Critique Exterminateur 17 [1978]

Avis critique rédigé par MRHA le vendredi 21 février 2003 à 11h23

Libérez les androïdes !

Libérez les androïdes !
Lors d'une manœuvre militaire faisant intervenir des androïdes, le Maître qui a acquit son prestige par ses travaux sur ces soldats reconnaît un exemplaire ancien d'Exterminateur, un de la série numéro 17, premiers androïdes viables conçus à partir de souches cellulaires du dit Maître. Il s'agit ni plus ni moins d'un clone cybernétisé du vieillard en plus jeune. Sa désactivation définitive est alors décidée et il s'écroule sur le terrain de combat. Peu de temps après le Maître meurt (alors qu'il commençait tout juste sa retraite) et transfert son esprit dans l'Exterminateur 17, se jurant de libérer les androïdes, pour réparer ses actions passées. Voici comment débute cette collaboration Dionnet-Bilal qui fut originellement publiée dans le célébrissime magazine Métal Hurlant en 1978, bien avant sa sortie en album de 1989 donc.
Pour Enki Bilal, Exterminateur 17 est une œuvre qu'il place volontiers à part, la jugeant plutôt en deçà de ses capacités et, il est vrai, réalisée rapidement alors que Jean Pierre Dionnet était accaparé par Metal (rédacteur en chef). A l'époque les critiques jugeaient le travail de Dionnet au scénario comme dirigiste, sous estimant l'empreinte d'Enki. Le scénario n'est pourtant pas brillant par sa complexité (plutôt l'inverse d'ailleurs), toutefois il s'avère particulièrement intéressant par les problématiques d'ordre philosophico-sociologiques qu'il soulève ainsi que par l'inventivité du récit, et après tout l'esprit n'est pas forcément à avoir des intrigues entremêlées… Dans ce sens Exterminateur 17 est un condensé d'évasion sans prise de tête et sans pour autant être dénué d'une réflexion en filigrane.
Le dessin de Bilal est fidèle à son auteur (avec une touche de références à Moebius en prime), le trait n'est pas encore tout à fait affirmé, au regard de son évolution future, mais on reconnaît bien les grandes caractéristiques de l'artiste, notamment au niveau du travail d'ombrage. La composition des planches est plaisante, parfois audacieuse (l'absence de décors sur les planches 7 et 8 alors qu'on vient chercher le Maître dans ses appartements pour son discours d'adieu) mais on peut regretter l'absence de planches aussi riches que celles qu'on peut admirer dans d'autres albums de Bilal, l'impression globale n'en est pas moins très bonne. A noter la magnifique couverture de l'édition 1989.
Au final, Exterminateur 17 est une œuvre à lire et surtout à regarder, on aime même s'y replonger de temps en temps tant l'imaginaire des auteurs y est développé (à titre d'exemple on y voit un amusant anachronisme: un vaisseau spacial High-Tech sur une planète ambiance Far-West).
On remarquera que la collaboration Dionnet-Bilal ne s'est pas prolongé par la suite, Christin reprenant son rôle de scénariste auprès de Bilal pour nous fournir l'excellentissime "Les Phalanges de l'Ordre Noir" l'année suivante, entre autres.
Pour finir, je vous déconseille vivement l'édition 2002, dont la coloration à été refaite intégralement par infographie, le dessin original en ressort diminué par rapport à l'original. Toutefois vous pouvez y jeter un coup d'œil, peut être que cela vous plaira...

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Exterminateur 17 [1978]

Auteur MRHA
73

Une Bande Dessinée témoin de l'imagination de ses auteurs, une forme fidèle à Bilal et un fond qui n'en est pas moins excellent: la place du biologique vis à vis des machines et inversement.

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