Critique Evil Dead II [1987]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 21 novembre 2005 à 09h53

Quand on aime, on ne compte pas !

Un jeune homme, Ash, et son amie se rendent dans une maison forestière afin de passer un petit week-end d’intimité. Arrivés sur les lieux, ils trouvent dans la maison un étrange livre, le Nécronomicon, ainsi qu’un magnétophone appartenant à un vieux professeur sur lequel sont enregistrés des psalmodies en un langage inconnu. En mettant en marche l’appareil, Ash réveille à nouveau les forces démoniaques qui ont tué le scientifique et transformé sa femme en une goule actuellement enterrée dans la cave.
Après le succès du premier volet, le jeune Sam Raimi décide de remettre le couvert en tournant une séquelle qui se veut également une variante de la première histoire. En effet, le premier quart d’heure est un remake quelque peu modifié de Evil Dead car, en lieu et place d’une bande de potes, c’est un couple d’amoureux qui se rend dans la cabane au fond des bois et qui va réveiller le démon. A la fin de ce ‘’résumé’’ du premier épisode, on retrouve Ash dans la même situation qu’à la fin du premier film et la deuxième partie, la véritable suite, commence alors.
A cette occasion, il s’en suit alors, pendant un bon moment, un one man show extraordinaire de Bruce Campbell dans le rôle d’un Ash, à moitié fou, luttant contre des forces invisibles et même contre certaines parties de son être - sa main - Cette dernière, en voulant bénéficier d’une existence autonome, finira par divorcer de manière vindicative avec le reste du corps de Ash. La séquence de la scène de ménage, avec son lot de vaisselle cassée, est un grand moment de théâtre tragico-comique. Car dans Evil Dead 2, on rie beaucoup, jaune la plupart du temps, et nos sentiments basculent sans arrêt entre l’horreur pure et la bonne humeur. Ainsi, pendant de longues minutes, on assiste aux malheurs de Ash ; sa tentative de fuite ratée, la vision de son amie transformée en goule, son automutilation, et on participe à sa cruelle et délirante plongée dans le monde de la démence, participation dévoilée par nos petites rires nerveux.
Puis arrivent de nouveaux protagonistes ; la fille du couple de chercheurs avec son ami et deux habitants de la région, qui se sont improvisés comme guides. Cet apport de chair fraîche permet au réalisateur de repartir sur les bases du premier volet, en soignant tout particulièrement les maquillages et surtout les effets de prothèse, à la manière d’un remake mieux léché et plus délirant.
Comme l’ambiance est déjà installée, Sam Raimi peut foncer dans le tas et il ne s’en prive pas. C’est très gore, souvent comique et dégueulasse – le coup de l’œil expulsé qui atterrit dans la bouche d’une des deux filles est un moment vraiment génial – mais un peu moins démentiel car la paranoïa de Campbell tombe un peu. Et même si je pense que cette partie là est plus ‘’mainstream’’, le niveau horrifique reste très élevé, notamment lors d’une séquence finale hallucinante avec la matérialisation du démon dans l’ouverture de la porte, comme une sorte d’hommage à Poltergeist.
Cependant, malgré la prestation remarquable de Bruce Campbell, Evil Dead ne serait qu’un film d’horreur – agréable - comme tant d’autres s’il n’y avait cette exceptionnelle qualité technique au service de la narration. Avec ses prises de vues tordues, ces panoramiques vertigineux et ses travellings ultrarapides, Sam Raimi nous emporte dans un univers vertigineux et hallucinogène, un véritable voyage dans la dimension de la folie, qui fait que par cet aspect - encore plus qu’en citant le Necronomicon – le film se rapproche de l’univers de Lovecraft. Bénéficiant de plus de moyens, le cinéaste allumé peut peaufiner les détails et augmenter les nombreux effets comme ces plans sur une tête de cerf hilare et une lampe de chevet se prenant pour Gene Kelly.
Du coté des maquillages spéciaux, le budget plus confortable permet à l’équipe technique de dépasser allègrement ce qui a été fait lors du premier volet. Ca mort, ça éructe, ça griffe, le sang gicle et les goules sont parfaitement réussies, notamment lors de la période de possession de Ash. Le tout se marie de manière fort bien avec les séquences en slow motion qui mettent en action la main de Ash où le corps de son amie lors de son ballet macabre. Mais le plus réussi reste assurément Henriette, la femme du chercheur, transformée en une goule purulente du meilleur effet, puis en un démon polymorphe – un peu moins réussi cependant.
Le film s’achève sur un petit voyage dans le temps, Ash étant aspiré par un maelström qui l’envoie dans notre moyen age. Il s’aperçoit alors – et nous par la même occasion - qu’il est le héros cité par le livre des Morts. Le plan final faisant apparaître une mise en scène identique à l’une des illustrations du Necronomicon faisant apparaître le héros tueur de démons. Sam Raimi reprendra ce thème pour en faire l’accroche du troisième volet, en le transformant quelque peu.

La conclusion de à propos du Film : Evil Dead II [1987]

Auteur Nicolas L.
85

Bien sur, Evil Dead 2 est un remake déguisé du premier volet. Mais comme dans le cas de la bonne cuisine ; lorsque le plat est succulent, on se ressert volontiers. Si de plus, on s’aperçoit – comme c’est le cas ici - dés la première bouchée que le chef a affiné subtilement la sauce tout en épiçant les différents ingrédients de manière plus précise, on se dit qu’il aurait été dommage de passer à coté d’un tel met de premier choix.

On a aimé

  • Réalisation exceptionnelle
  • Maquillages réussis
  • Bruce Campbell, acteur extraordinaire
  • Savant mélange d’humour noir et d’horreur.

On a moins bien aimé

  • Scénario identique ou presque.

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