Critique The Thing [2011]
Avis critique rédigé par Jonathan C. le dimanche 9 octobre 2011 à 17h01
"Thing different"
Les années 2000 auront passé au recyclage une bonne partie de la filmographie de John Carpenter. Après le sympathique Assaut sur le central 13 de Jean-François Richet, le radical Halloween de Rob Zombie et le catastrophique Fog de Rupert Wainwright, et en attendant le remake menaçant de New York 1997, c’est le chef d’œuvre du maitre qui est ici repris par Hollywood, son traumatisant The Thing donnant lieu à une préquelle, ce qui est légèrement différent de la notion de remake (la plupart des grands classiques de l’horreur/épouvante ont eu le droit à leur remake) ou de ce qu’on appelle, dans le jargon cinéphilique actuel, un « reboot », très tendance ces dernières années. Avec son réalisateur néerlandais sorti de nulle part (Matthijs van Heijningen Jr., fils du producteur de L'Ascenseur de Dick Maas) et au nom imprononçable, et avec ses acteurs peu connus du grand public (si ce n’est peut-être Mary Elizabeth Winstead, héroïne de Destination Finale 3, bimbo dans Boulevard de la mort, geekette fantasmée dans Scott Pilgrim vs. the World et fille de John McClane dans Die Hard 4) et d’ailleurs pour la plupart norvégiens, on pouvait difficilement savoir quoi attendre de ce mystérieux nouveau The Thing, qui révèle les évènements précédant ceux du film de John Carpenter. Pourquoi et comment cette base scientifique norvégienne est-elle totalement déserte et chaotique au début du The Thing de 1982 ? Qu’est-il arrivé à cette précédente expédition scientifique ? La venue de celle-ci dans cette base paumée en plein Antarctique se justifie par la découverte incroyable d’un vaisseau spatial sous la glace et, encore mieux, de son occupant extraterrestre, qui va bien entendu s'échapper.
Comme on pouvait s’en douter en découvrant la bande-annonce (dans laquelle on pouvait entendre le célèbre thème Humanity d’Ennio Morricone), The Thing 2011 entretient un rapport très étroit avec le film de John Carpenter, se situant très précisément entre le remake et le prequel. Bien qu’adapté lui aussi de la nouvelle Who Goes There ? (La bête d'un autre monde) de John W. Campbell Jr., La Chose d'un autre monde de Christian Niby et Howard Hawks est totalement ignoré (donc quand je parle de « film original » ici, je vise le film de Carpenter), alors que le The Thing de Carpenter en était (déjà) le remake, y ajoutant l'idée primordiale (absente du film de 1951, qui n'en reste pas moins touché par la paranoïa de la Guerre Froide) de la créature pouvant prendre apparence humaine. Tout dans ce The Thing nouveau cru semble faire écho au chef d’œuvre de Carpenter, tout est d’ailleurs déjà là : même plan large d’introduction (sur la même musique), même décor au milieu de nulle part, même combinaison de personnages (Mary Elizabeth Winstead/Kate Lloyd s’impose comme l’équivalent féminin de Kurt Russell/McReady), même menace sans visages, même concept paranoïaque, mêmes métamorphoses cauchemardesques, même ambiance étouffante…Le chien est déjà sur place, et même le titre du film s'affiche à l'écran exactement comme dans le film de Carpenter (qui reprenait déjà ça du film de 1951). Le plus étonnant, c’est que ce The Thing s’imbrique parfaitement dans le précédent (qui est en fait le suivant, vous l'aurez compris), le formidable générique de fin se terminant exactement (à quelques jours près) là ou commence le film de 1982 ; la liaison, dont le trait d’union pourrait être l’inquiétante et entêtante musique d’Ennio Morricone (reprise au début et à la fin du film, ce qui fait sacrément plaisir), est franchement très convaincante. Il est à noter que le scénariste Eric Heisserer est aussi celui de Destination finale 5, dont le twist révélait déjà une certaine obsession à revenir dans le passé et à relier deux bouts. Chargé d'une mission casse-gueule, le scénariste justifie ses choix par sa passion envers le film de John Carpenter : « Je savais que si je pouvais répondre à mes attentes en tant que fan, je répondrais très certainement à celles des autres adeptes. »
