De la Bimbo chez Sans Détour
Féministe et iconoclaste...

Le nouveau jeu de rôle des Editions Sans Détour s'appelera Bimbo, sous titré "le jeu dont vous êtes la vedette". Ecrit par Grégory Privat, il propose aux joueurs d'interpréter des actrices qui interprètent des personnages dans un film grindhouse (vous savez, ce cinéma d'exploitation rendu populaire par Robert Rodriguez et des films comme Planète terreur ou Machete Kills). Le principe est résumé en quelques mots par son auteur : « un jeu de rôle féministe et iconoclaste à narration disputée ».

Les principaux adversaires des joueuses ne sont pas des « grands méchants » interprétés par le metteur en scène comme dans la plupart des jeux mais bien les joueuses elles-mêmes. Le système de résolution est divisé en deux niveaux distincts : l’un permet de gérer les interactions des personnages dans l’univers du film et est totalement biaisé en faveur des joueuses, leur donnant dans la plupart des cas le choix entre la réussite ou l’échec d’une action. Le second niveau se situe au niveau des actrices et leur permet d’influer sur l’ensemble de la narration, que ce soit en contestant le metteur en scène, les autres joueuses ou le moindre jet de dé. Bimbo a été écrit dans l’optique de rendre l’ambiance d’un film d’action et de son tournage autour de la table. Au final, les moyens mis à disposition des joueuses et du metteur en scène et leurs objectifs respectifs les poussent à une surenchère de descriptions et d’interactions dans lesquelles le « comment je fais » prend le pas sur le « ce que je fais », à travers une quinzaine de scénarios résolument dirigistes.

Pour avoir eu la chance d'en découvrir certains passages dans les couloirs du dernier FIJ, le jeu est à la fois une excellente clé d'entrée dans l'univers du cinéma (et plus particulièrement du cinéma grindhouse) ainsi qu'un vrai plaisir de cinéphile qui permet de mettre en jeu nombre de rêves cinématographiques en s'improvisant metteur en scène. Gros plan, cuts ou traveling sont ainsi de véritables armes pour voler la vedette aux autres joueurs, et ainsi devenir LA star du (mauvais) film. Concrètement, jamais un jeu de rôle n'aura été si proche du concept de "mise en scène cinématographique". Bref, c'est du tout bon !

Evidemment, la comparaison avec Brain Soda semble inévitable. Pourtant, bien qu'ils reposent tout les deux sur des influences cinématographiques très claires, les deux jeux sont véritablement différents et proposent des parties et des expériences ludiques bien distinctes chacun dans un style différent. Le système de jeu de Bimbo se situe ainsi à mi-chemin entre de la narration partagée et du ludisme, un système de cartes et de dés permettant de concrétiser les duels de star system. C'est aussi ça, l'originalité de Bimbo : celui de mettre en opposition des joueurs qui doivent malgré tout coopérer contre vents et marées.

Bimbo sera édité en boite, dans un format proche de celui des Lames du Cardinal (une boite, trois livrets, des cartes, des jetons, etc.). Le jeu est illustré par Loïc Muzy, qui a signé la couverture (ci dessus). Il devrait sortir d'ici la fin de l'année (peut-être cet été).

 

Auteur : Vincent L.
Publié le mercredi 2 avril 2014 à 09h00
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