Yuio: illustrateur à vapeur pour Wiraqocha
Il est free, il a tout compris!
Après la critique en avant-première de Wiraqocha, voici la retranscription de l'entretien que Yuio a bien voulu nous accorder. Illustrateur en titre du premier jeu de l'éditeur belge Sit Down!, ce grand gaillard de 312 cm nous en dit un peu plus sur sa vie, son oeuvre et ses mensurations de rêve. Merci à lui!
Le bonhomme en question
Benoît F. : Une petite présentation pour un grand jeune homme comme toi ?
Yuio : Dans la vie professionnelle, je suis un free-lance actif depuis un bon moment. Pas toujours présent de la même manière sur les différents secteurs de mon activité, je suis souvent à surfer entre des illustrations (enfants/didactiques/jeux/communication), des pages de BD et des couleurs. Ce que mon nom d'auteur ne dit pas, c'est que je suis belge, grand, amateur de musique saturée et de photos vives.
Benoît F. : Quelle est ta formation ? Ou ta déformation …?
Yuio : J'ai fait un cursus artistique qui s'est bouclé par quelques années à Saint-Luc, Bruxelles. J'y ai fait principalement de la BD. Par après, j'ai tout appris un peu tout seul et je suis presque arrivé au bon moment avec des notions infographiques pour débuter dans le milieu BD comme coloriste. En même temps, je suis arrivé sur des forums graphiques comme Café Salé et des conseils sont arrivés et m’ont motivé pour aller plus loin. À l'aube du web, les forums étaient des lieux d'épanouissement neufs et ça m'a aidé à poursuivre un peu ce que j'ai pu connaitre dans mes cours d'atelier… sans à avoir frotter les tables salies des autres !
Délire perso
Benoît F. : En tant qu’illustrateur, sur quel type de projets travailles-tu ?
Yuio : J'ai une partie d'illustrations didactiques. Ce ne sont pas des projets créatifs mais je ne les rejette pas car ça me force à dessiner des choses que je ne voudrais pas faire. Une sorte d'apprentissage forcé. J'ai des petits livres illustrés chez Averbode principalement. C'est un éditeur belge et il s'adresse principalement aux enfants. Comme il couvre tous les âges, ça me permet de tenter des dessins parfois un peu différents. Enfin, il y a les projets qui sont entre la demande purement créative et la communication. Là-dedans, je place les illustrations pour les jeux ou les dossiers spécifiques pour des boites précises. On ne s'attache pas à illustrer un texte sur une page mais plus à dessiner une situation ou un élément.
Projet de jeu de figurines
Benoît F. : Est-ce ton premier pas dans le milieu du jeu ? Quels sont tes projets dans le domaine ?
Yuio : J'ai illustré deux jeux en tout ou en partie chez Hazgaard: Takenoko et Dojo (à paraître tout les deux). Ensuite, il y a eu le projet chez SitDown ! qui semble attirer l'attention. Avant, j'ai fait des jeux pour des associations, des mutuelles ou Oxfam Magasins du monde avec Balanza, un jeu traitant du commerce équitable. Des choses assez cachées mais il faut bien faire ses premières armes !
Concept pour Dojo
Benoît F. : Es-tu joueur ?
Yuio : Pas dans le sens compulsif du terme mais si ça réunit des gens autour de moi, je suis joueur. C'est une occasion de voir des gens et de m'arrêter, alors j'apprécie de jouer. Il y a juste que je n'ai pas toujours les bonnes personnes pour jouer à des jeux précis. Juste pour l'exemple, BANG! avec un groupe de filles « newbies » est sans doute une de mes pires expériences de jeu.
Benoît F. : Quelles sont tes sources d’inspiration, en général et en ce qui concerne Wiraqocha ?
Yuio : C'est très difficile de répondre à ça ! J'ai un gros décalage entre ce que je dessine et ce que je lis ou apprécie… et je me lasse beaucoup de moi-même alors je change souvent mes trips et envies. C'est d'ailleurs pour ça que je suis un peu illustrateur pour enfants, un peu auteur de bd, un peu coloriste, un peu présent dans le monde du jeu, etc… Je n’arrive pas à me fixer réellement. Mes amours graphiques peuvent passer de Tezuka à des choses comme Sienkiewicz et adorer Jeff Soto pour baver ensuite sur l'encrage de Mitsuru Adachi ou la narration d'un Larcenet inspiré. Les liens entre ces gens sont quasi nuls, non ?
Wiraqocha
Benoît F. : Comment s’est déroulée ta collaboration avec l’auteur et l’éditeur ? Y-a-t-il eu des morts ?
Yuio : Pas de morts et du coup, le jeu sort bel et bien !!! Je pense que l'on a du un peu tous se placer dans les attentes ou les représentations des autres. Un mot peut évoquer plein de choses et un dessin résume une idée. Du coup, en figeant les choses, je pense que j'ai parfois perdu l'idée de base de l'auteur. On arrive à une sorte de mix SF/Steampunk, alors que je pense que l'on attendait de ma part du Steampunk pur et dur. Je me suis laissé aller et l'éditeur n'a pas été vraiment contre mes dessins. Au final, je crois avoir lu plusieurs fois que les gens semblent trouver qu'on a fait un bon et beau jeu. On a réussi !
Wiraqocha
Benoît F. : Et pour finir, Buzz l’éclair, Marv (Sin City) ou Rintintin ?
Yuio : Buzz l'éclair mais le sourire en moins. Plus l'énergie qui pousse vers l'avant parce que le monde derrière est en train d'exploser et qu'il fait ET se sauver ET sauver ce qui peut l'être ET surtout aller le plus loin possible … et au-delà !
Wiraqocha
Publié le jeudi 16 juin 2011 à 09h00
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