Critique Assaut [1977]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 6 septembre 2005 à 10h54
Coup d'essai, coup de maître...
Remake à peine masqué de Rio Bravo (Carpenter est un fan de Howard Hawks), le premier film du maître est un véritable huis clos terriblement angoissant qui ne peut s’achever que de manière paroxysmique.
Dans cette oeuvre, quelques individus aux intérêts divergents voire opposés - policiers et prisonnier – se retrouvent aux prises avec une masse mal définie, au déplacement lent et implacable, qui finira par submerger leur refuge, chétif et artificiel.
La destruction de cette masse obscure et floue (qui nous renvoie également à The Fog) ne pourra venir que de la lumière (le gros plan final sur les membres du gang). En attendant cette illumination salvatrice, les ‘’héros’’ doivent s’unir pour survivre dans un combat où seuls ceux qui ne montreront aucun signes de faiblesses auront la vie sauve. John Carpenter reprendra d’ailleurs ce thème de cette initiation, alliance du bien et du mal contre le chaos, dans un de ses derniers films, Ghosts of Mars.
Adepte de la suggestion plus que de l’exposition, Carpenter utilise la caméra comme un objet à la fiabilité douteuse. Au-delà du plan suggestif, les prises de vue, notamment lors de l’observation de l’extérieur par les assiégés, alternent ces cadrages ‘’myopes’’ et les cadrages vides, dans lesquels appairait seulement la rue, le néant. Le résultat de ne se fait pas attendre, ce manque de repères entraînant ces sentiments d’insécurité et d’incertitude.
Les agresseurs eux-mêmes sont traités de manière particulière. Cette absence totale de dialogues, le fait qu’on ne connaît jamais leur nombre, et leur attitude ‘’déshumanisée’’ les rends indiscernables et monstrueux. Une ébauche de ce que sera plus tard la personnification de cette foule ; le slasher ultime, Tommy (La Nuit des Masques), qui reprend à titre individuel toutes leurs caractéristiques.
Le thème du siège est une constante chez Carpenter, comme si pour lui, l’extérieur est l’inconnu, et l’inconnu est l’ennemi. C’est la trame principale d’Assaut, bien sur, mais aussi de The Fog, Halloween, Le Prince des Ténèbres et Ghost of Mars. Ce que l’on pourrait interpréter comme de la xénophobie si on ne connaît pas le personnage, est en fait un moyen brutal pour mettre en exergue son idée fixe ; la lutte d’un petit groupe d’humains résolus face à une adversité implacable et injuste. Quand je vous disais qu’il y a du Howard Hawks dans cet homme.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Assaut [1977]
Avec des moyens minimes, en utilisant un cinémascope qu’il ne lâchera plus, John Carpenter pose déjà les bases de son art, celui auquel il restera fidèle ; adversité des protagonistes, dureté de l’environnement, noirceur des personnages, pessimisme latent. Un film magnifique, et en même temps, une véritable leçon de cinéma.
On a aimé
- Une ambiance sombre et inquiétante
- Des personnages forts en gueule
- Un suspens efficace
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