Critique Carne [2020]
Avis critique rédigé par Nathalie Z. le lundi 10 août 2020 à 09h00
Quand Fight Club rencontre Romero
Quand l’éditeur, HSN, de ce roman, Carne, me l’a présenté comme le nouveau Fight club, j’ai été sceptique mais fortement intriguée. Si la critique anticapitaliste de la société de consommation y est moins incisive, elle est bien présente et plus actuelle : réseau sociaux, surconsommation, malbouffe… On y retrouve aussi un héros perdu sujet au black out à répétition et une violence parfois extrême matinée d’humour noir décapant. Carne est un roman qui se dévore mais qui pourra choquer les âmes sensibles : accrochez-vous !
Simon est un mec normal : une femme et deux adolescents, des collègues de travail qu’il apprécie, des amis. Tout va bien dans sa vie ou presque. La nuit dernière, il a fait un cauchemar qui lui a paru excessivement réel. D’ailleurs a-t-il rêvé ? Il cherche dès le réveil des preuves que ce n’était pas qu’un cauchemar mais ne trouve rien… Il continue de se sentir mal et surtout il a faim. FAIM. Une faim qu’un steak de bœuf ne pourra plus combler.
Simon se perd petit à petit, son besoin de chair humaine l’incite à tuer des SDF puis des migrants et enfin à cibler ses victimes. Sa fille va ainsi décidé de l’aider à chasser des gens qui le mériteraient. Alors que la pandémie devient mondial et que le problème « zombie » ne peut plus être ignoré, la société change : des milices de traqueurs de zombies se forment tandis que les dits zombies s’organisent en secret. Simon se lie à un groupe tout en continuant tant bien que mal à cacher sa maladie en particulier à son vieux pote Danny, un flic.
Bourré d’humour noir, de dialogues irrévérencieux et de scènes gores, ce roman ne s’adresse pas à tout le monde. Mais Julia Richard signe ici une histoire à la fois dérangeante et touchante, une critique de notre monde actuel via des intermèdes à mourir de rire : vidéo tuto youtube pour zombie, recette de cuisine, asmr à base d’os frottés, webTV réalité… Mais elle aborde aussi des thèmes durs comme le viol et l’inceste. Sans concession, certaines scènes peuvent choquer les plus plus jeunes.
Avec un style rythmé et incisif, Julia Richard décrit la plongée de Simon dans la maladie, sa bascule d’une vie quotidienne heureuse et tranquille à une survie désespérée dans une société qui ne peut accepter ce dont il souffre. Pour nous faire ressentir le fait que son héros perde pied et que sa mémoire commence à être défaillante, elle joue sur l’ordre des chapitres via une narration mélangée qui bouscule les habitudes de lecture sans toutefois nous plomber la lecture.
Les éditions HSN signe ici un roman jubilatoire destiné aux lecteurs qui ont de l’humour et le cœur bien accroché dans une édition à la couverture dérangeante à souhait. Julia Richard quant à elle se pose comme une autrice à suivre qui n’a pas froid aux yeux. Elle a su peindre avec verve et irrévérence la société actuelle tout en renouvelant le genre de l’histoire de zombie.
La conclusion de Nathalie Z. à propos du Roman : Carne [2020]
Vous aimez l'humour noir, Fight Club et les films de zombies : Carne est fait pour vous ! Dynamique et irrévérencieux, parfois gore ou émouvant, Carne dépeint la vie de Simon qui du jour au lendemain ressent une forte envie de viande humaine. D'une vie pépère, il bascule à une vie de secrets, de meutres et de violence. Carne est un roman décapant bourré d'humour et qui démonte avec légèreté notre société actuelle. Un one-shot à dévorer par Julia Richard chez HSN.
On a aimé
- Renouvelle le genre Zombie avec beaucoup de mordant
- Irrévérencieux et actuel
- Un style incisif pour une autrice à suivre
On a moins bien aimé
- Cru et rude, le roman n'est pas pour les âmes sensibles
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