Critique Pickomino [2005]

Avis critique rédigé par Amaury L. le vendredi 25 mars 2011 à 15h18

Pas piqué des vers…

L’élevage de vers de terre n’est pas une mince affaire. Il demande une application et un savoir-faire indispensables afin de trouver le juste équilibre entre le croquant et la douceur lors de la prise en bec. Seules quelques poules éleveuses engraissent leurs vers talentueusement. Le concours annuel organisé par l’Association Des Eleveurs Bio des Vers de Terre récompense le meilleur éleveur de la région avec le prix suprême du Ver le plus goûtu.


« Quoi, des dominos avec des vers ! »

Pickomino renferme un matériel attachant avec seize dominos en bakélite comportant un numéro (entre 21 et 36) et des vers de terre dessinés (entre 1 et 4). La manipulation tactile de ces jolies pièces donne réellement une satisfaction sensorielle. Sinon, huit dés spéciaux à six faces, en bois, où le chiffre six est remplacé par une illustration d’un lombric avec un large sourire accompagne une règle lisible et concise. Gigamic confirme un savoir-faire éditorial irréprochable.

Un matériel sans vers inopportuns.

« Cela est inacceptable comme règles ! »

En tant qu’éleveur de vers, votre objectif sera d’en récupérer un maximum.

Les seize dominos sont placés au centre de la table, classés en ordre croissant (de 21 à 36). Le premier joueur lance les huit dés et en choisit au moins un avec un chiffre ou un ver qu’il met de côté, impossible de le reprendre ultérieurement. Par contre, si le chiffre ou le ver choisi apparaît plusieurs fois, il doit tous les prendre. Le joueur continue ainsi jusqu’à :

- Il décide d’arrêter de lancer les dés. On comptabilise tous les dés et le total indique quel domino le joueur gagne.

- Le joueur obtient uniquement des symboles déjà choisis au préalable, son tour s’arrête immédiatement. Il est interdit de choisir un chiffre déjà retenu. A chaque nouveau lancer, on doit pouvoir mettre de côté un symbole différent.

Chaque domino remporté recouvre le précédent, ce qui forme une pile. Un joueur vole un domino adverse s’il obtient précisément la valeur chiffrée du domino au-dessus de la pile. Quand un joueur échoue, il doit remettre son dernier domino capturé au centre de la table.

La partie s’arrête quand aucun domino ne peut plus être gagné. Chaque domino possède un nombre de vers (entre un et quatre), le joueur qui en possède le plus gagne.

Mise en place du jeu.

« D’accord, mais c’est tellement bon un gros ver juteux ! »

Pickomino est un habile alliage entre la chance et la prise de risque. On évalue grossièrement à chaque lancer les probabilités de réussir une amélioration de son score, dans l’objectif avouable de remporter des dominos rémunérateurs en vers de terre. On ressent la patte talentueuse de Reiner Knizia avec ce subtil dosage de mécanismes accessibles parfaitement millimétrés. Aucune erreur pénalisante ne se révèle lors de la pratique de Pickomino. Tout s’ajuste, s’imbrique pour donner une saveur rarement distillée, celle d’un jeu hors normes, le goût de l’indispensable. Pickomino séduit par sa simplicité et pourtant une richesse spontanée se dévoile avec l’enchaînement des parties. Il ne repose pas uniquement sur le facteur aléatoire, même si celui-ci impacte conséquemment sur la désignation du vainqueur. Par exemple, lorsqu’un joueur obtient un total lui permettant de voler un domino adverse, les échanges verbaux se multiplient, toujours dans une atmosphère conviviale, afin de convaincre du bien-fondé de l’action, dépendant de la position dans laquelle on se trouve.

Mangez-en, mangez-en...

En tant que potentielle victime, on livre une argumentation sur l’apitoiement (« j’ai pas beaucoup de dominos », « regarde, il en a plus que moi », « t’en as plein, laisse moi tranquille »…) ou en jetant des regards courroucés, en vitupérant sur un tel acharnement à son égard. Les situations cocasses s’enchaînent dans une sarabande légère et détendue. Des alliances surviennent naturellement afin d’empêcher un joueur de s’envoler facilement vers la victoire. Evidemment, dans un jeu articulé autour de dés, les revers de fortune comme les retours en grâce installent une tension permanente jusqu’au dénouement final. Malgré cette avalanche de qualités, un bémol apparaît lors des parties au-delà de cinq joueurs. Pickomino ne tourne pas aussi bien, et le temps d’attente entre chacun de ses tours semble parfois un poil long, la belle mécanique coince, se grippe quelque peu. Afin de conserver un plaisir optimal, il est conseillé de réunir trois ou quatre poules éleveuses autour de la table. Sinon, c’est la becquée assurée !

21 AUX DÉS (un ver vaut cinq points), LE PICKOMINO 21 EST-IL PRÉSENT AU CENTRE DE LA TABLE OU CHEZ UN ADVERSAIRE ?

La conclusion de à propos du Jeu de société : Pickomino [2005]

Auteur Amaury L.
85

Pickomino apparut sous un nom germanique imprononçable en 2005. Rapidement, son potentiel lui permet de lui ouvrir les faveurs d’éditeurs internationaux. Gigamic offre une version francisée identique matériellement à l’original. Pickomino séduit par sa simplicité, son matériel et la convivialité qu’il déclenche naturellement. Parmi les jeux petit format proposés par l’éditeur français, Pickomino est assurément un des meilleurs titres, une acquisition indispensable en raison du rapport qualité / prix / amusement. Pickomino, un jeu pas véreux du tout !

On a aimé

  • Un des meilleurs de la gamme petit format de Gigamic.
  • Très amusant.
  • Matériel de qualité.
  • Entourloupes possibles.
  • Hasard raisonnable pour un jeu de dés.

On a moins bien aimé

  • Moyen à plus de quatre joueurs.

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