Critique Paris 1889 [2020]
Avis critique rédigé par Nathalie Z. le jeudi 12 novembre 2020 à 09h00
Après Greenville 1989, plongez dans le Paris horrifique de 1889
Sorry we are french, ou SWAF pour les intimes, soigne toujours l’univers de leur jeu que ce soit l’ambiance SF avec Ganymède et Demeter, ou l’atmosphère horrifique dans Greenville 1989. Paris 1889 reprend l’univers de Greenville pour une nouvelle aventure ludique mélangeant époque victorienne et abomination effroyable. Le jeu est la suite thématique de Greenville 1989 mais reste au stand alone. On y retrouve la plaisir d’une narration partagée pleine d’humour et de rebondissements grâce aux règles fluides et simples de Florian Fay.
Le pitch : Greenville, été 1999.
Cela fait maintenant 10 ans que les événements de Greenville se sont produits (oui alors Greenville 1989 par contre n’est pas si vieux et toujours disponible chez les meilleurs ludicaires). Ce soir a lieu la réunion des anciens élèves de la promotion 89. Brandon, Cindy, Julius, Kim, Manelle et Marty sont désormais de jeunes adultes et ils ne se sont pas revus depuis des années. Cette soirée promet d’être épique pour ces valeureux aventuriers ! Après quelques pas de danse enflammés sur "Baby One More Time" (un titre annonciateur) et "Believe" (décidément...), la courageuse bande décide de redescendre dans les souterrains de la ville pour se remémorer leurs aventures. Une bonne heure de promenade plus tard, l’équipe se retrouve face à face avec un portail magique ! Se regardant tous et sans hésiter un instant - Julius le premier - ils sautent à travers ce nuage violet, vers l’inconnu...
Il fait jour. Nos six protagonistes se réveillent doucement. Ils se trouvent dans un vieil appartement où tout semble étrange : la chaleur, l’humidité et la décoration d’un autre temps. Julius se dirige doucement vers la fenêtre et s’adresse alors au reste du groupe : "Mes amis, cette fois-ci je crois que nous avons vraiment fait un grand saut, mais dans le temps..."
Face à eux, Paris, 110 ans plus tôt ! 100 ans avant les évènements de Greenville. Ce portail n’était pas là par hasard. Le mal est revenu. Après quelques semaines d’investigation, ils se rendent compte que le groupuscule qui avait déclenché les évènements de Greenville, la secte de l’Anneau Rouge comme ils les surnommaient, était déjà présente à Paris un siècle plus tôt. Son leader, un monstre, appelé aussi "l’Abomination" (en toute modestie), s’apprête à renverser l’équilibre des forces entre le bien et le mal à l’aide d’anneaux magiques...
C’est maintenant que l’aventure de Paris 1889 commence, vous devez affronter l’Abomination ou dérober les anneaux afin de stopper cette incantation et vaincre les forces du mal. Oui, rien que ça ! C’est parti !
Le matos : tout aussi qualitatif que pour Greenville 1989
84 cartes illustrées par David Sitbon
6 plateaux Personnage
6 jetons Validation
5 jetons Anneau
4 jetons Traque
4 jetons Objet
1 plateau Coffre
1 plateau Exposition Universelle de Paris 1889
12 jetons Personnage/Investigation et 2 jetons Monstre
1 figurine Tour Eiffel (même en carton ça fait toujours son effet)
1 figurine Monstre (l’abomination semble sortie d’un romand e Chambers, d’un épisode d’Hannibal ou de True Detective)
1 Livret de règles (anglais, français)
L’intérieur de la boite est un plan de Paris.
Le But du jeu :
Les joueurs enquêtent pour trouver de mystérieux anneaux. Ils gagnent la partie immédiatement s’ils collectent tous ceux se trouvant sur le plateau Exposition Universelle. La partie peut aussi se terminer par une victoire ou une défaite après la résolution de la Scène Finale, lorsque le Monstre qui traque les joueurs a réussi à capturer l’un d’entre eux.
Alors comment est-ce qu’on bat cette terrible Abomination ?
