Critique Les petits apprentis sorciers [2011]

C’est le bazar dans le petit laboratoire de magie. Des écoliers dissipés renversent les ingrédients dans les récipients sans trop savoir ce qui va se passer. Les rires fusent et les visages marquent le profond amusement de ces garnements facétieux.

Encore une boîte attirante…

Drei magier spiele excelle dans la réalisation de ces jeux pour enfants. Les illustrations de Rolf Vogt et la qualité matérielle séduisent immédiatement les apprentis sorciers, grands comme petits. La boîte de jeu sert aussi de plateau et avec ses couleurs chatoyantes, on trépigne d’impatience à l’entame de sa première partie devant cette offrande ludique. Les pions Apprentis en bois démontrent le savoir-faire et le sérieux de cet éditeur allemand.

Un matériel chatoyant.

Pas sorcier à comprendre…

Le but du jeu est d’allumer le feu central sous la marmite.

Chaque joueur, à son tour, doit pousser, à l’aide d’une baguette, son pion Apprenti sorcier qui transporte sur sa tête une bille de couleur en bois. Il faut parvenir, sans la faire tomber, à l’emmener dans le coin de la boîte adéquat. Quand les quatre billes sont déposées au bon endroit, on tente d’allumer le feu en amenant la bille spéciale au centre du plateau de jeu. Le premier qui réussit gagne la partie. Des aimants cachés sous le plateau perturbent les progressions des joueurs en faisant basculer les pions Apprentis et en occasionnant la perte de la bille transportée.

Hop, c'est gagné !

Quand la potion est bonne…

Les petits apprentis sorciers est un jeu d’adresse où le hasard revêt un habit apprécié chez cet éditeur, l’utilisation d’aimants qui gêne les joueurs dans leurs actions. Malgré un sentiment légitime de « déjà-vu » (lire la critique de Vampires de la nuit), la sauce reste savoureuse grâce à la beauté esthétique incontestable de l’ensemble et des mécanismes plutôt habilement agencés.

Ce feu, ce graal !

On apprécie de pousser son bonhomme sur ce plateau talentueusement illustré et de parvenir à atteindre ses objectifs, laisser tomber ses billes dans les espaces prévus par un mouvement de bascule provoqué par un aimant placé astucieusement. Les règles autorisent un public hétéroclite à s’installer autour de la table pour passer un moment agréable et convivial. Tout le monde possède des chances équitables de bien figurer dans cette course troublée par quelques aimants trublions. On s’amuse de la gaucherie récurrente chez certaines personnes qui se ridiculisent en loupant systématiquement la cible.

Et contrairement au mitigé Moulin Hanté (lire la critique) qui reprend le même principe (la polarisation), les parties se terminent rapidement, moins d’une dizaine de minutes. Cela convient parfaitement au public visé et à la légèreté du jeu qui ne cherche pas à éblouir par des engrenages mécaniques achalandés. Un peu d’adresse et d’imprévu suffit amplement à notre bonheur. Dommage que le prix autour de quarante euros empêche certaines familles de se le procurer.

Et une bille dans le chaudron !