Pourtant, si ce nouveau The Thing se doit de ressembler au modèle auquel il est censé se rattacher directement, comme si les deux films formaient une seule et même pièce, le réalisateur va s’appliquer à ne pas faire comme dans l’original, revisitant plutôt les motifs et scènes mythiques de chez Carpenter afin de les détourner. L’exemple le plus flagrant est celui de la séquence de la prise de sang : alors que tout annonce qu’elle aura lieu, comme dans le Carpenter (et comme dans sa parodie dans The Faculty), le récit improvise une nouvelle séquence, certes calquée sur le même principe mais différente et, c’est ce qui surprend, très cohérente et toute aussi tendue (même si moins terrifiante qu’en 1982). Tout ce qui suit (le lance-flamme, le carnage dans la pièce dominée par la créature au grand jour, la traque, la mise à mort à coup d'explosifs de la créature dans sa cachette…) prend la forme d’un malin décalque du film original : à chaque fois qu’on s’attend à ce qu’il se passe exactement la même chose qu’autrefois, le récit dérive un brin de sa trajectoire toute tracée et fait la différence, comme s'il se cherchait constamment une utilité, un intérêt (qu'il trouve). C’est dans ce léger décalage par rapport au film original que The Thing surprend, tout en respectant son modèle avec une grande admiration (les clins d’œil au premier film affluent). Conscient qu’il ne peut pas ignorer le film de John Carpenter, d’abord pour son statut culte mais aussi de par le concept de prologue, le réalisateur Matthijs van Heijningen l’intègre à son film, comme un complément ou une pièce manquante du puzzle, construisant ainsi une sorte de métamorphose filmique ; son The Thing est ainsi semblable aux « copies humaines » de la créature : il ressemble à son modèle, mais ce n’est pas le même (c'est un peu aussi le principe Canada Dry). Il est trompeur, fourbe et crédible, mais quelques détails suffisent à créer une énorme différence. C’est un faux remake, mais une vraie préquelle, choix efficacement justifié par les propos d’un des producteurs, estimant que le film de Carpenter était parfait et qu’en « faire un remake semblerait comme peindre une moustache sur la Joconde Mona Lisa ». D’où l’idée du prologue. Il s'agit là d'un prolongement du film original. Producteur du film de Carpenter et ici producteur délégué, David Foster (qui avait également produit le triste remake de Fog) confirme que « ce nouveau film existe indépendamment du précédent. »
Si le concept du huis-clos paranoïaque, avec une créature extraterrestre prenant apparence humaine parmi un groupe d'humains, a déjà grandement été exploité dans le film de John Carpenter, version horrifique des 10 petits nègres d’Agatha Christie, il se révèle toujours aussi imparable dans ce prequel. La question obsessionnelle qui nourrit le suspense est la même : sous quelle enveloppe corporelle se cache la créature, dans quel personnage est-elle ? La découverte du vaisseau, de la créature puis de son « procédé » de duplication proche du marionnettiste instaure d’emblée un malaise latent, introduisant un inquiétant jeu d'apparences aux révélations mouvantes (un coupable insaisissable et sans visage qui passe de corps en corps). Plusieurs fois la Chose surprendra son monde en sortant d’une enveloppe humaine insoupçonnée, ou en ne sortant PAS d’un des personnages soupçonnés (SPOILER la scène de l'hélicoptère est à ce titre brillante FIN SPOILER). Le suspense se repose sur l'observation, sur un sens du détail accru, d'où l'importance des regards et des réactions ; tout devient douteux et troublant, et le récit mène délicieusement son spectateur en bateau. L’une des bonnes idées du The Thing de 2011 est son casting : sans stars (les plus connus sont les trois américains), le survival n’en est que plus efficace, puisque les pronostiques sont plus incertains (le principe avait fait merveille dans le Peur Bleue de Renny Harlin). N’importe quel personnage peut mourir ou cacher la créature. Une nouvelle fois, la tension paranoïaque, soulignée par le score très sombre et old school de Marco Beltrami, fonctionne à plein régime, atteignant son paroxysme pendant la séquence « d’identification » (le test sanguin dans le Carpenter), qui vire évidemment au chaos organique et sanglant. L'interprétation généralement sobre et contenue permet de ne pas verser dans les caricatures (ce qui était en revanche le cas dans Peur Bleue).
