Critique Le faucon éternel [2012]

Avis critique rédigé par Amaury L. le vendredi 12 octobre 2012 à 21h27

Un faucon aux serres volatiles...

Assis au soleil, le jeune prêtre étudiait un manuscrit ancien. Du bout des doigts, il suivait lentement les symboles qui y figuraient, articulant chacun d'eux en silence. Il faisait froid ici, près des vieilles pierres, mais Garvis s'était emmitouflé dans une cape en peau de mouton dotée d'une capuche et avait trouvé une cavité dans les rochers pour s'abriter du vent . Il adorait la solitude de ces pics élevés et isolés, où le grondement lointain des puissantes chutes d'Attafoss lui parvenait tel un léger murmure porté par la brise.

Le faucon éternel est un roman autonome qui ne fait partie d'aucune saga, paru originellement en 2005. La version française arrive juste sur nos tables de chevets, près de six ans après la mort de son auteur, le prolixe David Gemmell que l'on ne présente plus depuis le succès rencontré par Légende.

Cet écrivain possède un style assez identifiable avec une écriture tonique qui privilégie les scènes d'action, les batailles ou les épopées épiques. Le faucon éternel s'inscrit complètement dans les attributs identitaires présentés ci-dessus.

L'histoire se déroule sur une planète où les civilisations présentées revêtent de solides parallèles avec les clans écossais comme on les imagine au début des guerres d'indépendance menées par le légendaire et charismatique William Wallace (1272-1305). On baigne dans cette atmosphère clanique avec les querelles intestines incessantes, pour conquérir quelques territoires symboliques, « voler » le bétail des ennemis et de temps en temps enlever les plus belles femmes d'un village détesté.

On se laisse emmener dans ces tribulations tribales avec un plaisir non feint en suivant les deux héros principaux, Cadwallon un noble délestant les responsabilités et Gaelen ayant survécu au massacre de sa bourgade. Cette insouciance quotidienne des clans Highlands, appelés ainsi en raison de leur habitat montagnard, se fissure soudainement à cause de la menace d'un peuple sanguinaire, toujours en soif de conquêtes, les Aenirs. Ces derniers exterminent tout ce qu'ils rencontrent, « épargnant » uniquement les femmes afin d'assouvir les désirs les plus vils.

Le début du roman se projette aisément dans nos esprits, on s'imagine aux côtés des protagonistes arpentant les cols enneigés, les ripailles festives, les dangers de la vie sauvage, les senteurs résinées des forêts. On emmagasine un bol d'air revigorant au fil des chapitres que l'on dévore avec gourmandise. Malheureusement, le final laisse à désirer avec la volonté de l'auteur de mêler à cette guerre de survie des voyages temporels où on se perd en conjectures analytiques fumeuses et embrouillées. L'intérêt décroît progressivement et les derniers volets de ce Faucon éternel s'achèvent en abandonnant quelques résidus littéraires difficilement assimilables. Toutefois, ce roman d'à peine quatre cents pages assure quelques soirées de lecture agréables, l'honneur est sauf.

La conclusion de à propos du Roman : Le faucon éternel [2012]

Auteur Amaury L.
68

Le faucon éternel se lit plaisamment et maintient un rythme soutenu grâce au style tonique de l'auteur, David Gemmell, un écrivain reconnu. Si on se laisse emporter par le souffle épique des trois cents premières pages, le final s'avère relativement décevant avec un entremêlement de voyages temporels qui égare le lecteur sur les cheminements conclusifs choisis par l'auteur. Un roman plaisant aux serres éphémères.

On a aimé

  • Bonne entame.
  • Écriture tonique.
  • Plaisant à lire.

On a moins bien aimé

  • La fin un peu tirée par les cheveux ?

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