Critique Mélodie Cocktail [1951]

Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 23 août 2019 à 09h00

Disney Low Cost

Pendant la majeure partie des années 1940, les studios d'animation fondés par Walt Disney se distinguèrent surtout au cinéma par des anthologies réunissant des courts-métrages où la musique était mise en avant comme c'est le cas de ce Mélodie Cocktail.

Disney est aujourd'hui un des studios hollywoodiens les plus puissants au monde. Néanmoins, l'histoire de la compagnie fut loin d'être un long fleuve tranquille comme durant les années 1940 obligeant la firme aux grandes oreilles à développer des productions au rabais. Après le succès de Blanche-Neige et les sept nains en 1937, Disney ne réussit par à transformer l'essai avec Fantasia et Pinocchio (1940 pour les deux) notamment à cause de la Seconde Guerre mondiale. Le studio est alors légèrement dans le rouge et Walt Disney décide de produire des films plus rapidement en associant des courts-métrages moins coûteux à présenter au cinéma pour remplir les caisses. Parmi ces projets on trouve Les Trois Caballeros (1944), Coquin de printemps (1947) ou encore Mélodie Cocktail en 1948 (sorti en 1951 chez nous). Comme son nom l'indique en français (ou en anglais puisqu'il s'intitule Melody Time), le film propose plusieurs segments laissant la part belle à la musique comme une version populaire (et très américaine) de Fantasia. Des projets confiés à des animateurs/réalisateurs vétérans de la maison Disney : Clyde Geronimi, Wilfred Jackson, Jack Kinney et Hamilton Luske. Des hommes expérimentés ayant travaillé autant sur les courts-métrages que les longs-métrages phares du studio.

 

Mélodie Cocktail regroupe sept cours-métrages plus ou moins longs allant de quelques minutes à plus de dix. Le film ne possède pas vraiment de transition entre les courts-métrages comme les précédentes anthologies si ce n'est une courte introduction au début. On sent rapidement que Disney a fait les fonds de tiroirs dans ce film dès le début... Le premier court-métrage, C'est un Souvenir de Décembre, raconte l'amour entre deux jeunes dans un pays enneigé au XIXème siècle semble-t-il. Les deux tourtereaux vont patiner sur un lac gelé où il y aura autant de tendresse que d'humour et même de suspense où les animaux seront conviés, notamment un couple de lapins. Le court-métrage est sympathique car disposant d'un style affirmé proche du livre de conte tout en proposant une bonne palette d'émotions pour si peu de temps. C'est sympathique mais tellement en deçà de ce que le studio a su proposer auparavant... Comme un court-métrage sans prétention comparé à un vrai long-métrage d'animation notamment dans cette séquence qui rappelle beaucoup Bambi.

Le film propose aussi quatre petits courts-métrages qui sont des numéros chantés mis en scénes via l'art de l'animation. Le premier est Bumble Boogie (second court-métrage du film) dans un décor où végétation et instruments de musique ne font qu'un alors qu'une abeille lutte contre les éléments. Un segment impressionnant qui démontre une nouvelle fois la créativité dont savait faire preuve le studio dans une ambiance légèrement psychédélique aux couleurs chaudes et vives rappelant une séquence de Dumbo (quand les héros sont ivres) et une autre des Trois Caballeros. Le second segment purement musical (quatrième court-métrage du film) est intitulé Petit Toot et raconte les bêtises d'un jeune bateau, fils d'un remorqueur des mers, qui va provoquer des accidents à cause de son indiscipline. Un segment encore une fois sympathique mais vite oublié car là encore peu original... Le film enchaîne avec le très court A la Gloire d'un Arbre qui est assez incompréhensible et franchement raté... Enfin C'est la Faute à la Samba (à la suite du précédant) semble tout droit tiré des Trois Caballeros avec les trois héros de ce long-métrage refaisant une numéro de danse comprenant des prises de vue réelle. Encore une fois, rien de bien transcendant. Il faut aussi avouer que l'aspect très vieillot de ces chansons n'aide pas.

 

Les deux plus longs courts-métrages sont fortement ancrés dans la culture américaine adoptant des styles visuels très classiques. Le premier (troisième du film), intitulé Johnny Pépin-de-Pomme, raconte la vie du pionnier John Chapman connu pour avoir parcouru le continent au XIXème siècle plantant des pommiers et propageant la bonne parole chrétienne. On a plus affaire à une hagiographie assez religieuse qu'un véritable récit historique où Johnny est un brave gars, guidé par son ange gardien, ne se séparant jamais de sa Bible comme de ses graines tout en étant ami avec les animaux et ayant le pouvoir de rassembler les peuples. Un court-métrage tout juste sympathique si on adhère à ce qu'il véhicule... Enfin le dernier court-métrage du film, Pecos Bill, met en scène une légende apocryphe du Texas. Pecos Bill est une sorte de Mowgli de la conquête de l'Ouest, un conte pour faire s'endormir les jeunes cow-boys. On y apprend les exploits de ce personnage via une introduction filmée en live avec des acteurs aux costumes de cow-boy trop colorés pour être honnêtes. L'histoire se suit distraitement et permet d'apporter une véritable ambiance cartoon même si, encore une fois, on reste sur notre faim.

 

La conclusion de à propos du Film d'animation : Mélodie Cocktail [1951]

Auteur Bastien L.
40

Mélodie Cocktail semble être l'anthologie de trop pour les studios Disney qui n'ont pas vraiment fait d'efforts de cohérence que ce soit au niveau des histoires que de la direction artistique autour de ces sept courts-métrages. Le seul lien assumé est la musique mais qui s'avère vraiment trop vieillotte pour plaire actuellement. D'autant plus que les courts-métrages ne sont pas tous intéressants dont les deux principaux étant quand même très ancrés dans la culture américaine avec une vision de son histoire assez discutable. Une vraie déception et une simple curiosité aujourd'hui. C'est dommage, car l'animation reste quand même de très grande qualité.

On a aimé

  • Une grande diversité
  • La savoir-faire Disney sur l'animation
  • Plait quand même aux plus jeunes...

On a moins bien aimé

  • Un aspect foutraque
  • Des musiques qui ont mal vieilli
  • Une vision particulière de l'histoire américaine

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