Critique Monsters [2010]

Avis critique rédigé par Richard B. le mercredi 15 septembre 2010 à 18h51

Le film surprise de 2010.

Depuis que« Monsters » s’est dévoilé à quelques chanceux sur la croisette de Cannes, ce dernier n’a cessé de faire parler de lui, ceux ayant eu le privilège de le découvrir multipliant les louanges à son encontre. Monsters est donc un film très attendu, et nous avons enfin pu le découvrir lors de la 16éme édition de l'étrange festival de Paris.

L'histoire en quelques lignes : La NASA envoie une sonde dans l'espace afin de prélever des échantillons de vie extra-terrestre. A son retour, elle s’écrase au-dessus de l’Amérique centrale. Quelque temps après, de nouvelles formes de vie font leur apparition dans la zone du crash, entrainant la création d'une zone de quarantaine. Alors que cette situation contribue à augmenter encore plus le malaise entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, un photographe américain se voit confier une mission par son patron: ramener sa fille qui effectuait un voyage touristique du côté du Mexique.

Alors, « Monsters » est-il digne de son Buzz ou bien est-ce un nouveau pétard mouillé façon « Paranormal Activity » ?


Non, « Monsters » ne sera pas cette fois un pétard mouillé comme l’avaient pu l'être  des films comme « Cloverfield » ou « Paranormal Activity » des films qui en leur temps avait eux-aussi fait buzzer, pour finalement n’être que peu de chose. A la vue du résultat, on peut même dire que Gareth Edwards compte dés à présent dans le lot des réalisateurs fortement prometteurs. « Monsters »  c’est un peu le croisement improbable du cinéma de Terrence Malick avec celui de Steven Spielberg. En effet, le travail visuel, au traitement "carte postale", dégage une véritable poésie et est d’un très bon niveau, en détails comme en couleurs. Gareth Edwards transforme aussi sa zone interdite en véritable décor pour films d’aventures, retardant l’apparition des créatures pour mieux exploiter le côté intrigant de ce voyage. Comparer  le travail de Gareth Edwards à celui effectué par Neill Blomkamp sur« District 9 » - comme beaucoup l’on fait - est un tort. En fait, les traitements visuels se situent aux antipodes,  l’un opte pour une ambiance soignée, privilégiant la beauté de la nature, un peu comme ci cette dernière était « Pandora », alors que Blomkamp utilisé une approche plus sale et granuleuse. Ensuite pour faire taire définitivement cette comparaison inutile, les créatures de Gareth Edwards sont de formes animalières et sauvages, évoquant plus, donc, The Mist ou Jurassic Park, et dotées d'une intelligence primitive (contrairement aux aliens de District 9).

Le scénario est là encore une belle surprise, non pas qu'il révolutionne le genre en quoi que ce soit, mais il se montre tout simplement efficace dans les émotions qu'il veut transmettre et dans ses multiples sources de réflexion. Mais attention, il ne cherche par pour autant à nous torturer l’esprit. Certains reprocherons peut-être à Gareth Edwards d'avoir céder à une certaine facilité en entretenant l’éternelle histoire d'amour, mais l'alchimie entre Scoot McNairy et la ravissante Whitney Able fonctionne assez bien. Surtout, cette idylle justifie les agissements du personnage de Scoot McNairy, qui s'acharne à ramener la fille de son patron, tout en ne voulant pas rater l'occasion de photographier les fameux bestiaux, et cela quitte à y risquer sa vie. Même s’il y a de toute évidence un côté Jurassic Park dans cette aventure, Gareth Edwards y introduit d'autres thématiques; le métier de journaliste de terrain, les tendances autodestructrices de l'homme, le respect de la nature, l'Amérique renfermée sur elle-même... Seule l'argument justifiant l'introduction des personnages en zone interdite pourra sembler tirée par les cheveux. Pour le reste Gareth Edwards, bien qu'il n'en soit pas à son premier scénario (il en avait signé quelques-uns pour la télévision), s'en tire plutôt bien.

Côté effets spéciaux, si ces derniers n’apparaissent pas aussi fréquemment que l’on aurait pu le présager, ils sont à chaque fois d’une qualité irréprochable et dignes des plus grosses productions Hollywoodiennes, en particulier les Matte-Paintings, d’une incroyable précision et totalement en harmonie avec l’image.

Si "Monsters" est assurément déjà un bon film, là où il surprend le plus c'est lorsqu'on prend conscience de l'étroitesse de son budget. 15 000 dollars, voilà ce qu’il aurait coûté ! Une somme si ridiculement faible qu’elle jette irrémédiablement un doute sur cet effet d’annonce. Cela ne parait pas une minute possible à la vue du résultat sur écran. Les productions – médiocres – d’Asylum, à titre d’exemple, tournent autour de 500 000 dollars, cela pour un résultat visuel vraiment perfectible et des effets loin d’être comparables. Pourtant, même s’il venait  à nous l’idée de multiplier par dix les chiffres annoncés, le résultat n’en serait pas moins bluffant tant le film donne l’impression d’avoir couté vingt millions de dollars, voire plus. Gareth Edwards risque d’être aisément détesté par ses confrères, ce dernier venant ainsi à prouver que la créativité, la débrouillardise et le talent peuvent contrer tout problème budgétaire. Difficile après la vision de « Monsters » d'utiliser l'argument d'un faible budget  pour excuser une mauvaise qualité - même si l'expérience de Gareth Edwards dans le domaine des effets visuels ont dû bien l'aider.

La conclusion de à propos du Film : Monsters [2010]

Auteur Richard B.
85

"Monsters" est une belle réussite et, surtout, une surprise. Gareth Edwards qui s’était déjà essayé à la réalisation pour la télévision, montre avec son premier film qu’il pourrait être le digne héritier de grands cinéastes tels Cameron, Weir, Spielberg, Malick ou Boorman. Sans être totalement rattaché à un style particulier, on peut aisément croire que le bonhomme est fan de tous ces artistes et qu'il a su parfaitement retranscrire leurs influences. Ce film est le parfait compromis entre un produit de divertissement et une expérience plus personnelle, Gareth Edwards occupant les postes de scénariste, réalisateur et même directeur de la photo. Quand l'on sait qu’il est question ici d’une première oeuvre cinématographique, on se rend compte que le résultat est tout simplement bluffant !

On a aimé

  • De belles images,
  • une bonne mise en scène,
  • de très bon effets,
  • une histoire qui tient la route
  • de bons acteurs.

On a moins bien aimé

  • Quelques petites maladresses dans le scénario.

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