Critique Saboteur [2007]
Avis critique rédigé par Amaury L. le mardi 30 novembre 2010 à 11h20
Un saboteur peut en cacher un autre...
Chercher de l’or constamment est un caractère racial marqué chez nos amis les Nains. Pourtant, depuis quelques années, des équipes ont subi des sabotages de leurs installations minières. Qui sont ses saboteurs sans scrupules, individualistes, ne recherchant uniquement qu’un enrichissement personnel ? A vous de le découvrir ou de ne pas être suspecté ?
Hé, oh, hé, oh, on rentre tous dedans !
Gigamic se met au métal avec cette version toute fraîchement fondue dans la forge. Le contenu ne varie pas d’un iota par rapport aux précédentes éditions avec uniquement cent dix cartes. Parmi celles-ci, on trouve des tunnels (44), des actions (27), de l’or (28), des nains (11 dont quatre saboteurs) et une règle.
Matériel à creuser dans la boîte...
Une règle inviolable, toujours creuser !
Les joueurs creusent un tunnel labyrinthique afin de découvrir de l’or, symbolisé par des cartes Objectif, deux vierges et une avec une magnifique pépite. Malheureusement, des saboteurs, les rôles sont déterminés aléatoirement en début de partie et secrètement, vont tenter de faire échouer cette quête. Distantes d’au moins sept longueurs de la carte départ, un joueur pose une carte Tunnel afin de faire avancer le chantier ou une effectue une action (briser la lanterne d’un joueur, regarder une carte Objectif sans révéler le contenu aux autres, passer, se défausser d’une carte…) lors de son tour. Il termine en piochant une nouvelle carte dans la pile. Une manche se termine quand la carte Objectif avec la pépite est atteinte ou quand tous les joueurs n’ont plus de cartes en main avec une pioche épuisée. Si la dernière condition se produit, les saboteurs gagnent et remportent des cartes Or, sinon en ce sont les Nains loyaux qui se partagent le butin. Une partie comporte trois manches, le joueur avec le plus de pépites sur ces cartes Or l’emporte.
Qui veut des pépites, une, deux ou trois...
Discorde chez les Nains !
Saboteur de l’auteur Frédéric Moyersoen est paru la première fois en 2004 chez l’éditeur allemand Amigo. Rapidement, ce jeu de cartes semi-coopératif rencontre un franc succès auprès d’un public hétérogène. Gigamic décide de l’ajouter à son catalogue en 2007 et propose en 2010 une version métallique de Saboteur.
Saboteur s’inspire du désormais classique, Les loups garous de Thiercelieux, avec des objectifs antinomiques, trouver la pépite pour certains et les empêcher pour les saboteurs. Frédéric Moyersoen, auteur de l’excellent Cache moutons (voir la critique du jeu), personnalise son jeu avec la construction d’un tunnel labyrinthique avec des détours amusants et parfois incongrus. Le dicton populaire « la ligne droite est le chemin le plus court » ne s’applique quasiment jamais dans une partie de saboteur. On constate des courbes qui jettent la suspicion sur certains membres de l’équipe et les coups fourrés commencent à pleuvoir au fur et à mesure de l’avancée du jeu. On remarque, dans les configurations à trois ou quatre joueurs avec la présence d’un seul saboteur au plus, que dissimuler son rôle demeure impossible au-delà de quelques tours. Une carte posée moyennement avantageuse pour l’évolution du tunnel provoque des réactions immédiates. L’apparition devant l’incriminé de cartes handicapantes l’immobilise totalement pendant une durée indéterminée, tant qu’une parade adéquate ne le libère pas de ce fardeau. Le tour d’un joueur se réduit parfois à simplement défausser une carte de sa main pour en tirer une nouvelle, autant dire que le plaisir éprouvé devient minime. Il s’agit de la carence mécanique majeure de ce petit jeu hautement addictif, surtout dans les parties à sept ou huit participants.
Saboteur demeure un incomparable créateur de bonne humeur avec une atmosphère de suspicion bien rendue, chaque pose fait l’objet d’un débat sur la loyauté ou la traîtrise supposée d’un équipier. On s’interroge sur qui sont ses « amis », et en même temps sur comment récupérer un maximum de pépites. En effet, le premier Nain reliant la carte Départ à celle d’Arrivée avec la pépite reçoit une récompense substantielle. Même entre alliés, les entourloupes surviennent et créent des réactions outrées devant une telle félonie innommable, « ludiquement » parlant. Une ambiance joyeuse accompagne les rires et les protestations de chacun, avec la petite phrase qui ne trompe pas sur les qualités globales de Saboteur, « on s’en refait une autre… ».
La conclusion de Amaury L. à propos du Jeu de cartes : Saboteur [2007]
Saboteur est un jeu de cartes semi-coopératif dans la même lignée que Les Loups garous de Thiercelieux. Contrairement à son aîné, le sortir du placard reste envisageable. Il se joue à partir de trois contre huit pour les Loups garous. Saboteur ne possède qu’un défaut, l’impossibilité de faire quoi que ce soit quand une carte Attaque bloque un certain temps la victime. On dépend des autres ou de la pioche pour se libérer, ce qui appauvrit énormément le plaisir éprouvé. Heureusement, à partir de six joueurs, l’ambiance est au rendez-vous avec son lot de traîtrises et d’alliances. Les mineurs en herbe s’amusent et une ambiance joyeuse s’installe autour de la table. Un jeu qui ne sabote pas l’ambiance !
On a aimé
- Facile à sortir.
- Pour tout public.
- Très bon à 7 ou 8 joueurs.
- Mécanismes simples.
- Dynamique.
On a moins bien aimé
- Difficile de cacher son rôle à 3 ou 4 joueurs.
- Partie inintéressante pour le joueur bloqué trop longtemps par une attaque.
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