Critique Cloverfield #1 [2008]

Avis critique rédigé par Sylvain T. le dimanche 3 février 2008 à 17h37

Survivre. C'est ça la surprise !

Après une cascade de buzz, de photos, et de mise en scène marketing, le nouveau bijou produit par J.J. Abrams, à qui l’on doit notamment des séries comme Alias et Lost, arrive enfin au cinéma. Réalisé par Matt Reeves, le poulain d’Abrams a su rendre avec l’aide de son maitre, une réalisation digne des plus gros films de monstres, mais je dois vous prévenir, si vous souhaitez gardez le suspens, ne lisez surtout pas cette critique…
Après une catastrophe, l’armée US entre en possession d’une cassette venant directement d’un caméscope trouvé sur les lieux du drame. En la regardant, on se retrouve lors d’une fête de départ se déroulant à New York, une demi-douzaine d’étudiant se trouve à l’écran, la personne filmant la scène nous permet d‘en apprendre plus sur les différents personnages soient grâce à des questions placées ici et là, soit par des traces de vieux films présent sur la même cassette. Un décor idyllique, des étudiants dans une fête branchée, ayant réussi leurs vies (film américain oblige), mais tout ne va pas se passer comme prévu. En effet, alors que la fête bat son plein, un tremblement de terre suivie d’une énorme explosion envahit la ville. Toujours grâce à la caméra (qui sera présente tout au long du film), les étudiants vont alors descendre au pied de l’immeuble et être les témoins du premier méfait d’une mystérieuse attaque. La tête de la statue de la liberté va exploser sous leurs yeux effrayés sans savoir pourquoi…

Le mode « Caméra Amateur » est très en vogue en ce moment, et pas seulement aux Etats-Unis, on a pu le voir dans Frontière(s) pour la France. Mais il faut bien se le dire, il est vrai que ça rajoute un effet d’immersion incroyable dans le film, puisqu’ici pas de fioritures au niveau de l’image et du son, tout est brut, à part les effets spéciaux, le son reste amateur, comme le veut le réalisateur Matt Reeves, de même que l’image, lorsque nos étudiants courent, la caméra vacille jusqu’à en donner la nausée, mais c’est ça qui fait la différence par rapport à un autre film de monstre. Pour la petite anecdote, il n’y a aucune musique dans le film, les bruitages d’explosions, d’armes, de cries, ou de la bête qui attaque New York sont roi.
Le style caméra au poing peut toutefois déranger, puisqu’il est parfois poussé à son paroxysme, notamment lors des scènes de course-poursuites où la caméra bouge dans tous les sens, vous verrez plus les sols de New York que les personnages. Quand au scénario, il se veut légèrement des films de ce type puisqu’il ne dit rien sur la bête, on se contente de la voir détruire New York, en effet, les scénaristes ont voulu s’attarder beaucoup plus sur les protagonistes principaux pour rendre l’action plus dramatique, et pour mettre des enjeux, on ne va ainsi rien savoir sur la mystérieuse bête, pourquoi est-elle là, d’où vient-elle, tout cela reste très flou au fil du film. La bête l’est d’ailleurs, elle aussi, on ne la voit qu’au bout d’une vingtaine de minutes, et le mode amateur rend les scènes où on la voit plus flou, ce qui rend les moments où on la voit distinctement plus catastrophique, elle fait peur, avec deux yeux marchant comme des éponges, elles ne ressemblent à aucun monstre que les films américains ou japonais ont pu créer, et même si certain la trouverons bizarre, il faut se le dire, elle a de la gueule !
Autre fait fort sympathique, le film est en temps réel, Cloverfield dure un peu plus d’une heure trente, et l’on va réellement vivre ces moments sans montage, une heure trente d’horreur pour les personnages héros malgré eux, une heure trente de bonheur pour les spectateurs en salle, qui vont les vivre intensément et qui seront fort surpris de la fin du film. Elle est dramatique, et la confiance qu’on a accordée aux personnages principaux est là pour nous le montrer, lorsqu’ils meurent l’un après l’autre, on est sous le choc car on connait toutes les facettes de leurs personnalités gâché par une mort trop soudaine. Les acteurs utilisés pour Cloverfield sont peu connus des spectateurs français, Lizzy Caplan a par exemple joué dans la série « The Class », tandis que Michael Stahl-David n’a joué « que » dans « The Black Donnellys », une série là encore méconnu du public français. C’est J.J. Abrams qui a souhaité des acteurs peu connus, car selon lui, s'il y aurait eu des stars Hollywoodiennes dans Cloverfield, le film aurait été beaucoup moins crédible, surtout que dans l’état actuel du film, on se familiarise avec ces personnages, on sait qu’ils veulent survivre, ils nous ressemblent, imaginez Jessica Alba dans le rôle d’une étudiante, dans un film se faisant attaquer par un monstre et comprenez le choix d’Abrams.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur J. J. Abrams, n’hésitez pas à consulter le dossier consacré à ce réalisateur/créateur/producteur.

La conclusion de à propos du Film : Cloverfield #1 [2008]

Auteur Sylvain T.
85

Excellente surprise que ce Cloverfield, il est vrai qu’après un buzz énorme, on peut être parfois déçu du résultat, mais il n’en est rien pour Cloverfield, puisque malgré le mode « caméra-amateur » parfois bien trop présent, et le peu d'information sur la bête (qui a tout de même été le principal intérêt du film) on se trouve devant un film d’action dramatique comme on aimerait en voir plus souvent. Les faits sont là, J.J. Abrams et Matt Reeves ont une fois encore fait des étincelles avec une licence aujourd’hui prometteuse qui n’est pas prête de s’arrêter. Si vous cherchez l’adrénaline, courrez voir Cloverfield, vous ne serez pas déçu, mais veillez à prendre un sac plastique…

On a aimé

  • Le scénario proche des personnages
  • Le mode caméra-amateur plus immersif
  • Le jeu des acteurs
  • Bourré d'action
  • Le duo J.J. Abrams - Matt Reeves faisant des merveilles

On a moins bien aimé

  • Le mode caméra-amateur parfois déroutant
  • La bête pas assez présente

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