet au canon turgescent, délivrant des projectiles gluants. Des éléments aux fortes connotations symboliques (qui démontrent une grande subtilité, admettez-le!) qui visent bien entendu à séduire une audience japonaise masculine friand de pinku, cultivant le lolita complex. On remarque également que la créature est autant portée sur les plaisirs saphiques que sur les ébats hétérosexuels et l’on devine donc que ses objectifs (assez obscurs) ne se portent pas essentiellement sur la pérennisation de sa race. Par contre, elle conserve l’une des spécificités conçues par le sculpteur Hans Rudi Giger qui contribuait à faire de Sil une redoutable mante religieuse, à savoir une queue rétractile articulée s’achevant par un redoutable dard. On va également découvrir que ses bras peuvent s’allonger démesurément pour se transformer en de véritables lances. Du coup, elle empale à tout va. Impressionnant. Dommage que ces appendices soient exclusivement matérialisés via des inserts numériques au rendu absolument honteux.

Bon, à coté de cela, force est d’avouer que, même si Tokyo Species n’entre pas dans la catégorie des spectacles pour adultes libidineux (avec ses trois scènes érotiques, on peut juste le qualifier de pinku), il se plie sans trop de résistance aux codes de l’AV-Cinema, le direct-to-dvd porno japonais. On a donc, comme signalé plus haut, une petite brochette d’écolières peu frileuses qui se léchouillent dés que l’occasion se présente (ce qui est assez fréquent dans cette école... On n’a pas dû fréquenter la même. Dommage), une caméra plus à l’aise dans les plans en contre-plongée sous les jupes de jeunes post pubères que dans les démonstrations gore et un enchainement de séquences de dialogue totalement insipides (et très mal interprétées, bien entendu) qui n’existent que pour «meubler» le métrage. Franchement, à la vue de la médiocrité de l’ensemble, on peut regretter que Nozomu Kasagi n’ait pas imprimé à son métrage une atmosphère potache - quitte à faire dans le gag débile - qui l’aurait rapproché des œuvres délirantes de Yoshihiro Nishimura ou Noboru Iguchi, et qui aurait vraiment contribué à le rendre un peu plus agréable à visionner.

C’est principalement dans les séquences d’action, assez nombreuses dans la deuxième partie du film, que se vautre complètement Nozumo Kasagi. Filmés avec les pieds, les duels entre Michiko et Rika, qui se déroulent tous dans l’enceinte d’école, sont aussi moches que mal rythmées. Et ce n’est pas les effets gore, aussi laids que peu crédibles, qui arrangent les choses. On en vient presque à regretter la première demi-heure qui était totalement dépourvue de séquences violentes, mais où le cinéaste avait au moins réussi à entretenir (volontairement? Une question que l’on peut se poser) une ambiance un peu étrange. Seuls quelques plans arrivent à éveiller notre attention, comme lorsque, dans une cave sombre et humide, Maria Ozawa (une grande star de l’AV-cinema), qui interprète Michiko, s’accroupit pour pondre une couvée d’œufs. Des passages séduisants, qui sont hélas trop rares pour faire de Tokyo Species un film digne d’intérêt.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Tokyo Species

Auteur Nicolas L.
37

Le V-Cinema, que l’on a tendance à trop encenser (moi le premier) peut être vraiment foireux. Tokyo Species en est la preuve. Victime d’un scénario minimaliste, d’une réalisation maladroite, d’effets spéciaux minables et d’une étrange pudeur, le film de Nuzomo Kasagi (qui nous avait pourtant séduits l’année dernière avec Incubus) s’impose comme un insipide navet. Même la présence de la superbe Porn Star Maria Ozawa ne change rien à la donne. On s’ennuie ferme.

On a aimé

  • Quelques plans sympathiques
  • Maria Ozawa pondant des oeufs
  • De jolies filles

On a moins bien aimé

  • Un scénario sans intérêt
  • Une réalisation mollassonne
  • Des combats très mal filmés
  • Des effets spéciaux lamentables

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