Critique Bohnanza, La isla Bohnitâ
Avis critique rédigé par Amaury L. le samedi 11 juin 2011 à 23h49
Où est la Madone ?
« Hardi, moussaillons, pillons ces navires alourdis par leurs chargements de Haricots ! » éructe le capitaine Bohn, un pirate sillonnant les océans à la recherche de ces légumes préférés.
L’île est Bohn à prendre.
La isla Bohnitâ est une petite extension pour le jeu Bohnanza. Elle contient 82 cartes qui se répartissent en nouvelles espèces de haricots (28 Mokka, 26 Wachs), des navires marchands, des bateaux pirates et des cartes Port de dimensions légèrement plus grandes. Toujours illustré par Björn Pertoft, le résultat apporte une touche exotique réussie.
Le matériel de La isla Bohnitâ.
Des règles qui coulent à pic…
Cette extension n’a jamais connue de version intégralement en français et les traductions qui traînent sur Internet souffrent d'un même syndrome, des approximations qui pénalisent anormalement La isla Bohnitâ.
On reprend un déroulement identique à celui de Bohnanza (lire la critique) avec des ajouts axés autour de la piraterie et des échanges maritimes.
Suivant le nombre de joueurs, on retire du jeu des espèces de haricot. Chaque participant reçoit un bateau marchand et un port. La isla Bohnitâ est placée au centre de la table avec cinq cartes Haricot au dessus, et cinq en dessous.
A son tour, un joueur exécute les trois phases avant que le suivant ne commence. On doit planter le premier haricot de sa main, éventuellement le second. Ensuite, on tire deux cartes Haricot de la pioche. Les échanges consistent à passer des accords totalement libres avec tous les autres joueurs. Le navire marchand se déplace vers un des deux ports de l’île centrale (La isla Bohnitâ) et charge la première carte Haricot, voire davantage s’ils sont identiques (même espèce). Si on détient un bateau Pirate, on vole des haricots présents sur les navires marchands concurrents (une attaque par adversaire et un haricot par bateau). Par contre, il faut respecter la contrainte d’un seul type de haricot. On répète autant de fois que l’on veut ses actions. Il est interdit de planter dans ses champs les haricots amassés sur les navires (marchand ou pirate), on les vend comme lors d’une récolte.
On termine par la plantation des haricots échangés et la pioche de nouvelles cartes. Si un port de La isla Bohnitâ est vide, on remet cinq cartes haricot de la pioche.
La partie se termine quand la pioche est épuisée, le plus riche l’emporte.
Les navires marchands.
Une île oubliée et malmenée…
Bohnanza (lire la critique) est un jeu de cartes qui connaît un succès commercial étonnant depuis presque quinze ans (édité en 1997). Les extensions se succèdent à un rythme effréné (plus d’une vingtaine à ce jour), avec des réussites comme des échecs. Si La isla Bohnitâ, paru en 1998, a reçu un accueil glacial de la part des joueurs, la faute incombe principalement à des règles allemandes approximatives et des traductions françaises de médiocre qualité. Les fans les plus acharnés défendent cette extension en offrant gratuitement des compléments explicatifs sur les ambiguïtés relevées initialement. Sans ce dévouement et ces éclaircissements, La isla Bohnitâ convainc très moyennement les participants.
Les ports et La isla Bohnitâ.
Si la trame mécanique diffère légèrement du jeu de base, l’introduction de pirates et de navires marchands souffle comme un alizé rafraîchissant par une chaude journée d’été. Au-delà des échanges toujours aussi animés, la possibilité de voler ses concurrents augmente les conciliabules et les oratoires diplomatiques. Par rapport au jeu de base, l’agression directe envers ses adversaires apporte un plus indéniable au thème. La piraterie et la flibusterie, représentées par des cartes Navire ou des ports joliment illustrées, immergent davantage les joueurs dans une thématique humoristique originale (des haricots qui agissent comme des êtres humains). On adopte les attitudes chères à ces bandits des océans en abordant des navires marchands sans défense (dans l’impossibilité de revendre leurs cargaisons). Cette action de piraterie se couple harmonieusement avec celle consistant à charger en haricots ses galions marchands. Comme les transferts d’un bateau vers un autre sont libres, si on respecte la contrainte suivante, un type de haricot par embarcation, les joueurs réfléchissent afin d’optimiser leur tour de jeu et de récupérer quelques thalers (monnaie du jeu) supplémentaires.
Les nouveaux de La isla Bohnitâ.
La isla Bohnitâ complexifie le jeu de base, change les façons de jouer et requiert une réflexion plus importante si l’on souhaite devenir un pirate émérite. La durée des parties s’en ressent en tutoyant les 90 minutes, ce qui semble long pour un jeu de cartes qui tient dans la poche. La Isla Bohnitâ s’adresse aux personnes voulant renouveler et « durcir » leurs parties de Bohnanza. A l’abordage !
Partie à 7 joueurs.
La conclusion de Amaury L. à propos du Jeu de cartes : Bohnanza, La isla Bohnitâ
La isla Bohnitâ est une extension maritime non autonome et compatible avec la première extension (lire la critique). Souffrant de règles approximatives, une recherche sur des sites spécialisés semble indispensable pour recueillir les éclaircissements nécessaires pour apprécier cette aventure sur les mers du globe. Plus complexe, La isla Bohnitâ garde les principaux mécanismes du jeu de base en ajoutant quelques règles favorisant la réflexion, la programmation et une thématique plus immersive. Un haricot bien piraté !
On a aimé
- Variante à deux joueurs sympathique.
- Plus agressif.
- Plus réfléchi.
- Thème plus immersif.
- Plus complexe.
On a moins bien aimé
- Allonge les durées des parties.
- Surtout pour les accrocs de Bohnanza.
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