Critique La malédiction des zombies [2008]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 4 août 2008 à 18h14

Le bon, le nigaud et les zombies

Après avoir détroussé un shérif à la moralité douteuse, Elmer le déserteur et Luke le cowboy au cœur tendre prennent la poudre d'escampette, direction... euh... par là quoi! Sur le chemin de leur fuite, ils vont rencontrer Sue, la nièce de Géronimo, le grand chef apache… et redoutable sorcier, qui plus est. Cette dernière les convainc de l'accompagner afin de venger la mort de son oncle, poussé du haut d’une falaise par les tuniques bleues. Les trois compères prennent alors la route, avec sur leurs talons le shérif et ses adjoints, qui bizarrement, arborent un teint un peu maladif…


Undead or Alive est une comédie introduisant des éléments horrifiques - puisés dans le vaste réservoir des films de morts-vivants - dans un western de facture classique. On a donc le shérif pourri, l'adjoint crétin, la menace indienne, le saloon et ses filles, les tuniques bleues, les plaines désertiques de l'Ouest (alors que le récit est censé se dérouler dans la verte Virginie) ; tous ces éléments se voyant attribuer un traitement décalé, voire burlesque.
Le centre de gravité de ce film est la composante « buddy-movie » incarnée par le duo d’antihéros, antithétiques et insolite, tout droit sortis de l’école de l'Auguste et du Clown blanc. Une base, donc, très classique dans sa mécanique humoristique qui est assez séduisante grâce à deux comédiens sympathiques et assez drôles dans cette énième relecture du tandem Dean Martin / Jerry Lewis. Par contre, on se rend rapidement compte que l’on ne peut en dire autant des gags, pas toujours très réussis. Les comédies horrifiques, depuis le Retour des morts-vivants de Dan O'Bannon, sont devenues désormais monnaie courante. La plupart du temps, il faut bien admettre que le spectacle n'est pas à la hauteur des espérances, et petit à petit, la quantité de ces productions a commencé à diminuer. Et c'est probablement le récent succès (mérité) de Shaun of the Dead qui a donné à Glasgow Phillips l'envie de construire cette fable potache.

Malheureusement, le scénario de Undead or Alive est nettement moins riche que celui du film d’Edgar Wright. Il ne suffit pas de mettre quelques zombies à l'écran, se prenant des gamelles et des coups de pelle, pour que, comme par miracle, le public éclate de rire. Il faut également veiller à bien doser l'équilibre entre l'action, le référenciel et le potache. Hors, si du coté référenciel, Glasgow Phillips parvient parfaitement à construire l’atmosphère "Hawksienne" qui baigne son film, ce staff-writer de South Park (bien moins inspiré ici) peine à y introduire des clins d'œil cinéphiliques et se vautre souvent lors de la mise en forme de comique de situation. On alterne donc le sympathique avec le poussif, la plupart des gags réussis venant du personnage du kid, mauvais tireur, ultra-sentimental et naïf.
L'aspect horrifique apparait aussi un peu comme une sorte de couche artificiellement posée sur une trame "réaliste" et, conséquence directe, les zombies apparaissent alors plus comme des méchants increvables que comme des monstres affamés. Heureusement, cela n'empêche pas la mise en place d'effets spéciaux très réjouissants (et très gore) produits par un maître du genre: Robert Kurtzman. Dommage que Phillips ait décidé intercaler au montage, dans toutes les séquences de massacre, des flashs subliminaux montrant un sorcier indien psalmodiant des malédictions (une fois aurait suffit pour que l'on comprenne). Non seulement cela casse le rythme narratif, mais de plus cela masque en partie le travail des maquilleurs et rend ces passages brouillons.

Du coté de l'interprétation, comme je le disais plus haut, il n'y a pas grand chose à reprocher au travail des comédiens. Dans son rôle de déserteur désabusé, James Denton (le Caméleon, Desesperate Housewises) effectue parfaitement son travail de sosie de Terence Hill alors que Chris Kattan, un habitué du Saturday Night Live, est très à l'aise dans le rôle du gaffeur de service (un petit air de Martin Short, autre produit du célèbre show américain). Quand à Sue, la nièce de Géronimo, elle est assez craquante sous les traits de l'actrice Navi Rawat, une jeune femme qui, vous le verrez, sait parfaitement jouer de son jeu de jambes.
Pour finir, il convient de signaler la présence d'une excellente bande musicale, qui alterne titres country très agréables et musique rock bien punchie (dans les séquences d'action).

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : La malédiction des zombies [2008]

Auteur Nicolas L.
50

Undead or Alive est une assez amusante comédie horrifique qui, venue de l’un des staff-writer de South Park, apparaît cependant comme une petite déception. La réalisation est correcte, les effets gore vraiment bien réalisés, les comédiens sympas et la musique géniale, mais le film manque de souffle comique, en partie à cause d’un élément horrifique trop artificiellement amené et des gags trop naïfs et manquant d’esprit geek. Bon, on passe quand même un agréable moment… A accompagner de pizza et de bière et à voir en potache compagnie.

On a aimé

  • Réalisation correcte, ambiance western bien rendue
  • Des comédiens sympathiques
  • Quelques bons gags
  • Bons effets spéciaux
  • Excellente BO

On a moins bien aimé

  • Quelques choix esthétiques qui m’ont déplu
  • Beaucoup de gags qui font long feu
  • Peu de références sous-culture, esprit geek un peu en berne
  • Un aspect horrifique qui apparaît comme un peu forcé

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