Critique Les Griffes de la forêt [2011]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 21 avril 2011 à 11h25
Ours mal léché
Wes, Sean, Ritch et leur copine Lauren viennent d’obtenir leur diplôme de l’école des crétins, avec mention très bien. Pour fêter ça, ils décident d’aller polluer la forêt à bord du 4x4 de papa. Oui, mais voilà, ils ont la très mauvaise idée de pénétrer dans une propriété privée et de tomber nez à nez (où plutôt nez à calandre) avec un ourson qui, comme on peut s’en douter, ne survit pas à la rencontre. Pendant que les assassins se penchent sur la peluche… euh, la dépouille de la pauvre bête, surgit alors des bois la maman grizzly, folle de rage. Bien que pas un seul plan ne puisse prouver que l’ours se trouve au même endroit que les jeunes chauffards, ces derniers prennent peur et tentent de fuir avec leur véhicule. L’ours rugit. Les crétins plantent le 4x4 dans un arbre. Commence alors la traque… Terrifiante pour les quatre étudiants, désopilante pour le spectateur.
Il faut savoir que, déjà bien crétins dans des circonstances normales, les étudiants, soumis au stress, deviennent alors complètement débiles. Ainsi, quand ils sont accidentés pour la deuxième fois, celui qui est désigné pour aller chercher du secours (15 kms de footing) est le seul qui est chaussé de tongs au lieu de chaussures de sport. Un peu plus tard, on les voit tracter leur 4x4 sans auparavant vérifier s’il sera en état de démarrer une fois remis sur la route (ce qui ne sera pas le cas). Enfin, ils vont mettre des heures à réaliser qu’ils peuvent utiliser leur bagnole, vitesse au point mort, sur le chemin pentu, durant au moins un kilomètre. On peut être également étonné de l’instabilité de leur état de santé. Touchée à la tête, Lauren ne doit pas faire d’effort sous peine de tomber dans l’inconscience mais cela ne l’empêche pas de pousser, sans conséquence, un véhicule de 2 tonnes. Même constat concernant Wes, qui est soit disant blessé mais qui escalade une falaise sans trop de difficulté. Et surtout, durant tout le film, l’on se demande pourquoi le trio de survivants (car Ritch meurt dés les premières minutes) ne tente pas de se rendre prudemment à pied jusqu’à la grande route.
L’ours, lui, fait preuve d’une malice toute particulière, tant et si bien que l’on finit même par envisager qu’il est une créature mutante, notamment quand l’on voit que les lieux dissimulent une décharge de déchets toxiques (un détail qui, finalement, ne sert à rien). Cet imposant plantigrade est capable de se téléporter au haut d’une falaise pour y attendre sa proie qui, elle, s’est fait chié à escalader la paroi (oui, le grizzly peut être taquin), de lancer un étudiant blessé sur une distance d’un kilomètre (car il est impossible de croire que le pauvre gars ait pu se traîner sur une telle distance, esquinté comme il était), de disparaître plusieurs fois de l’image comme par magie et de sortir d’une gigantesque explosion (causée par un décilitre d’essence et un briquet) avec juste le poil un peu fumant. Mais non, finalement, cet ours n’est pas un mutant, c’est juste que le scénario est le fruit du travail d’un fumiste.
Une preuve ? Au cours de l’une de ses attaques, le grizzly renverse le 4x4 et le traîne sur plusieurs mètres. Quelques plans plus tard, on retrouve le véhicule cabossé, certes, mais bien campé sur ses quatre roues alors que les seules personnes sur place – susceptibles de le redresser – sont Wes et Lauren, tous deux sacrément amochés. Fichtre, quand le foutage de gueule atteint un tel niveau, cela devient de l’art ! Chapeau, monsieur David Decoteau ! A noter que le réalisateur fera encore plus fort dans le registre de la mauvaise blague avec un final si bâclé qu’il en est carrément sidérant… et hilarant. Enfin, pour rester dans la comédie involontaire, il est difficile de ne pas éclater de rire lorsqu’un piège à ours entreposé dans une vieille cabane se transforme littéralement en piège à meuf.
Les agressions, toujours traitées hors champ, se résument à l’incrustation de sang numérique sur l’objectif de la caméra. A aucun moment, vous ne verrez au sein de la même image le grizzly et les protagonistes. Quelques gros plans utilisent des prothèses de pattes griffues (absolument pas à l’échelle) quand l’ours saisit par les pieds une victime ou lorsqu’il frappe violemment le véhicule. Mais c’est tout. Comme dans les thrillers animaliers des années 70, David deCoteau utilise un véritable animal et la magie du montage pour donner le change… le charme kitch en moins. A noter également que David de Coteau, dont l’on connait depuis longtemps l’attirance pour les bels éphèbes, cède encore une fois à sa manie des plans de mecs en slips, bien qu’ici les circonstances ne s’y prêtent guère. Le spectateur aura donc le privilège de voir un jeune homme courir en caleçon dans la forêt, sans que l’on sache vraiment pourquoi il s’est dessapé.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : Les Griffes de la forêt [2011]
Oula, cela faisait longtemps que je n’avais vu pareille ineptie. Avec Les griffes de la forêt, dans le domaine de la fumisterie, David deCoteau bat tous les records. Réalisation bâclée, scénario bourré d’invraisemblances, personnages stupides, énormes problèmes de raccords, et surtout un ours qui se contente de se dresser devant la caméra – les agressions étant traitée hors cadre. Heureusement, le film est tellement nul qu’il en est souvent hilarant.
On a aimé
- Tellement nul qu’il en est souvent drôle
On a moins bien aimé
- Rien à sauver
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