Critique Versus [2002]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 30 juin 2009 à 15h20

Highlander et les zombies

Au niveau conceptuel, Versus est en quelque sorte le mariage de la structure mythologique de Highlander et de l'esthétisme et de l'iconographie d'Evil Dead. On y trouve ainsi deux héros voyageant à travers le temps et les dimensions pour se livrer à un impitoyable duel - aidés par des hordes d'esclaves zombies - en vue d'une récompense mystique (un laissez-passer pour un autre lieu de ce multivers). Cet affrontement est arbitré par une jeune femme, dont le destin est lié à celui des deux hommes.

Pourtant, malgré les apparences, il convient de ne pas se leurrer sur la richesse scénaristique de Versus. En effet, si Ryuhei Kitamura récupère quelques éléments du film de Russell Mulcahy, il ne prend pas la peine de construire une intrigue digne de ce nom. Cette histoire de combat éternel  n'est en fait qu'un prétexte pour la mise en scène d'une série de démonstrations martiales spectaculaires brassant les genres, comme le chambara, le film de Yakusa ou la série B horrifique et gore. La construction dramatique est donc inexistante - ou presque -, et les personnages réduits à leur plus simple expression.

Au niveau du ton, le cinéaste japonais a choisi d'afficher un style potache qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Peter Jackson (période Bad Taste) et de Sam Raimi (période Evil Dead). Le spectateur a donc droit à un véritable festival d'explosions gore, de clins d'oeil cinéphiliques (Matrix, le wu-xia pian...), de vannes débiles, de gags stupides et de punch line débités par des comédiens peu doués (à part l'excellent Tak Sakaguchi) en pleine démonstration de free style et de cabotinage.

Il est donc évident que ces deux aspects structurels, qui tirent la qualité du métrage du coté de la série Z, plus un rythme parfois volontairement lent, pourront laisser bon nombre de spectateurs sur le bord du chemin. Surtout ceux qui seraient les moins intéressés par le point fort de Versus, à savoir sa réalisation.

Car du point du vue technique, le film de Ryuhei Kitamura est un pur joyau. Malgré un modeste budget de 400,000 $, le cinéaste japonais parvient à nous offrir avec Versus une magnifique démonstration dans l'art du mouvement et du cadrage, démontrant ainsi qu'il n'est pas nécessaire d'avoir des millions de dollars pour accoucher d'un film efficace. Ainsi, chaque découpage et enchaînement de plans, mûrement réfléchi, toujours parfaitement lisible, est un régal pour les mirettes de l'amateur de cinéma d'action. De plus, Kitamura utilise toutes les techniques mises à sa disposition pour arriver à ses fins - comme l'utilisation de câbles, de shaky cam et de steady cam - et s'inspire des anciens pour la mise en place de ses défis (avec de longues séquences d'observation entre les adversaires, qui rappellent le cinéma de Sergio Leone). C'est en quelque sorte le cinéma bis gore des années 80 revu par John Woo ou Yimou Zhang

La conclusion de à propos du Film : Versus [2002]

Auteur Nicolas L.
65

Il est franchement dommage que Ryuhei Kitamura ne se soit pas penché un peu plus sérieusement sur l'écriture du scénario de Versus. Je fais en effet parti de ceux qui trouve le film extrêmement réussi du point de vue technique, mais que cet atout ne suffit pas à faire complètement oublier la misère dramatique du script. Reste que pour l'amateur de film d'action décérébré à l'humour potache, ce film est un incontournable, un film culte.

On a aimé

  • Réalisation exemplaire
  • Chorégraphie des combats
  • Humour potache
  • Très gore

On a moins bien aimé

  • Scénario inexistant
  • Interprétation médiocre

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