Critique Ninja Gaiden Sigma Plus #1 [2012]
Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 20 mai 2018 à 14h00
Le re-re-re-retour de Ryu Hayabusa
L'industrie vidéoludique aime se répéter notamment la licence Ninja Gaiden puisque Ninja Gaiden Sigma Plus est en quelque sorte le troisième remake en moins de dix ans du Ninja Gaiden de la première Xbox. Explications.
Un des studios internes les plus connus de la firme nippone Tecmo est la Team Ninja qui sous l'égide de son ancien dirigeant Tomonobu Itakagi créa la série de jeux de combats Dead or Alive et fut en charge de relancer la saga Ninja Gaiden (le mot reboot n'était pas encore à la mode) une vieille série débutée sur Nes à la fin des années 1980. L'équipe accouche d'un beat'em all tout en 3D exclusif à la Xbox en 2004 qui satisfait autant la critique que les joueurs. Un titre constamment amélioré grâce aux capacités online de la console de Microsoft qui aboutit à Ninja Gaiden Black, la version définitive sur cette console. Mais Tecmo désireux d'exploiter la licence sur les consoles Sony prépara un remake, avec une refonte graphique et des bonus sur PS3 et la sortie de Ninja Gaiden Sigma en 2007. Une version qui servit de base à ce Ninja Gaiden Sigma Plus qui accompagna la sortie de la nouvelle console portable de Sony, la PSVita, en 2012...
Malgré toutes ces moutures différentes, l'intrigue reste la même. Vous incarnez le ninja Ryu Hayabusa dans une quête de vengeance puisque son clan a été décimé et la légendaire lame du Dragon noir volée par un démon venant du saint Empire de Vigoor. Notre héros en infiltre la capitale bien décidé à répandre le sang au nom de la justice et récupérer l'artefact sacré de ses ancêtres qui renferme un grand pouvoir. Il sera accompagné dans sa quête par la plantureuse chasseuse de démons locale Rachel qui lutte contre la résurgence de ces créatures qui sont des humains transformés comme sa propre sœur. Rachel a plus d'importance dans les versions PS3 et Vita du jeu puisqu'elle est jouable dans trois chapitres inédits. Mis à part cela, l'histoire du jeu est très classique et surtout très anecdotique faisant qu'un des gros points faibles du titre est son univers.
Si l'histoire classique de vengeance avec quelques twists dramatiques comme prévisibles est légion dans le jeu vidéo, on excuse moins une direction artistique qui part dans tous les sens. Le début du jeu semble nous plonger dans un Japon médiéval fantastique à la Onimusha mais au bout du troisième acte on se retrouve dans un zeppelin high-tech à combattre des soldats armés de pistolets et d'armures en métal. On enchaîne ensuite dans une cité en pierre, une cathédrale gothique, des temples enfouis ou des sortes de dimensions parallèles... L'univers n'est absolument pas cohérent comme le character design qui oscille entre le réussi, Ryu et les monstres en tête, et celui d'assez mauvais goût comme le personnage de Rachel semblant être issu de l'imagination trop féconde d'un adolescent à peine pubère. Le reste se distingue encore une fois par son manque d'unité comme si le directeur artistique était en congé pendant le développement. Si cela n'est pas dramatique quant on joue à un beat'em all, cela empêche quand même au titre d'avoir un supplément d'âme et un univers qu'on retient. Les fans du genre savent faire la différence entre Devil May Cry 2 et Devil May Cry quand il s'agit de direction artistique réussie car cohérente...
A défaut d'un univers satisfaisant, les graphismes du titre sont corrects et peuvent faire honneur à la PSVita même si la console en a clairement plus dans le ventre comme l'a prouvé Uncharted : Golden Abyss sorti au même moment. L'importance primordiale reste quand même la grande fluidité de l'ensemble qui permet de se régaler lors des combats affichant parfois plus d'une dizaine d'ennemis. Seuls quelques petits chargements viennent un peu gâcher la progression mais ils permettent de ne jamais faire ramer le titre. Les héros comme les ennemis, surtout les boss, sont animés avec grand soin et nous offrent des combats dantesques où s'enchaînent les mouvements de grande classe. On saluera encore le recours à un adolescent pour animer les seins de Rachel dans la plus pure tradition des Dead or Alive. Enfin le jeu est parsemé de cinématiques absolument sublimes et très bien réalisées qui rendent d'autant plus dommage ce problème de direction artistique. L'ambiance sonore est passable se distinguant surtout pour les affrontements que par les musiques passe-partout.
