Critique Coyote [2011]
Avis critique rédigé par Amaury L. le lundi 5 mars 2012 à 15h25
Tu n'es qu'un bluffeur de coyote !
Réunis autour d'un feu de camp, les chefs des différentes tribus indiennes palabrent énergiquement sur le problème soulevé, lequel d'entre eux a prévenu les tuniques bleues lors du dernier raid ?
Est-ce- Foie Jaune qui sirote sa boisson frelatée préférée, ou encore Fier Comme Le Cheval qui manipule son couteau avec une tendresse inquiétante... Les regards se croisent, s'ignorent, se jugent et tentent de déceler un signe de nervosité, de tension ou de culpabilité. Le respecté Sage Homme jette quelques ingrédients secrets dans les flammes tournoyantes et implore l'Esprit de Cher Loque pour les guider sur le chemin de la vérité...
Un parfum de coyote...
Coyote a connu de nombreuses éditions dont la dernière est l’œuvre de Gigamic. La boîte cubique de couleur noire présente sur ses flancs un coyote de bonne humeur dans différentes postures. L'ouverture de la boîte laisse percer un sentiment de vacuité spatiale avec finalement six bandeaux, 30 cartes Plume et 18 cartes Tomahawks sobrement illustrées, presque minimalistes, un matériel terne. La version de l'éditeur Tilsit paru en 2004 demeure beaucoup chatoyante et attirante avec des vraies plumes (synthétiques, rassurez-vous), et surtout des cartes bénéficiant d'un travail graphique agréable.
La version Gigamic paru en 2011.
Plane sur toi...
Les règles restent pratiquement identiques, les légères modifications de la version Gigamic ne bouleversent aucunement les fondamentaux.
L'objectif demeure simple, être le dernier joueur en lice.
En début de partie, chaque joueur prend sans la regarder une carte numérotée avec des valeurs positives, négatives ou produisant une effet spécial (l'esprit indien annule la carte de valeur la plus forte par exemple) et la glisse derrière son bandeau. On voit donc les cartes de tous les autres sauf la sienne.
Le premier joueur ou éclaireur déclare avec les données qu'il connaît un montant qu'il estime inférieur ou égal à la somme de toutes les cartes, y compris la sienne. L'indien suivant possède deux options, accepter et devenir éclaireur à son tour et annoncer un montant supérieur OU contester en s'écriant « Coyote ! ».
A ce moment, toutes les cartes sont posées au centre de la table, on calcule le montant exact. Si le total est inférieur ou égal annoncé par le dernier éclaireur, le dénonciateur reçoit un tomahawk (version Gigamic)ou perd une plume (version Tilsit), sinon c'est l'inverse.
Quand on reçoit un troisième tomahawk ou que l'on perd sa troisième plume, on est éliminé. Le dernier joueur en jeu sera le gagnant.
La version Tilsit (2004).
Vil menteur !
Coyote est un jeu de cartes issu du cerveau italien Spartaco Albertarelli. Avec quelques mécanismes plutôt accessibles, l'auteur délivre un savoureux cocktail où se mêle bluff, stratégie et analyse psychologique.
Pour espérer l'emporter, tel un grand chef indien, la sagesse, le calme et le sang-froid seront des éléments importants dans les choix décisionnels qui jalonnent votre parcours empli de réussite ou d'opprobre selon la finesse de jugement de l'instant présent et des comportements sociétaux de vos compagnons de jeu. Évidemment, un fonceur téméraire annihile toutes ses chances de parvenir à la satisfaction de piéger ses adversaires et malheureusement, facilite la victoire de son prédécesseur dans l'ordre du tour. C'est pourquoi l'application de la variante Changement de sens atténue fortement cette faiblesse si on se trouve en présence de personnes irréfléchies et modérément stratégiques.
Un chaman avec des éléphants roses !
Coyote apporte une ambiance agréable autour de la table malgré un principe d'élimination toujours contestable. Heureusement, les parties de Coyote restent dynamiques sans temps morts excessifs, ce qui permet de ne pas trop se sentir à l'écart. De plus, chacun possède trois chances de se tromper et lorsque surgit une première élimination, il demeure fréquent que la fin de partie se décante dans les cinq minutes qui suivent, d'où une attente raisonnable.
Le principal défaut de l'ensemble semble la difficulté de réunir des adultes et des enfants entre 10 et 12 ans. En effet, la maîtrise du bluff reste très abstraite chez ces jeunes personnes et sans générosité ou souplesse de la part des adultes, ils sont souvent les victimes précoces de leur attitude sans cachotterie qui se décryptent aisément. Coyote atteint sa plénitude avec des groupes homogènes et un minimum de quatre participants. Plus on est de fous plus on rit, selon un dicton populaire, cet adage s'applique parfaitement à Coyote.
Quelques cartes de la version Tilsit.
La conclusion de Amaury L. à propos du Jeu de cartes : Coyote [2011]
Coyote a subi plusieurs liftings dont le dernier en date est l’œuvre de Gigamic. La boîte importe peu tant les règles diffèrent légèrement. Si esthétiquement, la version de Tilsit semble plus réussie, les artifices mécaniques de Coyote fonctionnent toujours aussi bien. Bluff, sang-froid, analyse comportementale et prise de risque forment un cocktail explosif. Coyote est un jeu d'ambiance formidable avec des joueurs consentants qui s'amuseront alors comme des enfants... Un coyote qui fait hurler de rire !
On a aimé
- Simple.
- Convivial.
- Rires assurés.
- La version Tilsit avec de "vraies" plumes.
On a moins bien aimé
- La version Gigamic un peu tristounette.
- Les joueurs irréfléchis.
- Difficile de jouer avec des enfants.
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