Mais ce qui intéresse le réalisateur semble plus être les relations de confiance (mortelles ou vitales) et la communication (le film jouant avec la barrière de la langue) que le jeu sur les apparences qui captivait John Carpenter, chez lequel le monstre (qui représente l’élément fantastique) porte toujours un masque. On retrouve forcément les thèmes de la méfiance, du soupçon et des rapports de force et de pouvoir (typiques des huis-clos), aussi actuels de nos jours qu'ils l'étaient dans les années 50 ou dans les années 80. Il y a dans ce The Thing mi-américain mi-norvégien une sensibilité typiquement nordique, basée sur le principe théâtral et universel du conflit humain psychologique en huis-clos. Matthijs van Heijningen. confère une grande importance aux relations humaines, sans négliger l’efficacité typiquement américaine, qui se matérialise dans l’aspect purement horrifique (et indispensable) du projet. Ici, les rapports de confiance sont à la fois dangereux et tout ce qu’il reste pour survivre : la confiance brûle et part en fumée comme l’humain, d’où une dernière scène ambigüe (SPOILER lorsque l’héroïne brûle son camarade soupçonné, difficile d’affirmer si oui ou non il était la Chose : peut-être a-t-elle tué un innocent, mais à ce stade ça n’a plus aucune importance FIN SPOILER). L'ampleur des enjeux ne refait surface qu'à la fin (qui n'en est que plus vertigineuse) : si la créature s'échappe, le monde entier est menacé.
Les inégalables visions cauchemardesques de ces corps en puzzle auront fait la renommée du classique de John Carpenter. Elles sont évidemment moins d’impact ici, car plus numériques donc plus propres, mais ont le mérite d’exister. Si le film original jouait beaucoup sur le suggestif, son remake/prequel, conscient de ce que le spectateur connait déjà (à quoi bon cacher ce qu’on a déjà vu et revu), en montre beaucoup plus, sans cependant faire dans la surenchère numérique (il faut dire que son budget n’est que de 35 millions de dollars, ce qui n’est plus rien à Hollywood de nos jours). Au mieux, ça bourrine au lance-flammes, ce qui est fort jouissif. Les premières minutes du film révèlent même le gigantesque vaisseau extraterrestre enfoui sous la glace (pour le coup ça rappelle beaucoup le final de X-Files - le film). Ce The Thing a d’ailleurs la judicieuse idée de mélanger les effets numériques aux effets plus artisanaux. Impressionné par le travail d’Image Engine Design (à qui l'on doit notamment les effets visuels de Stargate SG-1, L'Hôpital et ses fantômes, Dead Like Me, Horribilis, La Nuit au musée, Tunnel Rats, L'Incroyable Hulk, Esther, Apollo 18, 2012, Les Immortels et donc ce The Thing) sur les aliens de District 9, le réalisateur justifie l’apport des effets spéciaux numériques : « Le monstre peut modifier n’importe quelle structure cellulaire, à n’importe quel moment, et former de nouveaux tissus translucides. On peut voir les veines se regrouper, les muscles se former pour devenir un autre organisme. Les images de synthèse sont très utiles pour ce genre d’effets. » Formé dans le même moule que celle de John Carpenter et Rob Bottin, la "nouvelle" créature extraterrestre, conçue par Alec Gillis et Tom Woodruff Jr (des transfuges de chez Stan Winston qui ont travaillé sur les bestioles de Starship Troopers, Aliens, les AVP, Leviathan, Futur immédiat Los Angeles 1991, Tremors, Wolf, Jumanji et Evolution), est ici beaucoup plus présente à l’écran, tout en restant informe, effrayante, organique, polymorphe et difficilement identifiable (il faut que ça reste une « chose »), même lorsqu’elle est en CGI. Ses métamorphoses sont toujours aussi hideuses, accompagnées des cris stridents des restes humains. La Chose en question est bien rendue et a de la gueule ; comme en 1982 et comme dans les prestigieuses productions de la Universal (ambassadrice du film de monstre), la vraie star du film c’est le monstre, et non ses victimes, raison de plus pour qu'il n'y ait pas de stars au générique. Les effets spéciaux sont étonnement crédibles, et The Thing joue volontiers la carte du craspec dégueulasse avec détails sordides. Les SFX restent cependant moins impressionnants que ceux, pourtant plus vieux de 25 ans, du film de 1982, qui était ainsi bien plus viscéral.
