Critique Dead Mine [2013]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 25 mai 2013 à 11h19

Quand le zombi nazi aime les yakitori

A la recherche du fabuleux trésor de Yamashita, un groupe d'explorateurs s'aventure dans la jungle indonésienne. Suivant les indications d'une ancienne carte, ils arrivent à l'emplacement d'un bunker japonais datant de la deuxième guerre mondiale. Quand ils sont surpris par une attaque de pirates, ils n'ont aucun autre choix que de réfugier dans la structure. Et quand l'entrée se trouve bloquée par un éboulement causé par l'explosion d'une grenade, ils doivent s'enfoncer dans les profondeurs du bunker. Ils vont alors aller de surprises en surprise. Toutes désagréables les unes que les autres.

Si Steven Sheil, le réalisateur de Dead Mine, nous a offert il y a quelques années un très sympathique et original Mum & Dad, on ne peut pas dire qu’il s’est donné ici autant de mal. Du moins, pour ce qui concerne le travail scénaristique. Il s'est tout bonnement inspiré du script d’Outpost (qui lui-même, pour l’ambiance, lorgnait un peu vers des classiques comme La Forteresse noire) et a transposé l'intrigue en des lieux plus exotiques. Adieu les tristes étendues de l'ex-front de l'Est, bonjour les forêts luxuriantes qui ont été le théâtre de la Guerre du Pacifique ! Puis, un fois le décor posé, passage en huis clos pour l’habituelle démonstration d’horreur claustro au cœur d’un labyrinthe sombre et inexploré. Paysage mis à part, on évolue donc en terrain reconnu. On retrouve approximativement le même postulat (un groupe de scientifique a fait des expériences occultes sur des militaires pour les transformer en mutants immortels) et une intrigue assez semblable. Et comme dans Outpost, seule une minorité des protagonistes (les moins fréquentables) connait le véritable but de la mission et la vérité sur les lieux.

Ici, le zombi nazi est donc remplacé par le garde impérial mort-vivant. Des zombis nippons, tout d'armure vêtue, veillent dans un bâtiment militaire qui fait office de tombe. Peu soucieux que la guerre soit terminée depuis plus d'un demi-siècle, ces êtres considèrent ces lieux comme inviolables et sont déterminés à exterminer tout profanateur passant à proximité de leurs katanas (nanèreuhh !..). Petite nouveauté par rapport à Outpost, le bestiaire monstrueux de Dead Mine présente aussi une sous-classe - un peu comme les gobelins ont leurs snotlings. Sortes de mutants troglodytes anthropophages domestiqués, ils sont les descendants des prisonniers de guerre retenus dans le bunker. Et c'est sur ces créatures vicieuses (au gré des scènes, on pense parfois à The Descent, d’autant plus que le casting féminin va tirer son épingle du jeu) que les aventuriers vont tomber en premier. A la manière d’un apéritif horrifique. Une montée en puissance bienvenue, qui fait que le métrage n’est à aucun moyen rébarbatif mais on peut cependant regretter l’absence d’un véritable climax faisant exploser la force des gardes impériaux.

Donc, vous l’avez compris, Dead Mine ne propose pas un récit très original et expose des personnages peu intéressants, stéréotypés, voire insipides. Par contre, pas grand-chose à reprocher à la réalisation, qui parvient à reconstituer l’atmosphère oppressante nécessaire au fonctionnement de ce type de film. La photographie, bien calibrée, entretient l’ambiance macabre et lugubre sans que le spectateur ne soit gêné par le manque de lumière. Steven Sheil joue des cadres pour mettre en valeur ses créations horrifiques, et nous offre la vue de zombis convaincants (seul la séquence finale, qui dévoile, en plein jour, l’un des gardes impériaux en plan large, manque de puissance). On peut également remarquer que le cinéaste est inspiré par les séries B des années 80, en épousant un style slasher un brin vintage, mais aussi par les séries Z, avec quelques références, comme lorsque les gardes impériaux surgissent des flots et qui évoque les moments clés du Lac des Morts-Vivants ou du Commando des morts vivants. La présence d’un « zombi mutant» docile, qui se prend d’affection pour l’un des membres féminins du groupe, renvoie, lui, au personnage de Bub, le zombi classe du Jour des morts-vivants.

S’il ne manque pas de plans horrifiques, Dead Mine n’est cependant pas un film très gore. Juste la vue de quelques victimes ensanglantées. A contrario, quand cela était possible, Steven Sheil a joué sur le subjectif - les amateurs d’horreur graphique seront donc forcément déçus – et travaillé avec efficacité l’aspect macabre et gothique. Il a ainsi soigné les décors, avec un bunker bien flippant et quelques plans saisissants sur les cobayes à demi-fossilisés et les instruments de laboratoire poussiéreux qui se posent comme les témoins de l’horreur qui a régné jadis dans ces locaux.

La conclusion de à propos du Film : Dead Mine [2013]

Auteur Nicolas L.
50

Avec Dead Mine, Steven Sheil rentre un peu dans le rang pour se placer avantageusement sur le marché du direct-to-DVD. On peut donc être légitimement déçu tant le réalisateur avait démontré d’autres capacités avec son grinçant Mum and Dad. Maintenant, attention, ce film aux fragrances de déjà-vu est loin d’être mauvais. Le transfert de l’intrigue « zombi nazi » dans les îles du Pacifique est effectué avec habileté et l’efficacité de la réalisation suffit à nous distraire. C’est juste que l’on attendait autre chose du cinéaste.

On a aimé

  • Une atmosphère macabre efficace
  • Une réalisation appliquée
  • De bons éclairages

On a moins bien aimé

  • Un air de déjà-vu
  • Graphiquement sage

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