Critique Explorers [1985]
Avis critique rédigé par Richard B. le lundi 8 septembre 2008 à 18h14
Une rencontre du troisième type pour le réalisateur des Gremlins
Ben Crandall est un jeune garçon plutôt distrait, amateur de vieux films de science-fiction. Une nuit, il se prend à rêver d’un schéma très spécifique, qu’il décide de retranscrire dès son réveil sur une feuille de papier. Son jeune ami, Wolfgang Müller, quant à lui, est accroc à la science et quand Ben lui parle de son rêve, Wolfgang décide de tenter l’expérience en assemblant des matériaux selon le schéma. Le chemin des deux garçons va aussi croiser celui de Darren Woods, un pré-ado qui essaie d’éviter le plus possible son père. Tous les trois vont alors tenter une grande expérience : établir une rencontre du troisième type !
Après Gremlins, Joe Dante se voit considérer comme un réalisateur « banquable », statut qui ne l’enthousiasme que moyennement. À ce moment de sa carrière, Joe Dante aurait pu travailler sur ce qui aurait été son plus gros film, la Warner lui proposant de réaliser le futur Batman. Malgré cela il refuse cette proposition pour plutôt s’intéresser à une histoire envoyée par la Paramount. Il s’agit du scénario d’Explorers, écrit par Eric Luke. Hors, ce scénario l’interpelle assez fortement, puisqu’il est question des rêveries spatiales d’un jeune adolescent adepte de science-fiction et de « pulps ». Il n’est donc pas vraiment étonnant que Joe Dante se reconnaisse dans le personnage de Ben Crandall.
Dès la première image du film, la touche nostalgique (dans le bons sens du terme) du réalisateur s’affiche via un écran de télévision qui diffuse « La guerre des mondes ». S’en suivra ensuite d’autres extraits de classiques de la SF, comme celui des « survivants de l’infini ». Mais l’un des éléments qui interpellent le plus reste l’histoire du film dans le film, un procédé que Dante avait déjà utilisé sur « Hurlement » (où un film érotique était diffusé dans une boutique pornographique) et qu’il refera à plus grande échelle dans son chef-d'œuvre, « Panique sur Florida Beach » avec le film « Mants ». Dans « Explorers » c’est au cours d’une séance Drive in, quand de jeunes personnes regardent « StarKiller », un pastiche de « film Z » de science-fiction et où Robert Picardo y joue le capitaine StarKiller. Ce sera d’ailleurs l’un des trois rôles tenus par l’acteur dans ce film (il jouera aussi les rôles d’un extraterrestre et de son père).
Toute la première partie du film est donc une petite merveille de mise en place, de sincérité et d’une intelligente subtilité, une oeuvre qui ne prend jamais les enfants pour des attardés et surtout qui arrive aisément à replonger en enfance tout adulte nostalgique. Hélas, une fois le voyage dans l’espace commencé, le film perd un peu de sa superbe. Il ressort de ces moments un concept et une idée intéressante… avec une permanente sensation de travail bâclé. Les très courts délais de tournage obtenus pour finaliser le film et la date de sortie avancée n’ont pas dû aider le réalisateur d’autant plus que c’est justement cette deuxième partie qui possède son plus gros lot d’effets spéciaux. De plus, on devine une certaine incertitude sur la manière à choisir pour monter cette deuxième partie et il en résulte un problème de rythme.
Cette fois encore Joe Dante s’éloigne assez du concept « Spielbergien », puisqu’au final la rencontre de Ben Crandall avec son rêve spatial ne tire vers le « merveilleux » mais plutôt vers la confrontation avec un simple écho de lui-même et la naissance d’une simple relation d’amitié, dans lequel il découvrira un extra-terrestre vivant comme lui à travers les images. Une fin assez originale qui ne conviendra pas totalement, peut-être - entre autres - en raison des deux dernières minutes, la production ou le réalisateur ne souhaitant pas rester sur une note aussi mélancolique.
Côté créatures extra-terrestres, leur conception fut confiée à Rob Bottin, petit génie dans le domaine du latex et qui, une fois encore, s’amuse complètement à créer des êtres surdimensionnés, dont certains restent tout de même mieux finalisés que d’autres. Il sera facile de remarquer un aspect cartoon dans ces créatures, qui ne manquera pas de nous rappeler que Joe Dante est aussi un fan de dessins animés (en particulier ceux de Chuck Jones) et qu’il a dû demander à Rob Bottin de les créer avec une telle apparence. Une fois encore on ne peut pas parler d’un film de Joe Dante sans remarquer les éternels fidèles du réalisateur qui sont une incontestable partie de sa marque de fabrique. En plus de Robert Picardo (comme mentionné plus haut), on retrouve aussi Dick Miller dans un rôle d’adulte, faisant écho à ce que pourrait devenir Ben Crandall (Ethan Hawke) plus tard. Quant à Belinda Balaski, cette fois-ci, elle ne se contentera que de faire une voix, mais elle reste bel et bien créditée au générique.
Au casting se rajoute l’excellent James Cromwell qui interprète ici le père de Wolfgang Müller (River Phoenix). Puis surtout, force est de reconnaître que le casting des gamins reste l’un des plus prestigieux et des plus incroyables de la période puisque l’on y trouve River Phoenix (un acteur parti bien trop tôt), qui contribua au succès de films comme « Stand by Me », « Mosquito Coast » et « Indiana Jones et la dernière croisade ». Ensuite, figurent le célèbre Ethan Hawke (bienvenue à Gattaca) et Bobby Fite, lui aussi très bon dans le film, mais qui ne connut pas une carrière aussi prestigieuse que ses deux camarades.
La conclusion de Richard B. à propos du Film : Explorers [1985]
Explorers, malgré des défauts bien présents, bénéficie de la patte de son réalisateur Joe Dante. Il demeure encore l’un des plus beaux films contant des aventures mettant en vedette des enfants. Un film à découvrir et à redécouvrir pour ses éternelles petites subtilités et qui démontre (si cela était encore nécéssaire) qu’une œuvre de Joe Dante, même mineure, a toujours plus à dire que n'importe lequel des blockbusters.
On a aimé
- La personnalité de Joe Dante
- Une première partie magnifique
- Les petites subtilités du film
- Le casting incroyable
On a moins bien aimé
- Problème de rythme dans la deuxième partie
- Une fin confuse
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