L’atmosphère est un des points forts de ce The Thing, qui exploite pleinement son décor froid, clinique et angoissant (reconstitué dans les studios Pinewood de Toronto), sorte de vaste tombeau isolé (on y sent la mort et la pourriture) qui, comme dans le film original, ne laissera qu’un mélange de neige, de débris, de sang et de flammes. Les couloirs exigus sont de nouveau mis à contribution pour créer un sentiment de claustrophobie. Le néant de l’Antarctique, magnifié dans quelques plans larges, vient renforcer cet isolement absolu, tant intérieur qu’extérieur. L'influence du Alien de Ridley Scott se fait ressentir ici (le néant de l'Antarctique et le néant de l'espace, le complexe scientifique et le vaisseau de marchandise, les deux créatures qui se cachent dans les corps humains : même combat), comme ça pouvait être le cas dans le The Thing de 1982 (qui n'aurait sans doute pas été produit sans le succès de Alien trois ans plus tôt). Le chef opérateur français Michel Abramowicz, à l’œuvre sur Taken, From Paris with Love, Sueurs, L’Empire des loups et Michel Vaillant, fait un boulot remarquable sur ce nouveau The Thing, notamment dans la gestion de la lumière. Réalisateur jusqu’ici de spots publicitaires, Matthijs van Heijningen Jr. se révèle très inspiré dans sa mise en scène (à la fois clinique et toute en mouvement), même si moins virtuose et adroit qu’un John Carpenter (qui, lorsqu'il réalise The Thing en 1982, a déjà plusieurs grands classiques au compteur). Le cinéaste joue parfois sur des effets suggestifs à la Jacques Tourneur (par exemple le plan sur les silhouettes des deux survivants du crash qui avancent dans la tempête) et ne cède jamais au surdécoupage (au contraire, il fait durer la plupart de ses plans), mais peut aussi tomber dans des effets grossiers pour faire peur (notamment l’inusable « bouh ! » d’un personnage plaisantin et l'abus de jump scare certes très efficaces). Il montre simplement ce qu'il y a à montrer, même l'horreur. Optant pour une facture plus classique et pour un style plus carré que sophistiquée ou tape-à-l’œil, van Heijningen élabore quelques scènes marquantes : la première exécution du monstre par les flammes, la scène de l'hélicoptère, la séquence de l’identification, le final dans le vaisseau et le générique de fin, qui donne encore plus envie de se revoir le film de Carpenter dans la foulée. D'abord posé, le rythme se fait nerveux et la tension monte, ce qui permet d'éviter l'écueil ennuyeux du film de couloirs, alors que, comme dans le film précédent (et comme dans un Alien), les personnages passent une partie du film à arpenter lentement les couloirs du complexe armés d'un lance-flammes.