Une partie de Paris 1889 se déroule en plusieurs manches divisées en quatre phases chacune. Le premier joueur ou enquêteur principal tourne à chaque nouvelle manche. Une partie dépasse rarement une heure et peut se finir en vingt minutes.
Petite explication en vidéo :
* Phase de Narration : Chacun leur tour, les joueurs décrivent la carte qui se trouve devant eux, mais aussi les intentions de leur Personnage (fuir, se battre, enquêter, parler à quelqu’un, se déplacer dans un bâtiment, etc.). Cette partie est capitale et très immersive avec des sensations proches d’un Mysterium mais sans subir le jeu et de pouvoir agir via les actions des personnages qui sont libres comme dans un jeu de rôle. La narration s’y développe naturellement plus.
*Phase de l’Enquête : L’Enquêteur Principal pioche des cartes et les révèle autour du plateau Exposition Universelle. Il doit associer face cachée le jeton Personnage de chaque joueur à une carte révélée, celle qui convient le mieux à la suite de l’histoire de chacun des Personnages y compris lui-même. Bon courage c’est la partie velue du jeu, un jeu qui plait du coup autant aux joueurs occasionnels qu’aux experts.
*Phase d’Investigation : Les autres joueurs se concertent pour tenter de trouver les bonnes associations.
*Phase de Résolution : L’Enquêteur Principal révèle ses associations afin de déterminer le sort de tous … Si l’association est bonne, les joueurs avancent dans leur quête des Anneaux et la victoire approche. Mais si elle est mauvaise, la Scène Finale face à l’abomination approche et les joueurs ne seront pas prêts.
Ensuite, le Monstre traque les joueurs en avançant d’une case. Oui cette fois, contrairement à Greenville 1989, le plateau change et renforce l’aspect course contre la montre, on ressent bien l’avancée de la bête. Si l’abomination vous attrape, la scène finale se déclenche. Je vous laisse le plaisir de découvrir ce qui en découle mais surtout ayez le plus d’anneaux possibles.
Le verdict :
Des règles simples, un matériel et un thème immersif, des parties funs ! Paris 1889 est beau et bon. Une jolie réussite et si vous avez aimé Greenville 1989, n’hésitez pas une seconde. Si le jeu est dans la veine des jeux narratifs à la Mysterium, il offre une part de roleplay très agréable qui rapproche du jeu de rôle sur table. L’intrigue qui se construit au fur et à mesure de la partie dépend entièrement des joueurs et changent à chaque fois pour une rejouabilité réelle.
Le lien avec Greenville 1989 n’est pas juste virtuel, il est possible grâce au vortex de récupérer certains objets du jeu précédent comme le rubik’s. Pas indispensable mais drôle et bien pensé. Paris 1889 est moins geek que le précédent, vous ne trouverez pas dans les cartes magnifiquement illustrées de David Sitbon les easter eggs pop culture mais un souci du détail pour retranscrire la capitale en fin de XIXème siècle, des références architecturales et artistiques. C’est somptueux… et effrayant aussi ! Les éléments d’horreur sont très lovecraftiens et plongent la table de joueurs dans une ambiance glauque à souhait.
A noter que Swaf propose des protèges-cartes adaptés à leur jeu, n’hésitez pas à protéger les cartes du jeu.
La conclusion de Nathalie Z. à propos du Jeu de société : Paris 1889 [2020]
Stand alone dans la veine de Greenville 1989, Paris 1889 est un jeu narratif d'ambiance pour joueurs occasionnels et experts qui n'ont pas peur de plonger dans un Paris de la belle époque occupé par une abomination. Fun et rapide, les parties ne se ressemblent pas et racontent toutes une histoire rocabolesques crées par vos amis et vous ! Un jeu de Florian Fay illustré par David Sitbon chez Swaf !
On a aimé
- Les illustrations qui rendent superbement le thème
- Les règles simples et efficaces
- L'ambiance autour de la table
- Il n'est pas utile d'avoir Greenville 1989
On a moins bien aimé
- Il faut de l'imagination !
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