Ce qui fait donc la force du titre c'est avant tout son gameplay aussi nerveux que technique basé sur les réflexes des joueurs. Nos héros se battent surtout à l'arme blanche et avec des armes de jet surtout secondaires. Le jeu propose des couloirs et des zones plus ouvertes où les ennemis pullulent parfois en grand nombre. Entre les ninjas adversaires, les soldats de Vigoor et les démons, il y a fort à faire et il faudra souvent adopter une technique différente pour chaque ennemi. Ryu peut enchaîner des coups simples, plus puissants, sauter, attaquer à distance, déclencher des pouvoirs spéciaux, parer et surtout esquiver ce qui n'est pas du luxe pour venir à bout d'un titre exigeant. Réputé pour sa difficulté, la saga ne fait pas dans la demi-mesure car il faudra de la patience aux joueurs pour apprendre les patterns des boss, bien gérer son équipement et les différents points de sauvegarde. Les développeurs ont néanmoins ajouter une mode facile (appelé étrangement « héros ») qui permet de devenir invincible pendant un temps confortable afin de regagner de la vie grâce à des orbes bleus qui apparaissent quand on terrasse les ennemis. Un bon moyen de découvrir le jeu.
Quand on arrive à bien maîtriser son personnage, c'est un réel plaisir d'enchaîner les séquences d'actions de grande classe et réussir un chapitre s'avère très gratifiant tant on les fait dans la douleur. Les passages avec Rachel sont assez courts et ont simplement le mérite d'apporter un peu de fraîcheur à l'ensemble car l'impression de contrôler un personnage différent est réel. La profusion des armes que l'on ramasse lors de l'aventure permet à Ryu de montrer l'étendu de son talent. Chacun aura ses armes préférés pour se défaire des ennemis. Le titre ne s'arrête pas à l'action car notre agile ninja est maître dans l'art du déplacement et peut aisément progresser en prenant de la hauteur et en effectuant des wall jumps et autre wall runs... Néanmoins, la caméra sur Vita a souvent du mal à suivre l'action quand on doit se déplacer rapidement ou se battre dans des pièces exiguës ou des couloirs faisant que l'ensemble est parfois confus. C'est d'autant plus désagréable quand l'action se trouve littéralement sous notre nez.... Un défaut inhérent au genre certes, mais parfois rageant.
La version Vita s'est aussi vue agrémenter de nouveautés propres à la console comme la possibilité de viser à l'arc grâce au gyromètre mais cela s'avère assez inutile et injouable. D'autant que l'on passe en vue subjective si on a le malheur de toucher l'écran tactile ce qui peut arriver dans le feu de l'action... Les pouvoirs peuvent s'optimiser en touchant des sceaux au bon moment grâce au pavé tactile arrière ce qui s'avère plutôt gadget au final... Bref, on sent que les fonctionnalités propres à la console ont été insérées sans grande réflexion ni réelle volonté. La durée de vie du titre est assez conséquente pour un jeu portable pouvant vous prendre plus de 10 heures de votre temps pour l'histoire principale et encore plus grâce aux mode « Epreuves du Ninja » proposant des dizaines de défis de plus en plus corsés.
La conclusion de Bastien L. à propos du Jeu Vidéo : Ninja Gaiden Sigma Plus #1 [2012]
Ninja Gaiden Sigma Plus est certes un bon jeu mais surtout une énième mouture d'un classique du beat'em all de la génération 128-bits qui a pris un petit coup de vieux en 2012 après le passage de ténors comme God of War. L'action frénétique et le gameplay exigeant régaleront les hardcore gamers ne connaissant pas la série mais laisseront sur la touche ceux connaissant déjà Ninja Gaiden Sigma ainsi que les amateurs d'univers travaillés à défaut d'être captivants...
On a aimé
- Des combats nerveux
- Un héros tout en classe
- Un portage sérieux
On a moins bien aimé
- Scénario prétexte
- Direction artistique bordélique
- Caméra un peu folle
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