Ce qu’on peut le plus reprocher à ce prologue, c’est finalement de retirer une bonne part de ce qui faisait le mystère du The Thing de 1982, bien que la créature extraterrestre demeure d’origine inconnue (mais il est clairement dit qu’elle vient de l’espace, ce qu'on comprenait dés le premier plan dans le film de Carpenter). Le procédé du monstre est analysé de façon scientifique (à la loupe), il n’a plus aucun secret pour les personnages, dont certains pénètreront même dans le vaisseau extraterrestre. La créature est plus clairement identifiée et étudiée, et apparait plus rapidement et plus souvent à l'écran (mais la campagne marketing se gardera bien d'en révéler la moindre parcelle ; vous ne verrez pas une seule photo promotionnelle de la créature ni une seule image d'elle dans les trailers). En explorant d’avantage cette mythologie, ce nouveau The Thing enlève un peu de cette magie cauchemardesque qui rendait le film original aussi fascinant, abyssal et terrifiant car entièrement basé sur l’inconnu. C’est d’ailleurs le même problème pour le prequel (réussi) sur les origines de La Planète des singes ou pour un Massacre à la tronçonneuse : Au commencement…
Alors qu’il n’y avait aucune femme (si ce n'est la voix d'Adrienne Barbeau) dans le The Thing de John Carpenter, il y en ici deux représentantes du sexe faible (comme dans la version de 1951), dont l’héroïne campée par Mary Elizabeth Winstead, convaincante en Kurt Russell au féminin, prenant du galon au cours du récit jusqu’à devenir une action-woman sortie de chez James Cameron (son affrontement final contre le monstre fait très "Ripley VS Alien"). Mais pas de romance ici malgré les rôles féminins (là ou le héros de La Chose d'un autre monde entretenait des rapports de séduction complices avec la secrétaire), le film reste très viril et ne fait pas dans le sentimentalisme. Plusieurs têtes connues font également partie de l'équipe (comme ce fut le cas dans celle de 1982) : l’excellent Joel Edgerton (impressionnant dans Warrior, The Square, Acolytes et Animal Kingdom, il est aussi Owen Lars dans la prélogie Star Wars et Gawain dans Le Roi Arthur) dont le personnage (qui rappelle également celui de Kurt Russell/MacReady) manque hélas d'un peu de consistance, Adewale Akinnuoye-Agbaje (le guide dans Congo, le guerrier dans Ace Ventura en Afrique, le ministre africain flingué dans La Mémoire dans la peau, Lock-Nah dans Le retour de la Momie, le boss de 50 Cent dans Réussir ou mourir, l’évangéliste dans Faster, Simon Adebisi dans Oz et Mr. Eko dans Lost) qui reprend plus ou moins le rôle de Keith David dans le film original, le blondinet Eric Christian Olsen (vu dans Pearl Harbor, L'Oeil du Mal et Cellular mais surtout dans les comédies Sex Acamedy, Une Nana au poil, Dumb and Dumberer, Last Kiss, The Comebacks et Le Plan B), Ulrich Thomsen (une gueule de marbre vue dans Festen, Hitman, L’Enquête, Centurion, The Broken, Kingdom of Heaven, Max, Le Monde ne suffit pas et Le Dernier des Templiers) qui joue un rôle équivalent à celui de Donald Moffat (Garry) dans le The Thing de 1982, ou encore Jonathan Walker (Shooter tireur d’élite, Red, Land of the dead, Le Masque de l’araignée, Cyberjack), tout le reste du casting étant composé d’acteurs norvégiens confirmés, ce qui participe à crédibiliser ce film d'épouvante-horreur à l'ancienne bien éloigné des actuelles contraintes commerciales racoleuses du genre. Sérieux et carré, dénué de second degré et de cynisme, ne ciblant par un public jeune, ce The Thing est entièrement dédié à la peur et à la tension, autant physiques que psychologiques.
La conclusion de Jonathan C. à propos du Film : The Thing [2011]
Très intéressant dans le rapport qu’entretient cette préquelle avec le film original, entre l’hommage, la relecture et le prologue, le nouveau The Thing respecte l’esprit de l’ancien et s’inscrit dans une continuité logique (et étonnement crédible), sans cependant n’être qu’une pâle copie. C’est aussi, comme le film original même si moins terrifiant, un efficace suspense horrifique dont l’angoissant concept survival/huis-clos/paranoïa fait mouche une nouvelle fois. Bien entendu, le The Thing de 2011 ne fait pas le poids face à celui de 1982 (et même face à la version de 1951), mais il constitue un très honnête complément, pas indispensable mais plaisant et pertinent, évitant par ailleurs les effets de mode. L’inconvénient, c’est qu’en explorant d’un point de vue plus concret et scientifique la fascinante mythologie liée à la Chose (qu’on voit beaucoup plus à l’écran que dans les précédentes versions), le film n’a pas le parfum de mystère ni l’ambiance suggestive d’autrefois. Mais c'est une étonnant surprise.
On a aimé
- Un hommage au film de Carpenter
- Esprit du film original respecté
- L'atmosphère, la tension
- Le thème d'Ennio Morricone
On a moins bien aimé
- Un parfum de mystère amoindri
- Moins terrifiant qu'autrefois
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