Critique La Révolution [2020]

Et si on nous mentait depuis 200 ans sur les véritables raisons de la Révolution française ? Quelle est la véritable histoire ? Celle de cette noblesse qui veut vaincre la mort et de ce sang littéralement bleu...

L'histoire n'est pas immuable
Si le principe de La Révolution pourrait s'avérer intéressant, cette série française, sorti sur Netflix en octobre 2020, promet monts et merveilles pour au final décevoir. Série de fantastique (même si cela n'est pas forcément visible selon les trailers), La Révolution part du principe que cela fait plus de 200 ans que l'on nous a menti sur les véritables origines de la Révolution Française. Il existerait un virus le "sang bleu" qui ne touche que les nobles (et qui, si l'on suit la logique de la série, serait donc à l'origine du fait que les nobles avaient "le sang bleu" selon la littérature) et les transforment en bêtes assoiffées de sang humain, à la force décuplé, et au sens commun biaisé.
Le spectateur suit le Dr Guillotin qui se retrouve au coeur de cette mi-enquête, mi-révolution : en effet, une société secrète, la Fraternité, chercherait à combattre le sang bleu par tous les moyens. Théorie qui complot assumée, embroglio politique, le tout nous est raconté par une petite fille muette en voix off (et c'est là qu'on commence à tiquer).

Merveilleux nanar ou même pas ?

Les lecteurs attentifs du précédent paragraphe, qui pourtant ne révèle ni ne spoile pas grand chose, auront rapidement compris les enjeux et la possible fin de cette série. L'avantage - ou l'inconvénient - des séries historiques réside dans le fait que certains rebondissements sont forcément connus de tous. Cependant, La Révolution parvient le tour de force de rendre le tout complètement inintéressant, allant de lieux communs en déconvenus. Les plus attentifs auront alors remarqué, par exemple, que le seul personnage noir de la série est un pratiquant du vaudou, diabolisé et emprisonné. Pour ne citer que quelques détails faisant tiquer et réfléchir.

La seule véritable force de cette série réside dans son graphisme : impeccable, offrant des plans magnifiques et jouant habillement sur le bleu, le rouge et le blanc. Reste que les dialogues sont convenus, creux ou clichés (mention spéciale au discours d'encouragement se voulant épique mais qui n'a globalement aucun sens vers les derniers épisodes). Le jeu d'acteur est assez faible, et l'on ne restera cloué à son siège que lorsque l'on entendra le Roi s'exprimer (son interprête n'étant autre qu'un très grand doubleur dont la voix est connu de tous).