Critique Monte là-d'ssus [1962]

Avis critique rédigé par Bastien L. le samedi 4 juin 2022 à 09h00

Monte là-d'ssus, j'suis pas ta mère !

La sortie de la plate-forme de streaming Disney + nous permet de découvrir des productions plus confidentielles de la firme aux grandes oreilles. Des films bien cachés derrière des œuvres cultes mais qui valent le coup d’œil à l'instar de Monte là-d'ssus.

Comme toujours avec les productions de Walt Disney, un film est une adaptation d'une œuvre pré-existente. Ici il s'agit d'une nouvelle, A Situation of Gravity, de l'Américain Samuel W. Taylor librement adaptée. La légende voudrait que l'idée vienne aussi d'un vrai professeur de chimie de Princeton que Disney rencontra en Europe et qui était surnommé « Dr. Boom » à cause de sa manière de mener ses expériences. Cette histoire de savant un peu fou réussissant à déjouer les lois de la gravité est donnée à deux hommes de confiance à savoir le scénariste et producteur Bill Walsh ainsi que le réalisateur britannique Robert Stevenson. Le second est un des plus fidèle yes-man de Disney qui avait alors déjà travaillé sur des séries TV maison ou encore les long-métrages Darby O'Gill et les farfadets ou L'Enlèvement de David Balfour. Il livre ainsi une comédie familiale aux accents de science-fiction interprétée par des acteurs expérimentés dont Fred MacMurray en premier rôle. A noter que le film, The Absent-Minded Professor en VO, fut un succès à sa sortie en 1961 (1962 chez nous) entraînant une suite, Après lui, le déluge, deux ans plus tard. De même qu'un remake avec Robin Williams en 1997 intitulé Flubber.

Le film se déroule dans une ville moyenne américain ou le professeur d'université Ned Brainard (Fred MacMurray) doit se marier avec la secrétaire Betsy Carlisle (Nancy Olson) lors d'une troisième cérémonie étant donné qu'il avait oublié les deux premières. Au lieu de sérieusement se préparer, notre héros décide de poursuivre ses expériences dans son garage mais cela tourne mal et il est rendu inconscient par une explosion. En se réveillant, il découvre néanmoins qu'il a inventé une matière défiant les lois de la gravité qu'il appelle « Flubber ». Malheureusement, Betsy décide de la quitter et semble se rapprocher du plus sérieux Shelby Ashton (Elliott Reid). Au même moment, l'université est menacée par un riche homme d'affaire, Alonzo P. Hawk (Keenan Wynn), voulant transformer le campus en résidence. Pour reconquérir le cœur de sa belle, Brainard doit lui prouver qu'il a vraiment fait une découverte importante. Il décide notamment de se fabriquer une voiture volante qui va malheureusement faire des envieux...

Avant de parler plus en détail du métrage, il faut d'emblée évacuer le fait qu'il n'a pas très bien vieilli accusant grandement ses 60 ans. Rien que le titre français, Monte là-d'ssus, donne le ton. Il y aussi son noir et blanc pas forcément esthétisé à une époque où il était en voie de disparation dans le cinéma de divertissement. Pour le reste, le jeu des acteurs, les effets de mise en scène, la progression de l'histoire comme de nombreux effets-spéciaux ont pris de sacrés rides. Malgré cette usure du temps, le film reste un divertissement honnête grâce à son scénario certes classique mais plutôt bien mené avec un bon dosage entre humour, romance et science-fiction. On suit avec plaisir les (més)aventures de Brainard qui est un personnage loin d'être parfait dans la reconquête de celle qu'il aime comme dans la gestion de son invention, ce qui le rend d'autant plus attachant. Jouant sur la corde du savant fou, le film utilise l'invention extraordinaire du héros comme un moyen de montrer comment un homme peut reprendre sa vie en main. Tout en restant un divertissement familial, le film se veut aussi surprenamment cynique sur des thèmes comme l'armée, le monde des universités (des rivalités mal placées) mais aussi les hommes d'affaire prêt à tout pour gagner plus d'argent. Walt Disney en profite encore une fois pour déclarer sa flamme aux petites et moyennes villes américaines ici menacées par le progrès...

Mais ce qui rend ce divertissement efficace auprès de toute la famille se sont les gags basés sur l'utilisation du Flubber. Cette matière anti-gravité est bien utilisée permettant d’offrir des scènes se démarquant grandement comme un match de basket d'anthologie ou une scène de danse un peu folle. Si le côté SF du film reste simple, il est totalement au service de l'intrigue et de l'humour offrant un peu de magie aux jeunes spectateurs via notamment une voiture volante. Les effets-spéciaux étant bluffant à l'époque notamment l’utilisation de la vapeur de sodium, ancêtre du fond vert, de l'animation pour le Flubber et autres techniques inventives pour donner vie à des basketteurs hors-normes. Malgré le coup de vieux, cela reste impressionnant et une raison suffisante pour revoir cette œuvre finalement assez cartoon par moments dans la plus pure tradition des studios Disney.

Production familiale estampillée Disney oblige, la mise en scène de Robert Stevenson est avant-tout fonctionnelle et assez académique dans l'approche des différents genres qu'il aborde. En véritable artisan du 7ème art au service du grand Walt, le Britannique livre une copie efficace tout en sachant bien intégrer les effets-spéciaux à ses plans. Pour ce qui est du casting, Fred MacMurray (Assurance sur la mort, Quelle vie de chien !...) incarne avec conviction un professeur souvent dépassé par les événements mais ayant de la ressource pour s'en sortir. A ses côtés, Nancy Olson (Boulevard de la mort, L'Homme des plaines...) est un ton en-dessous certes peu aidée par un rôle de belle à reconquérir assez caricatural. Pour le reste du casting, on peut citer le duo formé par Keenan Wynn et Tommy Kirk en businessman aux dents longues voulant que son fils lui ressemble malgré sa meilleure moralité.

La conclusion de à propos du Film : Monte là-d'ssus [1962]

Auteur Bastien L.
67

Même s'il a pris un sacré coup de vieux, Monte là-d'ssus mérite le coup d’œil pour les amateurs de productions familiales à l'ancienne. Un film bien rythmé, assez drôle et plus mordant qu'il n'y paraît tout en proposant des effets-spéciaux de qualité. Il faut néanmoins accepter de voir une œuvre dont l'intrigue, la mise en scène et le jeu d'acteur ne sont pas d'une grande fraîcheur...

On a aimé

  • Un divertissement efficace
  • Les effets-spéciaux
  • L'humour souvent cynique

On a moins bien aimé

  • Un film qui accuse son âge
  • Un jeu d'acteur daté
  • Une mise en scène trop conventionnelle

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