Critique Winterworld #1 [2013]
Avis critique rédigé par Richard B. le vendredi 19 juillet 2013 à 13h42
Le monde de la neige.
Œuvre renommée de Charles Dixon (l'adaptation du Hobbit en BD c'est lui!) et du regretté Jorge Zaffino (qui avait, entre autres, contribué à quelques titres emblématiques du Punisher), Winterworld est à l'origine une minisérie de quatre comic-books publiée dés septembre 1987 chez Eclipse Comics. En 2009, Winterworld est ressuscité par l'éditeur américain IDW publishing qui proposait une version intégrale du titre en y incluant au passage Wintersea, titre initialement écrit et dessiné pour Marvel mais qui, jusqu'alors, n'avait jamais été publié. Il faut également savoir qu'un troisième volet, prévu pour s'appeler Winter War, aurait dû voir le jour, mais le décès de Zaffino en juillet 2002 fit que ce projet n’aboutit jamais. Vingt-cinq ans après la création de cette œuvre, la maison d'édition Delcourt propose désormais un tirage N&B de 144 pages de cette œuvre jusqu’alors inédite en France, regroupant dans un format souple (identique à leur série Walking Dead) les deux fameuses aventures de l'aventurier Scully.
L'action de Winterworld se déroule dans un futur qui n'a rien à envier à celui de Mad Max ou Waterworld, excepté qu'ici le désert ou l'eau ont laissé place à une ère glaciaire. Une époque où le froid est le premier des ennemis, bien que s'inscrivant désormais comme un élément quotidien avec lequel l'homme se doit de s'accommoder s'il souhaite survivre. Les autres périls sont, au final, assez proches des classiques univers post-apocalyptiques. Il y a d'un côté les habituels pillards puis quelques colonies ayant trouvé un avantage à s'installer dans certains lieux et essayant de garder jalousement leurs quelques richesses. Scully est un baroudeur qui vit dans ce monde et qui s’y est plutôt bien adapté. Il s’efforce ainsi de survivre en allant de lieu en lieu en pratiquant essentiellement le troc. Jusqu'à ce jour, son seul compagnon était un énorme blaireau du nom de Rah Rah. Puis, arrive le moment où son chemin croise celui d'une orpheline du nom de Wynn. Dès lors, petit à petit la jeune fille va gagner le respect de l'aventurier et une complicité entre les deux va naître, au point que Scully pourrait mettre sa propre vie en péril si celle de Wynn se trouve menacée.
Ne cachons pas que lire aujourd'hui Winterworld revient à se replonger dans des récits propres aux années 70/80. On pense directement à ses anti-héros de cette époque qui ont fait recette tels que Harry Callahan, Max Rockatansky, Snake Plissken ou encore au « Manchot » de la trilogie du dollar. Bref, à des bonshommes virils qui en ont dans le caleçon, qui sont loin d'être idiots, pas du genre tendre et qui, de base, auraient une tendance à l’égoïsme tout en cultivant un sens de l’honneur. Il est donc impossible de ne pas retrouver une pincée de tous ses personnages lorsqu'on porte un regard sur Scully. À la lecture, on se rappelle que les comics de cette époque n'avaient pas toujours la même fluidité de lecture que ceux d'aujourd'hui. Parfois, certaines ellipses narratives peuvent paraître confuses, d'autant que l’effet n'est pas toujours aidé par un dessin certes souvent classieux, mais dans lequel il arrive qu'on ait du mal à reconnaître qui est en action dans la case. De plus, l'époque n'étant pas totalement la même et Winterworld ayant depuis influencé beaucoup le monde des comics, il est possible que les jeunes lecteurs aient une impression légère de déjà vue. Il sera aussi facile de trouver que Wintersea est un peu en dessous de son aîné avec un dessin moins précis, plus relâché, et une histoire dans laquelle le dénouement ne convainc pas totalement – car peut-être mis en place un peu trop rapidement. Malgré tout, il ne faut pas croire que Winterworld est dépassé, bien au contraire, le dessin de Jorge Zaffino garde un charme et une habilité indéniable (en particulier sur le premier récit) et les personnages sont particulièrement attachants. L'univers post-apocalyptique – au demeurant assez rare de nos jours- finissant de nous faire passer un très bon moment.
La conclusion de Richard B. à propos de la Bande Dessinée : Winterworld #1 [2013]
Qu'il est bon, parfois, de se replonger dans les classiques via des rééditions nous permettant de comprendre l'évolution des comics ou plus simplement les découvrir - qui plus est dans des conditions optimales puisqu’en one-shot intégral. Winterworld est un titre phare de Charles « Chuck » Dixon et de Jorge Zaffino, qui devrait ravir autant les adeptes de ces artistes que les amateurs de post-apocalypse dans la mesure où on y retrouve tous les éléments du genre.
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