Critique Le Chant des Cavalières
Avis critique rédigé par Nathalie Z. le lundi 6 avril 2020 à 09h00
Premier roman de fantasy, féminin, poétique, à lire !
Chaque année, trois éditeurs de littérature de l’imaginaire, ActuSF, Mnémos et les Moutons électriques sortent une pépite, un nouveau roman qu’ils ont adoré. La pépite de l’imaginaire des Moutons électriques cette année est un récit de fantasy qui fait la part belle aux femmes et aux dragons à plumes mais avez-vous regardé de près cette superbe couverture ?!
Couverture de Melchior Ascaride
Vous ne trouvez pas que ce dragon ressemble à un chocobo ?!
Le Chant des Cavalières est le premier roman, d’une jeune femme audacieuse, Jeanne Mariem Corrèze. Sous couvert de fantasy classique, une héroïne aux désirs d’indépendance va devoir faire face aux machinations des puissants. Se développe ainsi une histoire remplie de personnages féminins complexes et passionnants, et ça fait du bien !
La matriarche des cavalières est morte, ses cendres sont encore chauds mais sont désignées celles qui lui succèderont : Eliane l’ambitieuse et Sophie une enfant qu’elle devra guider. Mais Eliane a d’autres préoccupations et elle part rapidement se faire reconnaitre par les autres matriarches laissant la gamine sur le carreau. Sophie est dépitée mais, prépubère, elle n’a pas la possibilité de l’accompagner. Pas de sang, pas de dragon. Alors elle l’attend, seule. Désormais elle a sa propre chambre loin du dortoir des novices où est sa meilleure amie Pen mais elle n’a ni accès à la bibliothèque pour s’instruire, ni accès aux entrainements de combat. Même si officiellement, elle est écuyère des cendres. Sophie attend. Jusqu’au jour où elle croise l’herboriste Frêne qui accepte de la former. Un entrainement un peu différent mais qui permet à Sophie de vivre un peu alors que Pen déjà réglée a commencé à apprendre l’art du combat avec les cavalières.
Pendant ce temps, Eliane poursuit avec le prince Roland son amant ses intrigues politiques sans se douter que d’autres puissances tournent autour de son écuyère. Un jour, elle voit la jeune fille revenir avec Baldré, le baudrier de la reine Maud, une relique sacrée que personne n’a jamais eu le courage d’aller chercher dans la montagne. Cette fois, Eliane ne pourra plus ignorer Sophie.
Jeanne Mariem Corrèze réussit en quelques pages à crée un monde cohérent et palpable sans pour autant l’expliquer. Dans ce royaume, un prince et un condottiere gouvernent avec un conseil de matriarches. Ces femmes gèrent des citadelles remplies de guerrières et de leurs dragons, leurs traditions sont bien ancrées et des tensions entre citadelles existent. La mort d’une matriarche est donc un bouleversement politique et dans ce royaume les intrigues vont bon train. Une guerre se prépare dans l’ombre. Le personnage principal qui est d’abord enfant puis jeune fille de 16 ans est un objet de convoitise pour les puissants, elle a été choisie, elle est influencée par des personnes charismatiques et éprouvent un grand besoin de reconnaissance et un feu intérieur qui ne demande qu’à s’embraser. Mais il est des emprises dont on ne peut se libérer... Vient alors le temps de l’émancipation et l’autrice montre à quel point c’est dur, à quel point l’enfant est en attente auprès de l’adulte pour la fierté et l’amour. Faire le tri entre ses désirs propres et ceux qu’on a insufflé en vous depuis votre plus âge est-il vraiment possible ? Savoir qu’on est manipulé et rejeter cette manipulation sont deux actes bien différents. Mais 300 pages c’est court pour devenir une femme indépendante et sauver un royaume en péril, on en aurait voulu plus.
Dans ce monde de femmes, les hommes ne sont pas absents, ils ont d’autres rôles. Les femmes sont les soldats, les intendantes, les herboristes. Elles sont courageuses, féroces parfois et ne sont pas cantonnées à des valeurs dites féminines. Elles n’en sont pas exemptes non plus et l’écriture de Jeanne Mariem Corrèze revêt d’ailleurs une certaine sensualité. Les chants de ces femmes sont puissants et beaux, les descriptions empreintes de poésie et de symbolisme. J’ai particulièrement aimé le passage de la montagne ou du ravin, le décor n’est pas que géographie, il est sensation également.
A noter une couverture à rabat qualitative et élégante.
La conclusion de Nathalie Z. à propos du Roman : Le Chant des Cavalières
Un roman de fantasy faussement classique, un monde cohérent et original de femmes et de dragons, un style élégant et poétique pour une histoire surprenante. Jeanne Mariem Corrèze nous offre ici un premier roman prometteur et se place en écrivaine à suivre ! Un bel objet pour une intrigue complète, qui mérite son titre de pépite de l'imaginaire !
On a aimé
- Une histoire complète en un tome
- Style élégant, sensible qui n’est pas sans une certaine poésie
- Roman féministe et frais
On a moins bien aimé
- L'univers est intrigant,on espère qu'un jour l'autrice y refera une escale.
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